- Vitraya Ramunong -

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- L'autre jour je suis allée me promener sur la plage avec Lo'ak, on est allés jusqu'au récif ! C'était génial.

- Oh trop bien ! m'exclamais-je en réponse à ma sœur. Qu'avez-vous fait ?

- Ben on a mangé sur la barrière de corail. Enfin pas sur la barrière hein, sur un rocher.

- T'en fais pas j'avais bien compris.

Tsirey' reprends mes tresses que nous continuons de discuter de tout et de rien pendant ce temps-là. Le soleil commence à disparaitre à l'horizon lorsqu'elle m'annonce qu'elle a terminé.

- Voilààà ! s'exclame-t-elle.

Je touche du bout des doigts son travail délicat comme pour ne pas fausser ou abîmer le fruit de l'incroyable talent de ma sœur.

- Merci ! Ça a l'air magnifique, la remerciai-je.

- C'est ton idée, me rappelle-t-elle.

Je me retourne complètement, l'inspecte en plissant les yeux, puis je prends délicatement ses épaules pour me mettre derrière elle. J'effleure ses ondulations fines et elle m'interroge ;

- Qu'est-ce que tu fais ? Il y a un problème ? demande-t-elle, inquiète.

- Aucun non.

- Alors que fais-tu ?

Je laisse échapper un rire taquin.

- A moi de faire joujou !

Elle rit puis me répond un simple "bon..." vaincu. Je lui demande ce qu'elle veut et elle me donne carte blanche, n'ayant aucune idée précise.

Je souris malicieusement et enlève doucement le bijou qui constitue ses fausses mèches frontales avant de les déposer à côté de moi. Je défais petit à petit ses tresses tout en cherchant une idée de coiffure. Une fois que j'ai terminé, je passe mes doigts dans ses cheveux de façon à les démêler un minimum avant de laisser faire mon imagination. Mes réflexions en font naître une autre ;

- Attends, tout à l'heure, tu as dit "la décision stupide des parents", mais je ne t'ai jamais rien dit. Comment tu as su ? m'enquiers-je.

Elle souffle puis m'avoue en étant honteuse ;

- Ao'nung et moi avons écouté en douce votre conversation. Les parents avaient déjà cité vos prénoms alors on s'est douté que ça avait un rapport.

- Ahh je comprends mieux ! Espèces d'espions ! rigolai-je.

- Tu ne m'en veux pas ? s'inquiète-t-elle.

- Pas le moins du monde, la rassurai-je en reprenant mes mouvements.

***

Je suis actuellement dans ma hutte, coupant des fruits pour le repas avec l'aide de Tsireya et de Kiri.

- Tuk assis toi et arrête de courir partout s'il te plaît, demande gentiment la grande sœur de la petite fille.

- D'accord... répond tristement la concernée.

Peinée de voir cette enfant comme ça, je pose alors ma fidèle arme de combat qu'est mon poignard à ma droite et lui propose de venir sur moi, ma position le permettant puisque je suis en tailleur. Elle accepte volontiers et se place rapidement dos à moi, dans l'écart que créent mes jambes puis je reprends mon activité, encerclant Tuk de mes bras pour couper les fruits qui se trouvent face à elle. Au bout de quelques minutes à parler avec mes amies et à recevoir des félicitations de Kiri sur la coiffure que j'ai faite à Tsireya et inversement, Je baisse la tête et vois une Tuk affalée sur mon bras, endormie. Alors je laisse la viande que j'avais commencé à trancher et me relève de sorte à ne pas la réveiller, et tout en la gardant dans mes bras. Je me dirige sans bruit vers ma chambre et la pose sur mon canapé, sans aucun doute plus confortable que mon tapis, avant de la recouvrir d'un doux tissu créé à partir de fibres fines pour éviter qu'elle ait froid et de retourner dans la pièce de vie. Je me rassoie et préviens sa grande sœur ;

Dans tes yeux, Neteyam | Neteyam x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant