22. Laisser nos vieilles habitudes nous rendre la vie plus difficile

180 8 0
                                    

Anabel

Dimanche matin,

Je fus réveillée par les petits gigotements des jumeaux sur ma peau. Eux aussi se réveillaient, ils n'allaient pas tarder à pleurer. Je me décalai tout doucement de Joshua pour ne pas le réveiller. Il dormait profondément.

Je voulais qu'il puisse se reposer un maximum. Les traits de son visage étaient tirés. Les cernes qu'ils avaient sous les yeux attestaient qu'il n'avait pas beaucoup dormi depuis plusieurs jours au moins.

Je me redressai pour sortir les jumeaux du linge. Je les installai sur le coussin d'allaitement en forme de banane qu'il m'avait rapporté hier soir. Je libérai ma poitrine du tissu. Je m'installai en ramenant le coussin vers moi.

Ça arrive mes amours. Je fais aussi vite que je peux.

Je mis Ella devant un de mes tétons, elle l'attrapa avec sa bouche avant de pleurer, ce qui me soulagea. Je me dépêchai d'en faire autant avec Ethan. Je regardai Joshua dormir alors qu'ils aspiraient rapidement mon lait. Son visage était si paisible, il affichait un léger sourire sur ses lèvres. Je constatai que les jumeaux avaient le même sourire que lui quand ils venaient de boire et qu'ils se rendormaient sur moi.

Nous n'étions plus à notre première téter tous les trois. Je commençais tout juste à me familiariser avec ces nouveaux gestes que la sage-femme nous avait appris et que Joshua semblait maitriser à la perfection. Il avait un peu d'avance sur moi.

Leur pédiatre, le Dr Carret était venu pour les ausculter hier soir avant que Joshua ne revienne de la maison avec des affaires pour les jumeaux. Il m'avait rapporté ce coussin, des pyjamas et des habits pour eux, leurs doudous que nous avions choisis ensemble, ainsi qu'un repas de mon restaurant italien préféré. J'avais tout mangé cette fois. Je l'avais légèrement regretté en le digérant difficilement.

Je ne m'en étais pas plainte. Mon appétit revenu avait permis à mon médecin de décider de m'enlever ma perfusion. Ce qui me rendait un peu plus libre dans mes mouvements. Mon corps avait récupéré tout son potentiel. Je ne me sentais plus faible ou ankylosé, au contraire, j'étais en pleine forme.

Je le m'étais plus sur le compte de l'effet bien être que me procurait Joshua et nos enfants que sur mon grignotage de cette nuit. A chaque fois que les jumeaux m'avaient réveillé pour boire, je n'avais pas pu m'empêcher de dévorer les cookies et les brownies qu'Yvi m'avait laissé hier. C'était nettement préférable à cette nourriture fade qu'ils me servaient ici.

-- Tu comptes me dévisager encore longtemps ? sourit-il les yeux fermés.

-- Je ne te dévisage pas, roucoulai-je. Je t'admire dans ton sommeil, c'est différent.

-- Tu m'admires, rien que ça, s'amusa-t-il en ouvrant ses yeux qui flamboyaient de désir.

-- Oui. Je constatais que les jumeaux avaient le même petit sourire que toi, lui expliquai-je.

-- Et à quel moment ils sourient comme moi ? demanda-t-il curieux en se redressant.

-- Quand ils s'endorment en buvant.

-- Je m'en doutais, ronronna-t-il. Je te préviens ma belle, pour le moment j'accepte de partager tes seins avec eux. Mais quand ils n'en auront plus besoin, ils ne seront que pour moi.

-- Idiot, gloussai-je.

-- Oh, tu le prends comme ça, s'avança-t-il près de moi.

Il m'embrassa lentement en jouant avec mes lèvres. Il passa ses doigts furtivement sur le dessus de la poitrine. Mon corps se réveilla à son toucher. Il sourit sur ma bouche en descendant sa main sur mon flanc. J'en soufflai de désir.

Ecorchés Tome 2 (Correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant