Ascendant. ~ [Publié chez Nisha Et Caetera]

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Les seules choses que j'apprécie avec la reprise des cours, c'est pouvoir voir mes amis chaque jour et le soulagement qu'implique de finir la journée. Surtout que ce semestre, je me suis jurée d'aller à toutes mes heures de cours, pour réussir à rattraper la catastrophe du premier. Je vais donc devoir m'accrocher à ces deux choses et prier pour que j'aime ce que les professeurs vont nous apprendre. Pour l'instant, les deux heures de "Culture générale et artistique : Court métrage" ont été plutôt sympa et celles de "Connaissance du champ professionnel : Médiathèques" m'ont assez plu. Même si je ne me dirige pas vers ce métier. Reste à voir si le reste de mes cours seront aussi bien. Reste aussi à voir si ce n'est pas seulement les premières heures de cours qui ont été cool et que les prochaines semaines deviennent du gros n'importe quoi.

En route pour rejoindre Maman à la Bibliothèque où elle travaille, je regarde les rues qui s'animent peu à peu, à l'approche des dix-huit heures trente. En réalité, ce n'est pas vraiment les rues que je regarde, mais plutôt les gens. Je scrute chaque visage à la recherche d'un connu. Celui de Kevin. Je sais qu'il lui arrive de travailler dans le coin et j'ai une peur bleue de le croiser. Après ce qu'il m'a dit hier, je ne suis pas encore prête à le voir et, en plus, je ne crois pas qu'il agisse comme j'en ai convenu. Voilà donc pourquoi je presse le pas jusqu'à l'entrée de la Bibliothèque. Pour ça et aussi parce qu'il fait un froid de canard.

Rapidement, je grimpe les escaliers en pierre qui mènent à l'étage où se trouve la salle de travail. La majeure partie des tables est occupée et la pièce est plongée dans un silence de cathédrale. Ça m'impressionne toujours la façon dont ces gens peuvent être si studieux. Ils sont capables de rester ici une après-midi entière, la tête dans les livres de cours. Personnellement, après à peine une demi-heure de travail, je commence déjà à décrocher. Sans plus m'attarder sur eux, je me dirige vers le comptoir des emprunts, où l'une des collègues de Maman est en train de taper sur l'ordinateur.

-Salut Marianne.

Le regard mauvais, la vieille dame me regarde par-dessus ses lunettes, en continuant à pianoter sur son clavier. Poliment, je lui souris et lorsqu'elle me reconnait, elle arrête toute activité et son visage s'illumine. Contrairement à ce qu'elle croyait, je ne suis pas un autre étudiant qui vient lui lécher les bottes.

-Tiens, Calliope. Comment vas-tu ?

-ça va et toi ?

-Si les étudiants étaient plus aimables, ça irait mieux.

Elle me fait un clin d'œil et je ris légèrement.

-Tu viens chercher ta Maman ?

-Oui, on va à la Fitness.

Pour illustrer mes propos, je lui montre le sac de sport que j'ai sur l'épaule et secoue mes hanches. Elle acquiesce.

-Tu veux que j'aille la chercher ? Elle doit être en train de classer des livres dans la réserve.

-Non, c'est bon merci. Je suis sûre qu'elle ne va pas tarder.

-Très bien.

Marianne me sourit à nouveau, puis reporte son attention sur son écran. Pour m'occuper pendant mon attente, je m'appuie contre le comptoir et examine les gens qui se trouvent dans la salle.

Contrairement au Run, ici, tous les styles ne se côtoient pas. J'ai même plutôt l'impression que tout le monde se ressemble. C'est comme si ces étudiants portaient tous une sorte d'uniforme. A croire que si l'on veut réussir, on est obligé d'avoir un look BCBG. Je trouve ça ridicule.

-Tu as fini tes partiels ?

Lentement, je me retourne vers Marianne, dont le regard est toujours rivé sur l'ordinateur.