Ranch Rocket Creek [MM]

Chapitre 2

Je n'ai pas vraiment bien dormi, même si le lit est étonnamment confortable, je suis quelqu'un qui bouge beaucoup dans son sommeil et toute la nuit je me suis pris la rambarde en bois ou le mur. Mon cerveau va devoir s'habituer au fait que je dors désormais dans un lit plus petit. De plus, la rencontre avec Tekoa, bien que brève, n'a pas été des plus chaleureuse. Le brun m'a fait comprendre que même si nous partageons la même chambre, je n'ai pas intérêt à m'éparpiller et mettre le bazar et aussi qu'il n'est pas là pour faire ami-ami avec un trouillard de la ville. Je n'ai pas osé rétorquer, même si j'ai fortement pensé que Tekoa est un véritable con. Je veux tenter cette aventure, et ce n'est pas un grand idiot qui va me gâcher ça. Il est vrai qu'hier soir, j'ai eu fortement envie de lui rentrer dedans, mais je n'ai même pas commencé ma première journée, je ne peux pas démarrer avec des problèmes.

Je retrouve Abigail, la petite blonde d'une trentaine d'année qui m'a accueilli hier. Il s'avère en fait, qu'elle est la fille du propriétaire du domaine et qu'elle s'occupe de la réception. Elle me fait faire le tour de la propriété à l'aide de sa voiture.

— Je sais que tu viens de loin Cameron, mais sache qu'il est préférable d'avoir une voiture ici. Le domaine est très vaste et si tu as envie d'aller en ville, tu es obligé d'avoir une voiture. Je ne me sers pas beaucoup de la mienne puisque je fais souvent les aller-retours avec mon frère en ville quand cela est nécessaire, je peux te prêter la mienne, mais sur le plus long terme tu devras sans doute y songer. Il y a un très bon garage en ville qui pourrait même te faire un bon prix si tu dis que tu en as juste besoin pour les six mois de ton contrat. Enfin, sauf si tu veux rester par la suite.

— Tu penses que vous pourriez me garder ?

— Ce n'est pas très marrant de changer de salariés tout le temps, mais le domaine est grand et nous avons besoin de profils variés. Seulement, parfois on se sent isolé ici, même si on incite grandement les employés à prendre part aux activités que nous proposons pour la clientèle. C'est un rythme à prendre. Je ne pourrai sincèrement plus retourner dans la grande ville, mais toi tu y es né.

— C'est vrai que j'aime ma vie citadine, mais j'ai besoin de changement. Qui sait, peut-être que je vais me découvrir l'âme d'un vrai campeur, ris-je.

J'apprécie le soleil qui brille haut dans le ciel et qui réchauffe le paysage époustouflant devant les yeux. Mon regard s'arrête un instant sur les chevaux au galop et je suis impressionné par leur puissance.

Abigail me fait le tour des cabines individuelles. Elles ressemblent à des maisons en forme de chalets, toutes faites de bois et de pierres. Elles sont en ligne le long de la rivière ce qui donne une sorte d'accès privé à chacune de location sur une parcelle d'eau. J'ai vu les cabines de luxe et celles-ci ont un charme incroyable. En plus, elles disposent chacune d'une grande terrasse en bois avec un cercle de pierres au milieu pour y faire des feux de camps. C'est une façon moderne de faire du camping mais dans le luxe des murs. Elle me montre l'ancienne grange qui était là à l'origine et qui appartenait à ses arrières-arrières-arrières grands-parents.

Nous retournons au bâtiment de l'hôtel et elle me présente les différentes équipes d'accueil, de ménage, de cuisine, du bar et du bowling. Les sauveteurs pour la piscine, les animateurs pour les randonnées et autres excursions en kayak, pêche. Ensuite, nous allons à l'écurie où je reconnais le cowboy que j'ai rencontré la veille au restaurant. Celui-ci s'avance avec un grand sourire, toujours aussi charmant que la veille.

— Alors le nouveau, je pensais qu'on ne devait jamais se revoir, sourit-il grandement.

Je ne dis rien, comment est-ce possible que ce cowboy soit ici alors que je l'ai croisé à plus d'une heure de route du ranch ?