Chapitre 10

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Le mois d'août arrive sans que je ne m'en rende compte. Je suis déjà à la moitié de mon contrat. J'ai toujours autant de mal à réaliser. Les choses se sont apaisées avec Bill, finalement quand nous sommes sortis en ville c'est lui qui est reparti avec un autre homme. Peut-être qu'il voulait me montrer que je n'aurais pas dû le laisser partir. Quand je me suis éclipsé dans la soirée pour aller aux toilettes, je suis tombé sur le petit couple, un brun à genoux en train de faire une fellation à Bill qui était debout contre les lavabos. J'ai vite refermé la porte mais j'ai bien vu le sourire narquois que m'a lancé Bill. Je ne suis pas choqué, j'ai déjà vu bien pire dans des boîtes gays à Seattle. Je ne suis pas non plus jaloux, le cowboy, même s'il est extrêmement sexy ne m'attire pas plus que ça. Lorsque je suis retourné rejoindre les autres, je me suis retrouvé seul à table. Kaya dansait sur la piste avec Abraham et Jay, ils riaient. Sabrina était en train d'embrasser un cowboy dans un coin du bar, leurs bouches étaient à peine collées et leurs langues visibles aux yeux de tous, ils s'embrassaient comme si leurs vies en dépendaient. Joy et America ne sont pas venues se joindre à nous cette fois. J'ai donc passé la soirée assis sur la banquette à regarder les autres s'amuser.

*

Je marche en direction de l'écurie je souhaite aller voir comment va Aponi, après tout ce n'est pas tous les jours qu'on peut aider un poulain à naître, je suis un peu comme son papa. Je souris intérieurement, je suis vraiment un idiot. Je reste à l'extérieur du box et pose mes bras sur le portail en bois. Je pose ma tête sur mes mains, les fesses légèrement inclinées vers l'arrière le dos courbé.

— Tu peux rentrer si tu veux, dit Tekoa en s'approchant.

Je me redresse et suis ses indications. Je rentre dans le box et m'approche doucement du poulain. Je tends la main pour lui caresser le museau puis le dessus de la tête entre les oreilles.

— Il est tellement doux, je n'arrive pas à croire qu'on l'ait aidé à naître.

— C'était cool, sourit le brun.

Maintenant que j'y pense, depuis la naissance du poulain Tekoa est moins sur ses gardes avec moi. Et j'apprécie de plus en plus passer du temps en sa compagnie. Je n'ai plus l'impression de marcher sur des œufs, manquant à chaque seconde d'en écraser un et de me faire rabaisser par les mots et l'attitude du brun.

— J'allais faire du tir à l'arc. Ça te dirait de m'accompagner ? tenté-je, le cœur battant.

Tekoa passe une main dans ses cheveux détachés pour les passer derrière son oreille.

— T'es en train de me proposer un rencard ?

Je vois son sourire en coin, celui qui est moqueur mais qui est aussi à la fois totalement irrésistible. Celui qui fait apparaitre sa fossette, elle me fait totalement flancher. Mon cœur bat la chamade à l'entente du mot « rencard », est-ce une mauvaise chose ? Je me sens de plus en plus attirer vers lui, mais je ne sens aucune réciprocité de la part de Tekoa.

— Non, c'est une proposition d'activité entre amis ?

— Amis ? On est amis maintenant ?

— T'as raison, excuse moi je n'aurais jamais dû proposer ça à un arrogant de la nature !

Je souffle et commence à partir, vexé. Tekoa me suit et il m'attrape le bras, me forçant à me retourner pour le regarder.

— Est-ce que j'aurais vexé l'ignorant de la ville ? demande-t-il.

— Et si je suis vexé ça change quoi ? Tu vas t'excuser ? demandé-je en prenant un ton sarcastique.

— Ça dépend, si tu n'es pas vexé je n'ai pas de raison de venir. Si tu l'es, je veux bien me faire pardonner en t'accompagnant.

Ranch Rocket Creek [MM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant