Chapitre 24

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CAMILLA






— Camilla, tu me donnes le tournis à force de marcher comme ça.

Je n'ai pas répondu à la troisième remarque de ma sœur. Je me sens étourdie, mais je ne peux m'empêcher de faire les cent pas dans notre pièce principale. Ce n'est pas vraiment un salon, il n'y a qu'un canapé que Dominik nous a donné. Je n'avais pas envie de lui prendre quoi que ce soit, mais il m'a dit qu'il le jetterait si je ne le prenais pas, alors... il est là, contre le mur. Erika est assise dessus, les jambes croisées, et me regarde avec agacement. Mes jambes continuent leur ballet incessant.

— Si tu es si angoissée, n'y va pas, dit-elle d'un ton irrité. Tu ne lui dois rien. Sauf, bon, il nous a aidés à trouver cet appartement. Et il s'est occupé de ces types. Et il nous a offert ce canapé. Et...

Je tape du pied et me tourne vers elle, la fixant du regard.

— Je sais.

Elle sourit triomphalement avant de se lever. Elle s'approche de moi et commence à lisser les plis de ma robe d'été que j'ai cousue moi-même.

— Tu es adorable, dit-elle avec désinvolture. Tu vas le rendre encore plus fou de toi. Si c'est possible !

— Il n'est pas fou de moi.

Elle hausse les épaules sans rien dire. Je soupire avant de repousser ses mains.

— Quand est-ce que tu es de service ?

Elle jette un coup d'œil à l'heure sur son téléphone.

— Je dois y aller dans quelques minutes. Je reviens vers minuit.

Je me crispe d'angoisse, mais elle me sourit et me tape l'épaule.

— Ne t'inquiète pas. Par contre, toi...

— Tu crois que ça va mal se passer ? je demande précipitamment, les yeux écarquillés.

Elle éclate de rire en voyant ma tête paniquée avant de faire non de la tête.

— Tu as un rendez-vous avec Dominik.

— Ce n'est pas un rendez-vous !

— Bien sûr que si !

— Non, c'est faux ! je rétorque d'un ton ferme et catégorique. Je suis toujours avec Juan. La seule raison pour laquelle je sors avec lui, c'est parce qu'il nous a aidés pour l'appartement.

Elle acquiesce, mais n'a pas l'air convaincue. Mes épaules s'affaissent sous le poids du stress pendant qu'Erika lisse sa robe rouge sombre. Ses mains se posent sur ses cheveux, où elle ajuste sa queue de cheval haute, mais ses yeux verts ne me quittent pas du regard.

Mes yeux se posent sur ma propre robe et je ne peux m'empêcher de tripoter le bord. Je ne l'ai jamais avoué, mais quand je suis allée à la mercerie après avoir revu Dominik, j'ai trouvé ce tissu fleuri bleu éclatant, et je l'ai acheté sans hésiter. Je n'ai jamais eu de préférence pour une couleur, mais quand j'ai vu les fleurs bleu vif sur le tissu, j'ai eu l'impression de plonger dans le regard de Dominik. Et puis mon cœur s'est mis à battre la chamade.

Cependant, je n'ai rien fait avec le tissu jusqu'à il y a peu. La robe a des bretelles nouées et est ajustée autour de ma poitrine avant de s'évaser jusqu'à ma taille. Elle est longue aussi, s'arrêtant au milieu de mes mollets. Je me surprends à tourner sur moi-même de temps en temps, pas habituée à sentir le froufrou du tissu autour de moi. Je ne me suis pas fait faire de robe depuis des années. Et encore une fois, je ne l'avoue pas, mais... je me sens belle dans cette robe.

Midnight SunOù les histoires vivent. Découvrez maintenant