Dans tes yeux, Neteyam | Neteyam x OC

- Tenter le tout pour le tout -

Une fois que toutes les affaires nécessaires sont rassemblées, je resserre encore une fois ma soeur dans mes bras en la remerciant infiniment pour tout.

- Mais comment est ce que tu vas t'y rendre ? m'interroge t-elle.

- Aucune idée, mais je trouverais, promis.

- Dire que je ne vais pas avoir de tes nouvelles pendant une durée si longue... se plaint Tsireya.

- Je ferais tout ce que je peux pour que tu saches quand j'arrive, d'accord ?

- D'accord, finit-elle en souriant doucement.

C'est alors avec le cœur lourd, des regrets immenses, et dans le plus grand des secrets, que je quitte cette île, l'île qui m'a servit de maison durant la plus grande partie de ma vie. Sans me retourner, je fends les flots et regarde derrière moi uniquement quand je suis sûre que je suis bien éloignée.

Utilisant mon sens de l'orientation à peaufiner, j'essaye de me diriger dans les bonnes directions, mais au bout de facilement trois heures, ma monture est fatiguée, ce qui m'oblige à nous arrêter sur une île aux alentours.

Je la laisse se reposer tandis que je reste à côté d'elle, pensive.

Je me demande combien de temps ça va me prendre, et comment je vais y arriver.
Je le ferais, ça j'en suis sûre.

Une fois que Ni'Wa s'est bien restaurée, je continue ma route vers une direction qui a clairement pas plus d'une chance sur un milliard d'être la bonne. Après tout, l'océan est vaste, et il est le même partout, aucune différence quand on est en plein milieu. A part quelques îles, il n'y a aucun repère, donc ça promet d'être compliqué. Nous continuons d'avancer à l'aveugle, scrutant l'horizon, aux aguets du moindre village.

Je me couche sur mon ilu et regarde le ciel en lui parlant.

- Dans quoi je me suis encore embarquée ? A tout moment les humains arrivent... Et peut être que je n'arriverais jamais à destination, ou que j'atterrirais dans un village cannibale ! Je t'aurais bien dit de faire demi-tour, mais à l'heure actuelle, je sais même pas où est Awa'Atlu par rapport à nous, me lamentais-je en faisant la moue tel un enfant.

Elle fait un roucoulement encourageant et je lui flatte l'encolure, tout en m'excusant de l'avoir prise avec moi. Même si en soi, je n'avais pas vraiment le choix. Continuant notre route, la fatigue commence à se faire ressentir et la nuit, quant à elle, commence a faire son apparition. J'ai à peine vu cette première journée de recherches passer.

- On s'arrête à la prochaine île ma belle, l'informais-je.

Quand nous trouvons enfin un endroit semblant inhabité, je lui dis d'y aller et descend de son dos dès que l'on y est. J'enlève sa selle et lui donne un Yovo, avant de m'en préparer un.

Me dirigeant vers le bord, je m'assois et plonge mes pieds dans l'eau en bougeant mes jambes pour créer un mouvement difforme à la surface.

L'eau s'illumine ici aussi, tout comme dans la grotte. Je m'amuse à regarder les flots colorés suivre mes gestes aléatoires, jusqu'à ce que des petits poissons s'ajoutent à cette danse sans sens et m'arrachent un rire. Pour ce qui est de ma monture, elle a déjà terminé son fruit et s'est empressé de s'endormir aussitôt. Je regarde dans ma main et vois le mien à demi-épluché qui y attend sagement.

Croquant dedans, du jus coule sur mes mains alors je m'essuie la bouche mais me rend compte d'une chose :

Je n'ai absolument pas faim.

Reposant mon bref repas sur un support boisé prévu à cet effet, je décide de faire le toute de l'île, l'histoire de m'occuper, d'explorer et de vérifier la sûreté de l'endroit.