33. Mensonges ou vérité, culpabilité ou rédemption...

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Joshua

Vendredi midi,

J'étais arrivé chez Diane avec un peu de retard. Nous nous étions installés dans son petit salon, c'était plus privé selon elle. Nous avions commencé par échanger des banalités et des détails insignifiants sur les affaires en cours pour le réseau. Je n'avais pas voulu trop lui en dire sur ce qui se passait en ce moment. Je voulais éviter qu'elle puisse mettre son grain de sel dans les affaires.

Elle n'était jamais intervenue directement. Ce n'était pas son genre. Mais si elle décidait qu'une décision ou qu'un choix n'était pas judicieux, elle arrivait à faire en sorte que tout finisse toujours par aller dans son sens. Et je voulais m'éviter un affrontement avec elle pour des questions qui ne la concernaient pas finalement.

Nous venions de terminer de voir ensemble pour la soirée de demain. Nous avions convenu qu'elle finirait de coordonner le tout avec Nico. Elle pouvait faire ce qu'elle voulait de cette partie. Je n'en avais rien à faire, tant que les souhaits d'Anabel étaient respectés pour la cérémonie sur la plage.

J'étais prêt à partir. Elle n'avait toujours pas cherché à parler du sujet pour lequel elle m'avait appelé des centaines de fois depuis des mois. Je me relevai de ma chaise.

-- Il serait peut-être temps de parler de ce qui s'est passé avec Iris, tenta-t-elle.

-- Très bien, tu as dix minutes, lui concédai-je en restant debout.

-- Que t'a-t-elle dit exactement ?

-- Il semblerait qu'elle m'ait dit toute la vérité, claquai-je brutalement. Le sénateur est-il au courant que je suis son demi-frère ?

-- Son père avait estimé opportun qu'il le soit, oui, me confia-t-elle. Le juge avait laissé une lettre dans son testament où il expliquait tout à son fils.

-- Donc je suis le seul qui ait été pris pour un gros con, soufflai-je.

Je m'éloignai d'elle. J'avais déjà des envies de meurtres. Je rêvais d'étrangler cette vieille menteuse. Pour ne pas mettre mes envies en application, j'allai me servir un verre de scotch. Je le bus d'une traite. Je me resservis un autre verre en attendant qu'elle continue de parler.

-- Je sais que tu m'en veux de t'avoir menti, mais nous l'avons fait pour ton bien, poursuivit-elle.

-- Pour mon bien, c'est ça, ricanai-je en restant dos à elle.

-- Nous n'avions pas le choix, tu dois me croire, mon ange, m'implora a-t-elle. Tu étais si jeune, tu n'aurais jamais compris pourquoi Iris s'en prenait à toi si nous n'avions pas

-- Pas le choix, la coupai-je sèchement. Tu as eu un peu plus de quarante ans pour me dire la vérité. Et tu oses me sortir que tu n'as pas eu le choix parce que j'étais trop jeune. A d'autres, ne me prends pas pour un abruti.

-- Je... hésita-t-elle. Je n'ai fait que suivre un accord que ton grand-père avait passé avec le juge, personne ne devait savoir que tu étais son fils. J'ai toujours fait en sorte que tu puisses grandir le plus normalement possible.

-- Le plus normalement possible Diane, tu te fous de ma gueule, aboyai-je en me retournant vers elle et en la fusillant du regard.

-- Si je t'avais tout dit quand tu as repris la succession de ton grand-père, qu'est-ce que cela aurait changé ? me demanda-t-elle froidement en me prenant de haut.

-- Peut-être que j'aurais arrêté de ne me voir que comme un monstre, grinçai-je. Mais ça nous ne le saurons jamais, puisque vous avez décidé pour moi.

Ecorchés Tome 2 (Correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant