The Reaper ~ Tome 1

Chapitre 28 - Le bal des revenants

Ariana

Il fait froid, la pièce autour de moi est vide. Pas un meuble n'habille la pièce. Les murs sont blancs et le sol carrelé aussi. Allongée sur le sol, je suis nue comme un ver. Je ne parviens pas à bouger. Je sens mon cœur qui bat la chamade dans ma poitrine, mais je ne sais pas ce qu'il se passe. J'entends un rire qui résonne dans la pièce, mais je ne vois personne. La voix fait écho sur les murs qui m'entourent et se répercute dans mes oreilles sans jamais cesser. J'ai l'impression que des milliers de frissons parcourent mon épiderme, mais je ne sais pas si c'est la peur ou le froid.

Je sens des mains puissantes agripper mes hanches, pour ensuite parcourir tout mon corps. Lucas est au-dessus de moi, il respire bruyamment, il est excité. Il prend ma poitrine de ses deux mains et masse mes seins durement. Je n'aime pas ce qu'il me fait. Je tente de me débattre, mais mon corps ne réagit pas. Je suis prisonnière de celui-ci. Je parviens quand même à crier, ce qui semble exciter mon violeur. Il a ses mains partout sur moi, je continue de crier, ce qui a pour effet de l'inciter à continuer. Mon corps, lui me trahit. Il reste inerte comme si j'étais morte. Mais c'est ce que je suis à l'intérieur sans vie.

Des coups se font entendre contre un mur, comme si une personne tapait dessus. Je crie de plus belle pour me faire entendre. Un coup de feu retentit, faisant exploser une fenêtre que je n'avais pas vue avant. Gabriel entre dans la pièce une arme à la main. Mon agresseur toujours sur moi, n'a pas vu ni entendu le ténébreux. Comme s'il n'était pas là.

- Gabriel, aide-moi ! Dis-je.

Il ne bouge pas, au contraire, il regarde la scène sans me venir en aide. Je sens une larme couler le long de ma joue tandis que je suis impuissante face à mon agresseur. Gabriel me regarde droit dans les yeux puis finit par me tourner le dos et sortir de la pièce.

- GABRIEL !!

J'ouvre brutalement les yeux et me redresse d'un coup. Je respire fortement et j'ai de la sueur sur mon front. Je dois mettre quelques secondes à comprendre que c'était un cauchemar. La main sur le cœur, je tente de reprendre une respiration normale et surtout un rythme cardiaque stable.

Je me lève et quitte la chambre pour aller m'asperger un peu d'eau sur le visage. L'eau apaise mon angoisse. Les idées claires et l'anxiété refoulée au plus profond de moi, je quitte la salle de bain pour rejoindre la chambre de Gabriel comme tous les jours.

Je ne prends pas la peine de frapper avant d'entrer. J'ouvre et constate que la pièce est vide. Le lit n'a même pas été défait. Je retourne sur mes pas et me dirige vers le salon à la recherche du ténébreux. Il n'est nulle part, introuvable. Je décide d'aller me coucher et c'est quand je pose ma tête sur l'oreiller que je me rends compte que je suis dans le lit de Gabriel. L'odeur de vanille et de noix de coco sur son oreiller fait voler des papillons dans mon ventre. J'aime son odeur, mais c'est surtout l'extrait de la fleur d'orchidées qui emplit mes narines. C'est avec ce parfum que je m'endors dans sa chambre.

Le réveil au petit matin est plus compliqué qu'habituellement. Je m'étais habituée à me réveiller dans les bras du ténébreux même si cela ne voulait rien dire. Mais j'ai toujours eu ce sentiment de sécurité en sa présence. Comme si rien ne pouvait m'atteindre, il est en quelque sorte mon preux chevalier, qui me protège des dangers extérieurs. Mais bon ma vie est loin d'être un conte de fées, on pourrait plutôt la comparer aux film very bad trip.

En sortant de la chambre, Gabriel n'est toujours pas rentré, je suis seule chez lui. Je prends conscience que notre baiser de la veille l'a dérangé plus que je n'aurais voulu l'admettre et maintenant, il m'évite. Pourtant, je pourrais très bien faire comme si rien ne s'était passé et continuer à vivre normalement. Et c'est ce que je décide de faire. J'ai eu un moment de faiblesse hier soir et je pense que lui aussi. Ou bien, il est vraiment en manque de sexe et il a besoin de se vider les couilles. Suis-je aussi repoussante ? Je le dégoûte, c'est un fait et surtout après avoir été souillée par Lucas. Un frisson me parcourt la colonne vertébrale en repensant à mon violeur.