47- Le reflet de nos pensées -

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- Merci, tu es gentille, la remerciais-je.

- Il n'y a pas de quoi. Je vais aller me reposer, m'informe t-elle. J'ai été éveillée quasiment toute la journée, c'était exceptionnel !

Je ris tout en acquiesçant tandis qu'elle part d'une démarche fine, posant son tapis sur l'herbe fraîche, à quelques mètres de là.

Je reste assise face au vide, les genoux remontés contre ma poitrine, les yeux perdus dans ce précipice sans fin. Je n'ai aucune envie de dormir, je crois que je vais rester plantée là sans rien faire parce que je sens que je ne vais as parvenir à fermer les yeux. 

Je saisis l'une de mes tresses et commence à la défaire, pour ensuite la refaire correctement tout en continuant mon observation.

Tandis que j'observe silencieusement les alentours, je vois une montagne, située juste à côté, d'où semble s'en échapper une faible lueur violette.

Intriguée, je termine rapidement ma tresse puis tente de m'avancer pour essayer de voir s'il n'y aurait pas un moyen d'y accéder à pieds en partant d'ici. Lorsque je vois que des sortes de troncs relient les îles entre elles, j'arrive à en apercevoir un qui semble partir de la plateforme volante sur laquelle je me trouve pour aller sur celle désirée.

Je me fraye un chemin dans la forêt dense, ayant l'impression de me rapprocher petit à petit de notre lune. Arrivée à une espèce de clairière se trouvant de l'autre côté de la montagne comme la majorité des autres îles, je perçois finalement le tronc comme il faut. Et il débute sur une toute petite plateforme, à quelques mètres de moi.

- Et merde, chuchotais-je en regardant discrètement derrière moi par reflexe avant de regarder si le saut est envisageable ou non.

Après analyse, je pense pouvoir sauter d'ici, mais en jetant un coup d'œil aux quelques centaines de mètres qui me séparent de la terre ferme, mon rythme cardiaque s'accélère et je commence à me dire que ce n'est peut être pas la meilleure des idées en fin de compte.

- Aller tu peux le faire, m'encourageais-je en me parlant à moi même. Tu as une chance sur deux de crever mais bon, il faut frôler la mort pour ressentir la vie non ?

Je ne sais absolument pas pourquoi, mais c'est comme si je me devais d'y aller, que quelque chose m'y attendait, une information, un souvenir, ou une nouvelle question, comme si je m'étais redevable de quelque chose. Prenant une grande inspiration et un peu de recul, je me mets à courir pour faire un saut d'environ cinq mètres et venir me réceptionner au bord de la falaise. Je me hâte de m'avancer vers le milieu de cette dernière qui s'effrite sous le poids de mon atterrissage nonchalant. J'essuie ma peau meurtrie sur laquelle de légers morceaux de terre avaient prit place pour laisser des petites égratignures indolores.

- Bon ben... ça au moins c'est fait.

Je grimpe agilement sur le tronc et tente de maintenir mon équilibre autant que je le peux, étant donné que ce n'était clairement pas ce que faisais le plus dans les récifs. Une fois arrivée au  bout -non sans quelques frayeurs- , je souris en voyant une étendue de plusieurs centaines d'arbres diffusant une lumière violine dans l'obscurité de la nuit, se dressant les uns à coté des autres devant moi comme une grande parade sans fin. Ils s'étalent sur un terrain de plusieurs amoncellements : c'est un spectacle splendide et immense.

- Irayo Nawn Sa'nok, remerciais-je dans ma langue natale. (Merci Grande Mère.)

Je m'avance péniblement sur un petit chemin légèrement tracé et délimité, émerveillée.

C'est tout simplement magique.

Je passe entre les arbres des Voix, ou des ancêtres, cela dépend de chacun et de son éducation, de ses cultures et de beaucoup d'autres facteurs variés. Ils sont biens différents de l'arbre des Âmes. Ce dernier est presque unique, un dans la forêt, un dans les îles et c'est tout. Bien entendu, leurs noms Na'vi sont bien plus beaux. Arbre des Voix contre Utral Aymokriyä prononcé avec notre bel accent Na'vi, ca ne fait pas le poids. Ce dernier m'a d'ailleurs valu bien des remarques lors de mon apprentissage de la langue anglaise avec.. peu importe. C'est comme l'arbre des Âmes, Vitraya Ramunong.

Dans tes yeux, Neteyam | Neteyam x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant