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Il y a des fois dans la vie où il faut prendre son courage à deux mains et affronter sa peur. Ma peur a un nom. Ce nom, c'est Kevin. Et, bien que je lui aie dit que nous devions agir comme si nous ne nous connaissions pas, je pense que les choses ont à nouveau besoin d'être mises au clair, pour le bien de tous. Je me pose encore bien trop de questions pour laisser les choses comme ça. Rester dans le flou n'est bon pour personne.

Dans le renfoncement en face des toilettes et à l'abri des regards, je m'appuie contre le mur, les bras croisés sur la poitrine. À près d' un mètre devant moi, Kevin est adossé nonchalamment à la paroi et me regarde droit dans les yeux. Il a l'air calme, contrairement à mes attentes et son visage meurtri me choque encore. J'ai envie de lui demander si ça lui fait mal et en même temps, je suis contente que quelqu'un d'autre que moi ait essayé de le remettre à sa place.

-Tu as dit à tes amies que c'était moi que tu venais voir ?

Avant de baisser les yeux sur le sol, je secoue négativement la tête.

En amenant les bières aux filles, je les ai prévenues que je devais parler à quelqu'un. Je savais que si je leur avais dit que c'était Kevin, elles auraient tenu à garder un œil sur nous et je ne me serais pas sentie capable de lui parler correctement. Ne pas leur dire la vérité me gêne, mais c'est mieux ainsi.

-Je leur ai dit que je devais parler à un ami.

-Oh donc je suis ton ami maintenant ?

Je lève à nouveau les yeux vers lui, alertée par la pointe de joie qui teinte dans sa voix.

-Kevin, ce n'est pas parce que je le dis que tu l'es. Je voulais simplement éviter d'avoir des questions.

-Tu sais que tout ça me blesse Calliope ?

-Tout ça quoi ?

Ma voix se brise presque, bien que j'aimerai rester forte. Je déteste l'effet qu'il a sur moi.

-Le fait de te voir avec d'autres mecs, de te savoir loin de moi, de ne pas pouvoir prendre soin de toi.

Il marque une pause en me regardant droit dans les yeux.

-Et le pire, c'est de te savoir près de moi et de ne même pas pouvoir te toucher.

Pour illustrer ses propos, Kevin fait s'avance vers moi et tend la main pour caresser ma joue. Avec le peu de courage qui m'habite, je fais un pas sur le côté et fuis son regard.

-Arrête s'il te plait.

-Tu sais tout aussi bien que moi que l'on est fait pour être ensemble.

-Non, c'est...

-Laisse-moi m'expliquer !

Les mâchoires serrées, j'essaye de ne pas flancher devant lui. Mon cœur bat la chamade, ma gorge est sèche et mes mains tremblent. Je ne devrais pas me mettre dans tous mes états, seulement c'est plus fort que moi.

-J'ai merdé il y a six mois. Je merde tout le temps en fait. Mais je le faisais moins quand tu étais avec moi, parce que tu me rends meilleur. Tu me tires vers le haut, tout le monde le dit. Et plus le temps passe, plus je m'aperçois que je peux pas vivre sans toi.

J'ai l'impression que mon corps tout entier se met à trembler alors que je bois ses paroles. Je suis stupide, je devrais le remettre à sa place, lui dire que je ne reviendrais pas sur ma décision et tout faire pour partir loin de lui. Pourtant, je n'arrive à rien faire d'autre que le regarder.

-Toi et moi, on est un tout. On a vécu deux merveilleuses années ensemble. On a même habité ensemble. On a su surpasser un tas de problèmes et je suis persuadé qu'on peut encore le faire.

Ascendant. ~ [Publié chez Nisha Et Caetera]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant