Chapitre 5 - L'ange

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Gabriel

- Tu comptes continuer à faire le malin ? Grogne mon père.

Je l'ignore comme je l'ai toujours fait.

- Laisse-le tranquille, lui dit ma mère.

Je ne viens pas souvent voir mes parents, mais comme c'est mon anniversaire aujourd'hui, ma mère a insisté pour que je vienne à la maison.

- Tu as 22 ans aujourd'hui et tu vas commencer ta dernière année à l'université. Que le temps passe vite.

- Maman, arrête d'être toujours aussi déprimante.

On est tous assis sur la terrasse à discuter comme une famille normale. Mais on n'a rien d'une famille normale. Je déteste venir chez mes parents depuis la tragédie. Je regarde systématiquement l'heure en espérant que le temps passe plus vite. Je veux partir d'ici.

- Il me manque, tu sais, me répond-t- elle.

Je détourne le regard. Je ne veux pas parler de lui, mais ma mère insiste toujours pour le faire.

- Maman, si tu ne veux pas que je parte, évite ce sujet.

Cette terrasse est immense, mes parents sont des putains de riches et ils ne se gênent pas pour le faire remarquer. Je ne vis plus chez mes parents depuis que j'ai commencé mes études universitaires. Je vis près du campus de l'ULB. Mes parents ont insisté pour me payer un penthouse quand j'ai eu 18 ans. Du coup, je suis un peu considéré comme un putain de gosse de riche pour le peu d'amis que j'ai. Si je suis parti de chez mes parents, c'est pour ne plus devoir supporter leur comportement de riche égoïste. Je suis bien dans mon penthouse. Personne pour me dire quoi faire ou pour me reprocher quoi que ce soit. Je suis du genre solitaire, je ne sors pas beaucoup et ça depuis que j'ai quitté le foyer familial. J'ai des amis, mais je me contente de les voir sur le campus de temps à autre et quelques fois, on va boire un verre ensemble. On doit se voir ce soir pour mon anniversaire. Comme d'habitude, ils vont essayer de me faire boire alors que je ne bois pas d'alcool.

- Gabriel ? Tu m'écoutes ? Me demande ma mère.

- Tu disais ?

- Je disais que tu pourrais rester ici cette nuit pour ton anniversaire.

- Non maman, j'ai mon appartement et je sors avec mes amis ce soir.

Elle a l'air déçu et c'est le signal de départ.

- Je dois y aller.

Je pars sans dire au revoir et sans me retourner. Je passe la porte d'entrée et me dirige vers ma moto. C'est une Ducati Superleggera V4 rouge. Elle est full carbone, ce qui implique qu'elle est très performante, et pèse 160 kg. Quand on la regarde de face, on ne pourrait croire qu'elle des yeux et un nez. Elle est impressionnante.

Ma mère a horreur que je conduise cet engin. Pourtant, cette moto m'apporte une sensation de liberté et de contrôle total. Ce bijou est mon plus grand amour. Je lève le pied et je démarre à toute vitesse.

J'arrive au bar où je dois retrouver mes potes pour la soirée. Nous sommes des habitués et le patron m'autorise à garer ma moto devant le bar.

- Voilà le chiant ! Cri Fabio.

Je lève les yeux au ciel en me disant que c'est lui le plus chiant de nous deux.

En me dirigeant vers leur table, je regarde pour la centième fois le décor de ce bar. Le comptoir se trouve au milieu de la pièce et plusieurs tables l'entourent. Il y a une scène à l'arrière avec plusieurs instruments. Les murs sont rouge et noir. Je trouve ça sinistre. C'est assez ironique de penser cela étant donné que je suis moi-même sinistre.

The Reaper ~ Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant