Chapitre 28

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CAMILLA






Je me plaque contre le mur, raidie, levant la tête et plissant les yeux vers l'endroit où Juan a disparu. Je me dirige vers la porte la plus proche, prête à m'y précipiter et à la verrouiller derrière moi, mais je m'arrête net quand les réverbères me permettent de distinguer qui se tient près de l'entrée.

Ses yeux brillent dans la nuit et ses lèvres s'étirent en un sourire moqueur.

— Bonsoir, Solnyshko.

Dom, dis-je lentement, mais j'esquisse un faible sourire en avançant. Pourquoi tu traînes près des ruelles sombres ?

Il s'adosse au mur, juste à côté du coin, mais son regard ne me quitte pas tandis qu'il me scrute avec froideur.

— Pourquoi toi, tu es dans une ruelle obscure ? Tu sais que les monstres aiment les jolies petites choses.

Stupidement, je rougis parce qu'il me trouve jolie.

— J'ai discuté avec Juanito, dis-je en reposant ma tête contre le mur, fermant les yeux. Ce que tu sais. Je suis sûre que tu l'as vu partir.

Son silence est une réponse en soi. Mais je suis soulagée qu'il ne mente pas.

— Tu as mangé aujourd'hui ?

Je suis surprise d'entendre un rire sortir de moi.

— Tu es venu jusqu'ici pour me demander ça ? je le taquine en rouvrant les yeux, pour le voir cacher quelque chose derrière son dos. Qu'est-ce que tu as là ?

Dominik se redresse fièrement et me lance un regard de défi.

— D'abord toi.

— Tu sais, on dirait que tu es de mèche avec Erika, je dis en riant et en m'écartant du mur.

Il se tend quand je me tourne vers lui.

— J'ai pris un sandwich avant de venir.

Je bondis d'impatience.

— Qu'est-ce que tu me caches ?

Il fait mine d'être agacé, mais je vois bien son sourire qui se dessine malgré lui. Il abandonne son air bougon et me montre ce qu'il tient derrière son dos. Quand je vois ce qu'il a dans les mains, je reste bouche bée. Il ne cherche plus à jouer les durs.

— C'est quoi ça ? je souffle, les yeux écarquillés.

Dominik hausse légèrement les épaules. Je sens mon souffle se couper quand il réduit la distance entre nous, sans quitter mes yeux des siens. Il pose la grosse boîte à mes pieds.

— Tu ne vois pas, Solnyshko ?

Je m'agenouille et regarde la boîte. Je ne peux m'empêcher de la toucher du bout des doigts. Mes joues s'embrasent de joie et d'émerveillement.

Il m'offre une nouvelle machine à coudre.

— Pourquoi tu as...

Je secoue la tête, incrédule, et lève les yeux vers lui. Il me sourit déjà.

— Pourquoi ai-je amené ça ici ? il demande après avoir vu que je reste muette.

Il me lance un sourire espiègle.

Midnight SunOù les histoires vivent. Découvrez maintenant