Chapitre 8 - Changer d'air

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Ariana

Deux semaines que je suis cloîtrées dans ma chambre. Depuis l'accident, je n'ai pas pu en sortir. Depuis le moment où je suis rentrée chez moi après l'accident, jusqu'à aujourd'hui.

« Je regardais la maison, mon chez-moi. J'hésitais à entrer. Je savais que ma mère dormait depuis plusieurs heures, je savais que j'allais être seule, livrée à moi-même. Angelo m'avait déposée depuis 10 minutes et je n'étais toujours pas décidée à entrer. Je savais pertinemment qu'une fois dans ma chambre, mon monde déjà très chamboulé s'écroulerait après la journée que j'ai eue.

- Bon, ressaisis toi Ariana ! Tu vas rentrer et tu vas reprendre ta vie en main.

Je rigolais toute seule de l'absurdité de la situation. Je parlais toute seule devant chez moi. On pourrait me prendre pour une psychopathe.

Je décidais de rentrer. Une fois la porte d'entrée passée, je me retrouvais dans ce grand hall d'entrée qui donne sur le salon, les murs sont de couleur taupe et tous les meubles sont blancs. Je passais à côté de ce grand canapé qui surplombe la pièce, on pourrait s'asseoir à 10 dans ce fauteuil. Plus loin, il y a deux grands escaliers qui partent de part et d'autre pour se rejoindre au centre de pièce.

D'un pas hésitant, je montais les escaliers en silence pour rejoindre ma chambre. J'ouvrais la porte doucement afin de ne pas réveiller ma mère. Soudain, comme je le craignais, je m'adossais contre la porte, car mon rythme cardiaque s'accélérait et je manquais de souffle. Mes yeux commençaient à me brûler tellement les larmes les emplissaient. Je glissais le long de la porte pour me retrouver accroupie, les jambes repliées sur ma poitrine et la tête sur mes genoux. Je faisais une crise d'angoisse. Mon monde s'était écroulé. La journée avait été trop émouvante. Mon père, mon frère, l'accident, Gabriel. C'en était de trop pour moi.

- Je dois me calmer... Qu'est-ce que maman fait quand elle a une crise d'angoisse ? Je ne sais plus, putain de merde !!

Ma respiration se faisait de manière saccadée. Je n'arrivais plus à reprendre mon souffle. Je ne savais plus quoi faire. J'avais l'impression que ma cage thoracique était comprimée, mes mains tremblaient, mes larmes brouillaient ma vue. Je sentais que j'allais m'évanouir, du moins, c'est l'impression que j'avais.

Mon téléphone vibrait dans mon sac, signe que j'avais reçu un message. Je me concentrais sur mon portable et le sortais du sac. Un message de Fabio. Ma respiration se coupait net et j'avais l'impression que mon cœur a raté un battement. J'ouvrais le message de mes mains tremblantes et découvrais le contenu.

> Bonsoir, désolé, il est tard. Je voulais juste te prévenir que Gabriel sort demain de l'hôpital. Il ira chez ses parents le temps de se rétablir. Sa mère est infirmière. Il est entre de bonnes mains.

Sans m'en rendre compte, je sentais un sentiment de soulagement, je me rendais compte que ma crise d'angoisse était fini.

Je me levais pour aller dans la salle de bain. J'avais besoin de prendre une douche et de dormir. Cette journée avait été une torture pour moi. Ce qui avait commencé à être, une journée, plein de joie, parce que j'étais enfin diplômée, s'est fini par plusieurs drames qui s'étaient enchaînés.

Je laissais l'eau couler sur mon corps en espérant que toute la tension accumulée de la journée disparaisse avec l'eau dans les canalisations. Sans succès. J'avais qu'une seule envie, c'était de crier à plein poumon. J'étais contente que cette journée soit finie. Je m'étais écroulée sur mon lit et le sommeil arrivait rapidement. »

Quelqu'un frappe à la porte.

- Ma chérie ?

- Entre maman, dis-je en cachant ma tête sous mon oreiller.

The Reaper ~ Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant