8. Accepter ce qui doit être et avouer ses sentiments

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Joshua

Je restai près d'elle. Je caressai son ventre en la regardant dormir. Son visage était légèrement crispé. Je sentis ces petites choses pousser sur ma main. Je les avais déjà ressentis dans le bureau du sénateur.

Cette sensation était aussi étrange qu'impressionnante. Elle me rappela qu'il y avait bien deux bébés à l'intérieur d'elle. Et que ce n'était autre que nos enfants.

Nos enfants... si un jour on m'avait dit que j'aurais des enfants, moi le sociopathe, je n'y aurais jamais cru...

Pourtant ils étaient bien là. Ils défiaient toute logique. Ils étaient un miracle à eux seuls pour elle. Et pour moi, ils devenaient peut-être une seconde chance de faire quelque chose de mieux dans ce monde.

Je n'étais qu'un tueur, je passais mon temps à ôter la vie. Mais là, je l'avais créé avec elle. Nous avions donné vie à deux petites choses qui bougeaient en elle. Sans le vouloir, ils faisaient de moi autre chose qu'un tueur. Elle avait fait de moi autre chose qu'un sociopathe.

Je ne savais pas si j'étais prêt à devenir un père pour eux et un homme digne d'elle. Mais ce que je savais c'est que je ne pouvais plus les perdre, c'était inenvisageable, impensable pour moi. Cette idée me tordait le bide, elle remuait mes entrailles.

-- Vous n'avez pas intérêt à sortir ! ordonnai-je contre son ventre en murmurant. Vous restez à l'intérieur et ce n'est pas négociable, compris vous deux ?

Une femme entra dans le box, elle fut à peine surprise de ma présence.

-- Mr Bennett, je suppose, sourit-elle.

-- Oui, dis-je en me redressant.

Elle regarda les feuilles qui sortaient de la machine branchée à Anabel.

-- On vous a laissé passer ? fit-elle en détaillant de plus près ces feuilles.

-- Je ne leur ai pas laissé le choix, répondis-je fièrement.

-- Je vois, continua-t-elle. J'ai beaucoup entendu parler de vous, enfin ce que les médias en disent surtout. Vous suscitez de la crainte ou de l'admiration chez la plupart des gens, alors je ne suis pas plus étonnée que ça de vous retrouver ici.

-- Et dans quelle catégorie êtes-vous ?

-- Je ressens plus de la compassion à votre égard. Je connais une partie de votre histoire à travers celle d'Anabel. Et cette partie n'est pas connue du grand public.

-- Je suppose qu'elle n'a pas dépeint une image fort flatteuse de moi, me résignai-je.

-- Bien au contraire, réagit-elle immédiatement en auscultant le ventre d'Anabel et son entre jambe. Elle a toujours fait en sorte de vous décrire comme un homme bienveillant et elle s'en est toujours voulu de ne pas avoir réussi à vous avouer qu'elle était enceinte.

-- J'étais loin de me douter que c'était ce qu'elle ressentait, déclarai-je en me décalant pour la laisser faire.

-- Le travail s'est arrêter, c'est une très bonne chose, poursuivit-elle. Le col est bien fermé et les saignements se sont également interrompus. Est-ce que vous voulez voir vos enfants Mr Bennett ?

-- Si c'est possible, oui.

-- Je vérifie d'abord qu'ils vont bien et ensuite je fais les présentations.

Elle attrapa une manette et un flacon de gel qu'elle déposa sur le ventre d'Anabel. Je la regardai faire bouger cette manette en fixant un écran. Au bout d'une dizaine de minutes qui me parurent une éternité, elle se tourna face à moi avec un grand sourire.

Ecorchés Tome 2 (Correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant