- Deux mois -

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Nous regardons à l'arrière de la boîte, là où sont les écritures, et suivons les instructions. Le « jeu » consiste à faire sept familles de plusieurs personnages identiques, ou presque.

Au bout de plusieurs parties plus ou moins égales et en mangeant un morceau en même temps, nous rangeons le jeu et rentrons dans la tente, moi m'assurant de maintenir le feu.

- C'est bon, tout est ok !

- Tu as prévu que l'on reste combien de temps ? demande Tsireya.

- J'en sais rien, avouais-je. Ça ne te plaît pas ?

- Si bien sûr que si ! J'adore même, mais je voulais juste savoir par curiosité.

- Ah d'accord, je vois.

Je me couche dans mon lit et regarde le draps suspendu au dessus de moi, quand je sens une masse fragile se coller à moi.

- Bonne nuit grande soeur, murmure faiblement ma cadette.

- Bonne nuit sœurette, répondais je doucement.

Étonnamment, je sombre très vite dans un sommeil profond rempli de rêves. Lentement, je me réveille et observe autour de moi.

Je suis dans un marui ?

Sentant encore une chaleur contre moi, je regarde mais à ma plus grande surprise, ma tête est posée sur le ventre d'un garçon ayant sa main sur le dessus de ma tête.
Je me relève subitement et il se réveille :

- Na' ? Calme toi ça va pas de réveiller les gens de si bon matin comme ça !

En observant un peu plus, ce jeune homme a l'air d'avoir environ sept ans, tandis que j'ai l'impression d'être extrêmement jeune, je dirais quatre ans.

- Désolée..

- Ah t'as enfin réussi à aligner plus de trois lettres sans te tromper dans la prononciation, bravo ! dit il en se foutant de moi.

Je fais la moue et reviens à ma place initiale, puisque, étonnamment, je m'y sens en sécurité. Je lui fais une confiance étrange, comme si il avait toujours été là.

Me réveillant pour de bon cette fois-ci, je me lève doucement et me dirige vers le feu qui, avec chance, est encore allumé.

Je m'assois au près de ce dernier, rabattant mes genoux contre ma poitrine et emprisonnant mes jambes à l'aide de l'un de mes bras, tandis que l'autre tient une petite branche que j'utilise pour remuer les cendres.

J'en ai plus que ras le bol de ces foutus rêves, de cette voix qui commente mes moindres faits et gestes, de cette femme qui n'est même pas foutue de me dire d'où je viens. Mes mouvements se mollissent et je finis par lâcher le bâton pour enrouler mes genoux de mon autre bras.

Je pose ma tête sur le sommet de mes jambes et observe la petite clairière où nous passons la nuit.
Elle est un peu difforme mais assez vaste, un grand tronc trône à côté du feu et je suis d'ailleurs assise pas très loin, puis les arbres se rabattent sur l'intérieur de l'éclaircie. Fermant les yeux, je commence à doucement m'endormir mais une épaisseur est posée sur mes épaules, ce qui me fait me retourner.

- Tsireya ? demandais-je.

- Rendors toi, je t'ai vue dehors et j'ai eu peur que tu ai froid, me dit-elle gentiment en frottant doucement mon épaule.

- Merci 'Reya.

Elle pénètre à nouveau dans notre logement improvisé tandis que je me lève et commence à traîner dans le bois. Au bout de quinze petites minutes, les seules pensées ayant traversé mon esprit sont des phrases comme « tiens, cet arbre ressemble à celui que j'ai escaladé avec Neteyam ».

Dans tes yeux, Neteyam | Neteyam x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant