Ecorchés Tome 2 (Correction)

16. Une vérité difficile à accepter

Joshua

Elle était dans un tel état. Elle avait perdu connaissance à peine avions nous quitté cette barraque pourrie. Il s'en était fallu de peu qu'ils finissent par la tuer en continuant de la torturer. Elle était recouverte de sang ainsi que de contusions. Son visage était déformé par leurs coups. Son œil gauche était si gonflé qu'elle n'arrivait même plus à l'ouvrir.

Quand je l'avais vu dans ce sous-sol, j'avais dû détourner les yeux d'elle pour ne pas exploser et étrangler Iris dans la seconde. Ils l'avaient frappé à cause de moi, à cause d'Iris. Jamais il n'avait été question que je puisse la retrouver avant qu'elle ne finisse par mourir. Jamais il n'avait été question que je meurs moi.

Tu vas crever ! Mais tu vas souffrir avant, autant que tu l'as fait souffrir ! Je te promets que tes dernières heures te feront regretter d'être venue au monde !

Cette camée avait voulu m'enlever ce que j'avais de plus cher pour me détruire. Rien n'arrêtait cette femme complétement folle allié. Rien ne l'arrêterait jamais. Tout comme rien ne pourrait la sauver de moi maintenant. Elle avait été beaucoup trop loin.

Elle s'en était prise à Anabel. J'étais tellement en colère contre Iris et contre moi. J'avais donné ma parole à Anabel. Je lui avais dit que je la protégerai et que je protégerai nos enfants. J'avais failli à ma parole, je ne faillis jamais à ma parole. À cause de moi et de ma famille, elle avait subi cette torture.

Je te dois bien plus qu'une vie ma belle. Je te dois toutes les vies que j'ai ôté.

Elle m'avait écarté d'elle pour les protéger. Elle avait toujours su que je représentais une menace pour eux. Comme un connard égoïste, je n'avais pas pu me résoudre à la laisser tranquille. Il avait fallu que je revienne dans sa vie.

Si seulement j'avais réussi à vivre sans elle, elle n'en serait pas là. Elle ne serait pas dans cet état. Je ne pourrais jamais la protéger de moi et de mon monde. Elle ne sera jamais à l'abris tant que je resterai avec elle. Il y aura toujours quelqu'un qui voudra s'en prendre à moi à travers elle. Elle était ma faiblesse, elle le serait toujours.

Du jour où elle était entrée dans ma vie, j'avais su que de la laisser y évoluer était une mauvaise idée. Mais elle m'avait donné vie. Elle avait ouvert la porte à tous ces sentiments que je n'avais jamais ressentis. Finalement, elle avait réussi là où Linch avait échoué, là où tout le monde avait échoué.

Elle m'avait persuadé que je n'étais pas ce monstre. Ces dernières semaines passé avec elle m'avait fait caresser l'espoir que je pourrais être un homme normal et vivre cette vie douce et tranquille qu'elle m'offrait. Sauf que pour un homme comme moi, une telle vie ne m'était pas destinée. Les derniers évènements n'étaient qu'un rappel à l'ordre.

J'avais cru que je pourrai tout avoir. Je devais me rendre à l'évidence, je ne pourrai jamais tout avoir. Si je m'obstinais à vouloir tout, je finirais par la détruire complétement. Elle avait déjà tant souffert. Ses cicatrices me rappelaient en permanence ce qu'elle avait déjà dû vivre, et ce par quoi elle avait déjà dû passer.

J'appelai Lee pour la prévenir de l'état d'Anabel et de son arrivée à l'hôpital.

-- Dr Lee, annonçai-je encore furieux.

-- Mr Bennett, que se passe-t-il ? me demanda-t-elle immédiatement.

-- Anabel a été blessé. Elle saigne beaucoup, elle a de fortes contractions rapprochées. Elle a perdu connaissance, enchainai-je toujours en colère.

-- Que lui avez-vous fait ? s'inquiéta-t-elle.

-- Rien ! aboyai-je. Des hommes s'en sont pris à elle pour m'atteindre. Ils l'ont frappé et je viens de la trouver dans cet état, expliquai-je en tentant de me calmer. Je serais dans quelque minutes au Cedars.