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Il faut que je garde les idées claires et que je respire. Ça ne sert à rien de paniquer. Si je laisse place à la panique, je ne pourrais sûrement pas aider Noé peu importe ce qui lui est arrivé. Et puis, si je panique, on sera tous paniqués et on n'agira pas correctement. Il faut donc que je me calme, que je positive et avant tout, que je respire. Qu'est-ce qui peut lui être arrivé de si grave ? Noé n'est pas quelqu'un de méchant, il ne s'est sûrement pas battu, il ne serait pas allé à une fête, il n'aurait pas fumé des joints, ou il n'aurait pas non plus cambriolé quelqu'un ou un truc du genre. Enfin, je ne devrais pas oublier qu'il prend exemple sur Tristan...

Quand on se gare dans la rue déserte devant le parking, je commence à ronger les ongles de ma deuxième main et je cherche déjà Noé du regard. Bien sûr, je ne le vois nulle part et les indications qu'il me donne au téléphone sont bien trop vagues pour que je sache exactement où chercher. J'ai envie de lui hurler de se calmer, mais je sais que ça n'arrangera rien du tout.

-Mais il est sur le parking ou dans la rue ?

Tout en descendant de la DS3, je répète la question de Tristan à Noé.

-Le parking. Mais la voiture est dans la rue.

-La voiture ?

J'écarquille les yeux en me retournant vers mon cousin, qui fait la même tête que moi. C'est pire que ce que je pensais.

-Je... Oui...

-Bref, tu es où exactement ?

Nous commençons à avancer à grands pas dans le parking vide, en balayant les lieux du regard. Pourquoi il est venu se réfugier ici ?

-Devant la cabine de payement. Vous êtes de quel côté ?

-On arrive.

Je raccroche en voyant la silhouette de mon frère faire les cent pas un peu plus loin sur ma gauche. Je me mets limite à courir pour le rejoindre et Tristan m'emboite le pas. Quand j'arrive devant lui, je suis soulagée de voir qu'il va bien et qu'il ne s'est pas fait agresser. En revanche, ses yeux sont tout rouges et sa mâchoire tremble. Il est en panique totale.

Dans un réflexe maternel, je le serre dans mes bras et caresse ses cheveux. D'habitude, il déteste quand je fais ça, mais là il ne me repousse pas et je l'entends sangloter. Finalement, je ne suis plus si soulagée que ça. Noé ne pleure jamais !

-Explique-moi tout. C'est grave ? Quelqu'un te veut du mal ? Qu'est-ce que tu fais ici ? Pourquoi es-tu sur ce parking ? Tu me fais peur !

-Calliope, arrête de le bombarder de questions. Il parlera quand il s'en sentira capable.

Tristan me détache gentiment de Noé et pose une main sur son épaule.

-Respire ! Moi aussi j'en ai fait des conneries avant toi, tu vas pas en mourir.

Irritée par la phrase de mon cousin et le stress, je foudroie Tristan du regard. Ce ne sont pas les mots qui vont aider Noé !

-Comment tu sais que c'est une connerie ?

La phrase de mon frère n'est pas très assurée, mais il ne pleure plus.

-Parce que t'es dans tous tes états et que tu as parlé de voiture. Et que, comme je te l'ai dit, je suis passé par là avant toi.

Penaud, Noé baisse la tête en acquiesçant. Ok, alors maintenant, j'hésite entre être stressée et énervée. Qu'est-ce qu'il a inventé ?

-Alors, qu'est-ce que tu as fait ?

Ascendant. ~ [Publié chez Nisha Et Caetera]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant