28. Une déclaration inattendue

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Joshua

-- Pourquoi est-ce que tu refuses de me parler de certaines choses ? souffla-t-elle en rompant le silence qui s'était installé. J'ai l'impression que tout le monde sait mieux que moi ce que tu penses. Et j'ai l'impression que tu ne me fais pas assez confiance pour te confier à moi.

Je me redressai pour lui faire face. Elle avait les larmes aux yeux. Je détachai ses mains de mon emprise. Je fis basculer nos corps soudés pour me retrouver sur le dos. Je redescendis sa robe sur ses fesses avant de la serrer dans mes bras.

Oh ma belle, mon amour. Bien sûr que je te fais confiance.

-- Si je te dis tout, tu ne me verras plus jamais de la même façon et tu me quitteras encore, soufflai-je dans ses cheveux.

En plus de vouloir la préserver, j'avais toujours cette peur de la perdre. C'était une des raisons qui faisait que je la tenais volontairement à distance de tous ce qui aurait pu lui donner envie de me fuir. Mes activités ou ma famille et ses histoires sordides auraient fait fuir n'importe qui.

-- Je ne ferais pas ça, tenta-t-elle de me rassurer. Je vais devenir ta femme et pour moi ça veut dire être lié à toi pour le reste de ma vie. Donc je ne compte pas partir quoi que tu puisses me dire, et peu importe les cadavres que tu pourrais cacher, gloussa-t-elle légèrement.

Si tu savais mon amour le nombre de personnes que j'ai tué et torturé, tu ne me laisserais plus t'approcher, ça c'est une certitude.

-- Je ne veux pas que tu me voies complètement comme le monstre que je suis. Je ne veux pas que tu aies peur de moi et que tu finisses par ne plus m'aimer quand tu découvriras tout ce que j'ai pu faire. Même si tu penses le contraire, je ne suis pas quelqu'un de bien, déclarai-je en resserrant mes bras autour d'elle.

-- Je t'interdis de dire ça, se fâcha-t-elle. Tu n'es pas un monstre. Tu es un père formidable pour nos enfants et un homme parfait pour moi.

Elle se mit aussitôt à faire courir ses doigts sur moi à travers mon t-shirt. J'aimais sa tendresse. J'adorais ses caresses. Je savais qu'elle avait une image de moi qui ne reflétait pas totalement ce que j'étais. Elle croyait en moi, elle avait confiance en moi.

Je ne pouvais pas être totalement honnête avec elle sur qui j'étais. Si je le faisais, elle ne m'aurait plus considéré comme elle le faisait jusqu'à présent. Et je ne pouvais pas prendre ce risque. Je ne pouvais pas prendre le risque qu'elle n'aime pas celui que j'étais dans le fond. Parce que j'avais besoin d'elle et de son amour.

Mais j'avais aussi ce besoin irrépressible de la protéger. Elle avait déjà tant souffert. Je ne voulais pas que ce que je puisse lui dire lui fasse revivre ses agressions. J'étais encore moi-même étonné de la façon dont elle avait mis tout ça derrière elle. Je refusais de la confronter de nouveau à toute cette horreur qui avait failli avoir raison d'elle.

-- Je ne te mérites pas, claquai-je en cachant mon visage dans ses cheveux. Je refuse que tu sois confronté à la dureté de mon monde et je veux te préserver de tout ça.

C'est surtout ce que l'on vit tous les deux que je veux préserver. C'est toi ma belle qui me donne vie et non l'inverse. Tu es mon refuge.

-- Je ne suis pas en sucre, s'agaça-t-elle. Et j'en ai marre que tu me traites comme une chose fragile.

-- Je sais que tu n'es pas en sucre et je ne te vois pas comme une femme fragile, au contraire. Mais tu ne pourras jamais m'empêcher de vouloir te protéger.

-- Ah tu vois ! Tu es parfait pour moi, s'exclama-t-elle en relevant sa tête vers moi et en me souriant.

Elle me regarda avec tendresse en caressant mon visage. Je fermai de nouveau les yeux en savourant ce qu'elle me faisait.

Ecorchés Tome 2 (Correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant