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Je ne sais pas vraiment si c'est une bonne chose d'avoir accepté ce marché. Certes, Simon est en fait quelqu'un de gentil, bien qu'il soit particulièrement bizarre. Cependant, j'ai un doute sur l'intelligence de son idée. C'est un peu cucul et gamin quand même. Après, c'est plutôt bien parce qu'il va arrêter de me demander constamment ce qu'il s'est passé avec Kevin. Et, c'est aussi bien, parce que je vais finir par connaitre des choses sur lui. Ça, ça réjouit ma curiosité ! Du coup, je suis partagée. Je ne sais pas trop quoi penser de tout ça.

La neige tombe maintenant à gros flocons, quand nous nous arrêtons devant le garage où travaille Tristan. Pour le prévenir de notre arrivée, je tape mon poing contre le gros rideau de fer, ce qui fait un raffut monumental et me vaut un regard réprobateur de la part de Simon. Je lève les yeux au ciel sans lui répondre et me mets à sautiller sur place, en attendant que Tristan daigne venir nous ouvrir.

-Tu es sûre qu'il est ici ?

-Il m'a demandé de venir bien sûr que...

La porte fait un bruit strident et l'on tourne tous les deux la tête pour la regarder s'ouvrir. Les jambes de mon cousin apparaissent dans l'ouverture, avant qu'il ne reparte bien plus vite qu'il n'est venu. Je me penche pour passer sous le rideau, en invitant Simon à me suivre d'un mouvement de la tête. L'odeur familière du gazole et du caoutchouc vient me chatouiller les narines, en même temps qu'un courant d'air tiède réchauffe mes joues gelées et que la musique de Tristan m'agresse les oreilles.

Je referme le rideau de fer, qui fait un bruit de casserole en touchant le sol en béton. Quand je me retourne vers Simon, il est en train d'examiner le garage en enlevant la neige qu'il a sur ses vêtements. Il n'y a pas vraiment de quoi s'extasier. C'est un garage comme un autre, avec des outils, des taches sur le sol et trois voitures, dont ma DS3 à côté de laquelle Tristan est déjà retourné.

-C'est donc ici que tu bosses. Ce n'est pas mal.

Surpris d'entendre une voix masculine, mon cousin tourne lentement le visage vers nous et fronce les sourcils. Quand ses yeux se posent sur Simon, la confusion se lit sur son visage. Son regard fait alors l'aller-retour entre le grunge et moi, puis il ouvre la bouche avant de la refermer sans rien dire.

Un immense sourire aux lèvres, Simon passe son bras sur mes épaules et lance :

-On est ensemble.

En secouant négativement et rapidement la tête, je repousse le bras du grunge et avance vers mon cousin, dont le bleu de travail fait ressortir les yeux.

-J'apprends à le trouver moins chiant. Mais je dois avouer que quand il fait des vannes de ce genre, j'ai du mal.

-Et tu m'expliques pourquoi ? Je croyais qu'entre toi et lui c'était vraiment pas possible ?

Tristan et moi regardons Simon qui nous rejoint l'air amusé, alors que je m'appuie sur ma voiture, cherchant du regard d'où peut provenir la musique qu'il écoute, comme toujours, bien trop fort.

-Il m'a rendu service donc je l'ai invité à venir pour le remercier.

-Bonjour ta façon de me remercier.

-Et si ce que j'avais eu à te dire était personnel ?

Nonchalamment, j'hausse les épaules et suis les contours de la portière, en faisant comme si Simon n'était pas là.

-On l'aurait viré.

-Pas faux !

En acquiesçant la moue aux lèvres, Tristan se remet à travailler sur le moteur de la voiture. À côté de lui, le grunge le fixe comme s'il faisait quelque chose de vraiment époustouflant.

Ascendant. ~ [Publié chez Nisha Et Caetera]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant