Chapitre 14

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Lorsque je rentre ce soir-là, j'essaie de ne pas faire de bruit. Je n'ai bu que deux bières mais je suis parfaitement conscient. Je ne veux pas réveiller mon colocataire. Je retire mes chaussures et marche doucement dans la chambre. Je vais dans la salle de bain pour aller aux toilettes et me brosser les dents avant de me rafraichir la figure. J'attrape quelques secondes le déodorant de Tekoa et le porte à mon nez. J'inspire et ferme les yeux. J'adore cette odeur, même si elle est différente quand elle est portée sur lui, je repose l'objet à sa place et sors. Quand j'ouvre la porte, je crie de surprise alors que je rentre en contact avec mon colocataire. Tekoa pose sa main sur ma bouche et il se penche sur moi.

— Putain j'ai oublié à quel point tu es bruyant, c'était si calme sans toi, dit-il en souriant.

Je fronce les sourcils alors que le brun retire sa main. Il se dirige vers les toilettes et il ne se gêne pas pour uriner devant moi. Enfin, de là où je me tiens je ne vois que ses fesses musclées moulées dans un boxer noir. Ses longs cheveux noirs sont tressés et la pointe au milieu de son dos. Tekoa tourne sa tête par-dessus son épaule pour me regarder. Il range son intimité dans son boxer et va vers le lavabo pour se laver les mains.

— Ça va ? On dirait que tu as vu un revenant. T'es encore bourré de votre sortie ?

Je sors de mes songes et je tourne la tête en rougissant violemment. Comment veut-il que j'arrive à avoir les idées claires en se promenant presque nu devant moi ?

— Non je ne suis pas bourré, je n'ai bu que deux verres.

— Deux verres, c'est peut-être déjà trop pour un ignorant de la ville.

Tekoa passe devant moi et je l'arrête en l'attrapant par le bras. Le brun se retourne vers moi, me surplombant. J'ai le cœur qui palpite, je ne sais pas ce qui m'a pris. Je relève mon regard dans les yeux noirs de mon colocataire, mais je ne distingue que du questionnement. Je m'écarte et feinte un sourire.

— Parfois tu mériterais une bonne claque derrière la tête, espèce d'arrogant de la nature !

Je relâche son bras, sors de la salle de bain et je vais prendre son sac pour le vider. Si Tekoa est réveillé autant en profiter pour ranger mes affaires directement. Je prends la tasse et je la tends vers lui en détournant la tête.

— J'ai vu ça à l'aéroport et je me suis dit que ça te plairait d'avoir un souvenir de la ville, de la part de l'ignorant.

Tekoa attrape la tasse en souriant. Il me remercie et la détaille en regardant les photos de la ville. Cette grande ville qu'il ne connait pas, qu'il n'a jamais vu.

— Tu oses me ramener un bout de ta ville dans ma nature ? sourit-il.

— Tant que ce n'est que sur une tasse ça va, non ?

— Merci Cameron, elle est cool.

Tekoa la pose sur la petite table de la chambre où nous avons l'habitude de prendre notre café du matin. Aucun de nous ne prend de petit déjeuner, alors le matin nous n'allons jamais au restaurant réservé aux employés, nous avons l'habitude de nous préparer nos cafés ici dans notre chambre. Je finis de ranger rapidement mes affaires alors que Tekoa est déjà remonté sur son lit. Mon cerveau tourne à mille à l'heure, je m'en veux, j'aurais dû lui dire. Il faut que je lui dise.

*

Plusieurs jours se sont écoulés, et nous sommes tous en train de préparer la compétition des employés. Tous ceux qui participent se voient recevoir trois jours de congés en plus pour l'année à venir. Pas besoin de participer obligatoirement à la course, il faut juste venir aider pour l'organisation de la compétition, et cette année le propriétaire a même payé un prestataire externe pour venir nous faire un immense barbecue. Bien sûr, cette animation même si elle concerne les employés du ranch, est visible pour les visiteurs et en règle générale les clients adorent ça. Ils s'amusent même à faire des paris sur les équipes.

Ranch Rocket Creek [MM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant