Ecorchés Tome 2 (Correction)

38. Un choix cornélien

Anabel

J'attendis de savoir ce qu'il comptait faire. Je lui laissais le choix. Je voulais qu'il veuille de cette vie avec nous, si c'était ce qu'il souhaitait. Je voulais qu'il veuille de moi comme femme, si c'était ce qu'il désirait. J'espérai qu'il me dise que nous allions y arriver tous les deux. Qu'il le voulait autant que moi.

Je le voyais complètement aujourd'hui. J'avais enfin tout vu de lui. Je le choisissais lui malgré tout, envers et contre tout. C'était lui et pas un autre, cela avait toujours été lui, peu importe ce qu'il avait fait ou dit. Il était l'homme de ma vie.

Il était bien plus abîmé que moi. Derrière cette colère il y avait tellement de souffrance en lui. Il avait fini par se détester et rejeter toutes les personnes qui pouvaient l'aimer. Pourtant je l'aimais tellement, et je refusais qu'il me rejette. Si seulement il acceptait de s'ouvrir à moi complètement.

-- Je ne peux pas, m'avoua-t-il.

-- Je vois, conclus-je encore plus triste. Alors il semblerait que tout s'arrête ici et maintenant.

Je me retournai prête à monter à l'étage. Je sentis sa main se poser sur mes hanches et me retenir doucement. Je m'arrêtai. Il se colla à mon dos et me prit dans ses bras.

-- Si j'avais été un autre homme ou si nos vies avaient été différentes, alors tout aurait été possible, se justifia-t-il.

-- Arrêtes, ce que tu fais à juste le mérite de te donner bonne conscience, grinçai-je entre mes dents. Tu as fait ton choix et je l'accepte. Je te laisse annoncer à tout le monde que le mariage est annulé, je n'en ai pas la force.

Je me libérai de ses bras. Je montai dans la chambre où je fis les cent pas en me refaisant le film de ces derniers jours. Je ne versai pas une seule larme, j'étais comme anesthésiée. Je ne réalisai pas que tout était bel et bien terminé entre nous.

S'il n'y avait pas eu ce satané mariage alors nous n'en serions probablement pas là. Tout a dérapé le jour où je lui ai donné cette date de malheur.

J'entendis quelqu'un monter. Je supposais que c'était mon père ou Katleen ou Tess. Je m'apprêtai à affronter leurs questions. Je me préparai à devoir leur expliquer pourquoi à quelques heures du plus beau moment de ma vie, tout s'était écroulé.

Je vis Joshua entrer dans la chambre. Il claqua la porte derrière lui, il était furieux. Il s'avança vers moi rapidement. Il me plaqua contre le mur et se jeta sur ma bouche. Je lui rendis son baiser. Nos corps se mirent à onduler ensemble.

-- Je t'interdis de me quitter encore une fois, m'ordonna-t-il en agrippant mes cheveux et en dardant son regard haineux sur moi.

Il mordit ma lèvre douloureusement. Il remonta ma robe. Il tira sur ma culotte en m'en cisailler les hanches. Elle craqua en marquant ma peau. Il fit descendre son pantalon sur ses cuisses. Il plaça mes jambes autour de son bassin avant d'entrer en moi alors que j'étais toute sèche.

Je grimaçai en réprimant des plaintes de douleur. Il força le passage pour enfoncer son sexe au fond de moi. Ce n'était pas agréable mais je ne l'arrêtai pas pour autant. Il bougea à l'intérieur de moi. Mon corps s'adapta immédiatement. Ses entrées se firent plus fluides à mesure que je mouillais.

-- Qu'est-ce que tu veux ? lui redemandai-je en sentant la douleur commencer à laisser place au plaisir en moi.

-- TOI ! gronda-t-il furieux contre mes lèvres qu'il mordit plus férocement.

Je l'embrassai avide de lui et de ses caresses. Je me cramponnai à cet homme possédé par la haine et la folie. Je le voulais lui. Je voulais tout de lui. Il reprenait ce pouvoir sur moi, je ne pouvais pas lui résister. Alors je m'abandonnai à lui. Il se fit un peu plus pressé. Nos corps prirent un rythme soutenu que nous avions l'habitude d'adopter.