Midnight Sun

Chapitre 23

CAMILLA

Je reste figée, frissonnante et peinant à respirer, tandis que Dominik rejoint Maksim, les mains calmement croisées derrière le dos, malgré son regard fiévreux. Un souvenir me frappe soudain : nous ne sommes pas seuls.

Je recule instinctivement lorsque je croise le regard moqueur de Maksim.

— C'est moi qui conduis le camion, dit-il lentement, savourant sa satisfaction tandis qu'il se dirige vers l'arrière du véhicule. Tu veux venir avec moi, Erika ?

Avant que je puisse protester, ma soeur répond avec empressement :

— Avec plaisir !

Je me tourne vers elle et, lorsque nos regards se croisent, elle dissimule son sourire narquois derrière ses cheveux blonds avant de sauter dans le camion du côté passager. Elle disparaît rapidement de mon champ de vision et je m'apprête à me diriger vers l'autre porte lorsque Maksim s'éclaircit la gorge.

— Bon, on se retrouve là-bas, alors, lance-t-il avec un air suffisant avant de monter à son tour.

Ma mâchoire se décroche. Comment peut-il dire "on se retrouve là-bas" ?

— Attends, tu vas où ? Je ne t'ai pas demandé de venir ! je crie, mais il est déjà installé dans le véhicule. Maksim !

L'envie de taper du pied de frustration me submerge. Au lieu de céder à cette impulsion, je ramène mon regard vers Dominik, la bouche grande ouverte, prête à exiger des explications. Mais je le vois alors debout à côté de la voiture noire, la main sur la poignée de porte, l'ouvrant pour moi.

Il ne cache pas son amusement, mais incline néanmoins la tête vers la portière.

— Viens là, Solnyshko.

— Et si je refuse ?

Plusieurs hommes se sont redressés autour de lui lorsque j'ai commencé à parler. Dominik ne me quittait pas des yeux, mais son visage se durcissait de plus en plus.

— Prikosnis' k ney ity umresh, hurle-t-il, et ils se sont empressés de regagner leur position initiale. (Si vous la touchez vous êtes morts)

Il a parlé plus doucement et j'ai senti mes joues s'enflammer.

— Solnyshko, approche-toi.

Je me suis retrouvée à ses côtés sans m'en rendre compte. Il a écarté la portière davantage, et j'ai soupiré en baissant les yeux.

— Tu es entêté, je murmure, mais il a dû m'entendre car il expire doucement.

Il ne dit rien en se déplaçant rapidement, passant sa main au-dessus de la portière pour éviter que je me cogne la tête. Je ressens un pincement de nostalgie et mon cœur se serre en entrant dans la voiture. Je remarque que le chauffeur est caché derrière un écran noir, alors que Dominik s'installe à côté de moi.

Il a fermé la portière avec force et m'a regardée attentivement.

— As-tu mis ta ceinture ?

Il vérifie lui-même en voyant la ceinture bouclée. Il serre la mâchoire et m'entoure de son bras.