5. Reprendre confiance en soi et sombrer dans la folie

165 12 0
                                    

Anabel

Mardi soir,

J'étais dans l'arrière-boutique de Janiss. Une maquilleuse et une coiffeuse s'occupaient de moi. Je ne me voyais pas, c'était une des nombreuses consignes que je devais respecter et qui avaient été donné par Janiss lui-même.

Il se comportait tel un chef d'orchestre en tournant autour de nous pour s'assurer que tout se déroulait selon ses demandes. Le photographe entra pour nous rejoindre. C'était un grand brun aux épaules carrées.

-- C'est elle le modèle ? demanda-t-il à Janiss.

-- Oui mon chou, c'est elle. N'est-elle pas magnifique ?

-- C'est le mot, magnifique. Tu sais les choisir, souffla le photographe en me dévisageant.

-- Je suis un artiste, reprit Janiss sur un air de diva. Je ne m'entoure que des plus beaux modèles.

-- C'est ce que je vois, lui confirma le photographe en me souriant.

Je rougis et me sentis mal à l'aise d'être détaillée de cette façon par cet homme.

-- Darling, c'est à ton tour d'entrer en piste. On commence par le maillot de bain deux-pièces, lâcha Janiss en me faisant un clin d'œil.

Je me dirigeai vers la cabine pour enfiler ce machin. Je ne pouvais toujours pas me voir. Je ne savais pas si c'était mieux comme ça ou pire. Je ressortis, Janiss ajusta le haut du maillot sur moi.

-- Splendide, s'extasia-t-il en claquant ses doigts entre eux quand il eut fini.

Nous regagnâmes la boutique où un petit studio photo avait été improvisé pour l'occasion. Le photographe était déjà derrière l'objectif, il nous attendait. Il releva la tête pour me fixer intensément. Je sentis encore une fois le rouge me monter aux joues, je détournai mon regard de lui.

Janiss me positionna devant la grande bâche blanche avant de me laisser seule. Il se plaça à côté du photographe. J'attendis leurs consignes qui ne tardèrent pas. J'étais tendue quand les flashs se mirent en route et m'éblouirent presque. Et puis à mesure que je pris des poses ridicules à leurs demandes, je me mis à éclater de rire sans pouvoir me retenir.

-- Tu es sublime Darling, tu es incroyable, m'encouragea Janiss. Tu rayonnes. Ça c'est du grand art.

Je changeai rapidement de tenue. J'enfilai une salopette jean avec rien en dessous et qui cachait à peine ma poitrine. Puis une robe légère et fluide à fleurs. Et pour finir une combinaison noire à larges bretelles, dos nu avec un col bardot échancré qui laissait pendre deux petites traines de part et d'autre de mon dos. Le tissu n'était autre que de la soie, les jambes étaient légèrement fluides.

Cette merveille épousait mon corps à la perfection, elle était si agréable à porter, on aurait dit une caresse légère sur ma peau. Janiss l'accompagna d'escarpins rouge profond et d'une grande pochette assortie de la même couleur.

La maquilleuse me fit une retouche. Elle déposa un rouge à lèvre tout aussi rouge que la pochette et les escarpins sur mes lèvres. Puis elle s'attaqua à mes yeux pour les parer d'un smoky eyes charbonneux noir.

La coiffeuse ondula mes cheveux pour leur donner plus de mouvement. Elle les ébouriffa pour créer du volume et les fixa avec une laque ultra forte. Quand Janiss estima que j'étais la femme la plus sexy qu'il n'ait jamais vu, il me mit de nouveau devant la bâche.

Cette fois je devais être sensuelle pour la pose. Je me pris énormément de fou rire. Je n'y arrivais pas. J'avais l'impression d'être encore plus ridicule qu'autre chose.

Ecorchés Tome 2 (Correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant