La piscine hantée et autres histoires d'épouvante et de nudité

Les clowns démoniaques 6

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De retour au septième étage, je constatai que l'équipe de tournage était toujours présente. Des ouvriers étaient en train de clouer des planches pour condamner le trou par lequel j'étais tombée récemment. Accompagnée d'Anaïs, j'allai voir Charlie Myosotis.

— Ces horribles clowns qui errent dans la Tour Botanique, quelle est la raison de leur présence ? demandai-je.

— Moi aussi, j'aimerai bien le savoir, répondit Charlie Myosotis. Hélas, je l'ignore. Ce n'est pas moi, ni aucun de mes employés, qui les ait fait venir. Ils n'étaient pas prévus dans le scénario, mais rassure-toi, Noémie, on arrivera bien à caser dans le film la scène qu'on a tourné avec eux.

Anaïs se mit à rire.

— Je ne crois pas que ce soit cela qui préoccupe Noémie, expliqua-t-elle.

— Je ne peux pas continuer à jouer mon rôle alors qu'il y a dans les parages des clowns qui veulent me tuer ! expliquai-je.

— Tout à l'heure, je croyais que le gros clown faisait seulement semblant de vouloir te tuer, avoua Charlie Myosotis. Ne t'inquiète pas, Noémie. Si un clown revient pour perturber le tournage, il y a tout une équipe de techniciens et de cameramen présente pour l'arrêter !

Un horrible rire sortit des haut-parleurs installés un peu partout dans la Tour Botanique. C'était celui du clown au marteau.

— Quelqu'un a enfin réussi à faire marcher les haut-parleurs, commenta Charlie Myosotis.

— Ce rire est insupportable, me plaignis-je.

— Oui, mais ce n'est que du bruit, déclara Anaïs. Ce n'est pas ça qui va nous blesser.

Des jets de sang jaillirent de ses oreilles, puis elle s'écroula à terre. Ensuite, il arriva exactement la même chose à un technicien. Le rire cessa.

— C'est horrible, m'exclamai-je. Anaïs est morte !

Un caméraman se pencha au-dessus du corps d'Anaïs.

— Elle n'est pas morte, me rassura-t-il, seulement inconsciente. Elle devrait bientôt revenir à elle.

— Richard a eu moins de chance, déclara un ouvrier penché au-dessus du technicien à terre. Lui, il est bien mort.

— Tant pis, on continue le tournage sans lui, déclara Charlie Myosotis. On ne peut pas faire autrement.

Visiblement peu affecté par la mort de son employé, il me tendit le script.

— Cette fois-ci, on va tourner la scène D4, m'expliqua-t-il.

Je lus le passage concerné, puis je me rhabillai.

— Je suis prête, annonçai-je.

— Trois... Deux... Un... Action ! cria Charlie Myosotis.

Encore une fois, devant les caméras en marche, je me déshabillai complètement aussitôt après avoir remis mes habits, le scénario l'exigeant. J'écartai et levai ma jambe droite pour poser le pied sur un tabouret.

— Oui, c'est bien, récita l'acteur jouant le rôle du peintre. Maintenant, lève les bras en l'air et serre tes deux mains ensemble au-dessus de ta tête.

J'obéi. Je restai dans cette position tandis que l'acteur et les cameramen tournaient lentement autour de moi.

— Parfait ! Ne bouge plus !

Le gros clown arriva, toujours armé de son marteau. Il se dirigea droit vers moi.

— On s'en occupe, m'informa un membre de l'équipe de tournage.

Plusieurs techniciens foncèrent sur l'ignoble clown. Celui-ci leur fracassa le crâne, un à un, avec son marteau, faisant jaillir des flots de sang.

— Il vient de décimer un quart de l'équipe de tournage à lui tout seul ! s'exclama Anaïs qui venait de reprendre connaissance.

La tête du clown se décrocha de son cou et lévita dans les airs. Elle perdait du sang. Elle vola un peu partout au-dessus de l'équipe de tournage, répandant sur plusieurs personnes le sinistre liquide écarlate. Celles-ci se mirent à rire en se contorsionnant dans tous les sens avant de se transformer en clown. Plusieurs hurlements d'effroi fusèrent autour de moi. Bien que dépourvu de tête, le corps du gros clown continuait de marcher. Avec son marteau, il continuait de pulvériser la tête de différents membres de l'équipe de tournage. Les horribles rires et les cris devenaient de plus en plus forts. Je m'évanouis.