Chapitre 22

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CAMILLA






— C'est fini, soupire Erika en poussant le dernier carton dans le coffre de la camionnette. J'en ai assez de déménager, et toi ?

J'aurais voulu la rassurer en lui disant que c'était la dernière fois, mais je sais que ce serait mentir. Alors, je me contente de lui sourire et d'acquiescer.

— Regarde le bon côté des choses, on va dans un endroit plus calme.

Elle pousse un rire sans joie.

— Il n'y a pas d'endroit tranquille à New-York, Camilla. Il faut juste apprendre à se débrouiller.

Je m'adosse à l'arrière de la camionnette, les bras croisés, et la regarde avec amusement, me retenant de lui ébouriffer les cheveux.

— En parlant de se débrouiller, lance-t-elle, levant les yeux au ciel. Quelle belle transition.

— Tu n'oublies pas la masse ?

— Bien sûr que non, rit-elle en s'appuyant sur les cartons empilés dans le coffre.

Elle me fait un clin d'œil complice.

— Je ne suis plus une gamine, Camilla. Tu n'as pas besoin de me dire ces choses.

Je hausse les épaules.

— Je ne te le dis pas parce que je doute de toi. C'est juste une habitude. Tu sais que je te fais confiance.

Elle me rend mon sourire.

— Je sais.

Ma sœur laisse échapper un long soupir et incline la tête, regardant autour de nous d'un air distrait. Il n'y a pas grand-chose à voir. Nous sommes devant notre immeuble, en plein jour. Quelques passants se pressent sur les trottoirs, mais les rues sont plutôt calmes.

— Tu crois qu'il va venir ? me demande-t-elle en me fixant avec un sourire malicieux.

Je la regarde, surprise de son intérêt soudain.

— De qui parles-tu ?

— Tu le sais très bien, rétorque-t-elle d'un ton moqueur, mêlant irritation et amusement.

Je sens mon cœur battre un peu plus vite, mais je fais semblant de ne pas comprendre.

— Pas du tout. La dernière fois que je l'ai vu, c'était cette nuit-là, quand il nous a essentiellement ordonné de partir.

— Ce que tu as fait sans rechigner.

Je détourne le regard et continue.

— Et il ne m'a contactée que deux fois depuis, à chaque fois pour parler de l'appartement.

— L'appartement que tu n'as même pas visité, me reproche-t-elle.

— Je ne l'ai pas visité, mais Dominik m'a donné l'adresse, et c'est dans l'Upper East Side. C'est un quartier sûr. C'est tout ce qui compte.

— C'est un studio ? Une chambre ? Deux ?

Elle secoue la tête, déçue.

— Tu dois savoir ces choses.

Midnight SunOù les histoires vivent. Découvrez maintenant