Chapitre 9

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CAMILLA






Pendant les six mois qu'a duré ma relation avec Dominik, il s'est toujours efforcé de dissimuler sa véritable nature. Cependant, un trait de caractère le trahissait inévitablement : son orgueil et son obstination.

Dès notre première rencontre, il a manifesté son désir de sortir avec moi, et il a réussi. Son charme m'a envoûtée au point que je suis tombée follement amoureuse de lui. C'est pourquoi je savais qu'il était sérieux lorsqu'il m'a menacée.

Ma sœur en est également consciente, mais elle a une vision différente de la situation. Alors que je pense qu'il se lassera vite, elle est persuadée qu'il deviendra encore plus possessif. Malheureusement, aucune de nos théories n'a pu être vérifiée car, la semaine suivant l'irruption de Dominik dans notre appartement, il a disparu sans laisser de trace. Depuis, je n'ai aucune nouvelle de lui ni de ses hommes, ce qui ne me déplaît pas vraiment.

Cependant, cette disparition entraîne quelques désagréments. Je dois rendre la voiture de location que je paie encore, même si je ne l'utilise plus. Et puis, il y a le déménagement. Malgré tout, je reste positive. Même si je n'ai aucune envie de retourner au bar, je profite de mon temps libre pour ranger et décorer mon petit studio. Cela ne prend pas beaucoup de temps, mais il faut ensuite que je trouve un autre travail. Je préfère ne pas trop y penser pour l'instant, car nous ne sommes pas encore en difficulté financière. Je suis heureuse qu'Erika et moi ayons pu retrouver nos emplois.

C'est mercredi, et je sors de l'agence immobilière, la tête haute et un sourire rassurant. J'esquive quelques passants et serre mon sac contre moi avant de regarder la route. En arrivant au bord du trottoir, j'ai le plaisir de voir la voiture de Juan ralentir à ma hauteur.

Je m'engouffre à l'intérieur dès qu'elle s'arrête mais, au lieu de repartir immédiatement, Juanito m'adresse un sourire et se penche vers moi pour me déposer un baiser léger sur la joue.

— Salut, ma belle.

Un sourire me gagne à mon tour et je m'installe confortablement dans le siège avant de boucler ma ceinture.

— Comment s'est passée ta journée ? je lui demande en posant mon sac à main à mes pieds.

— Ça va mieux maintenant que tu es là, me lance-t-il avec un regard tendre avant de se fondre dans le trafic. Tu as une envie particulière pour le repas ? Moi, j'aimerais quelque chose de bien gras, genre une pizza.

Je grimace intérieurement à l'idée d'une pizza huileuse, mais j'affiche vite un enthousiasme feint.

— Je n'ai pas très faim, mais si tu en as envie, je te suis.

Il acquiesce distraitement, les yeux rivés sur la route. Je me redresse et j'appuie ma tête contre la vitre, tripotant le bord de ma jupe crayon. Ce n'est pas que je n'aime pas la pizza, mais depuis le départ de papa, j'ai pris l'habitude d'en acheter une et de la faire durer toute la semaine. La nourriture me ramène à des moments sombres que je m'efforce d'effacer de ma mémoire.

Midnight SunOù les histoires vivent. Découvrez maintenant