Les clowns démoniaques 5

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Je repris connaissance, allongée dans un parterre de fleurs. Je me redressai. J'étais seule au sixième étage, pour l'instant. Hélas, ça n'allait probablement pas durer. Les clowns devaient déjà être en chemin pour descendre ici. Je marchai entre les rangées de fleurs, ne sachant pas où aller. Y avait-il un seul endroit dans cette tour où je pouvais être en sécurité ?

J'eus tout d'un coup une insupportable démangeaison à mon pubis. Je me grattai donc. La démangeaison persistait. J'examinai mes poils pubiens. Je constatai, écœurée, que des petites bestioles se promenaient dedans. Elles étaient rondes et avaient la taille d'une pièce d'un centime. Le pire était ce qu'il y avait de dessiné sur leur dos ; une tête de clown ! D'où pouvaient venir ces horribles parasites ? Je me rappelai du clown qui m'avait touché le sexe. C'était sûrement lui qui m'avait mis les ignobles bestioles à ce moment-là. Pour m'en débarrasser, je ne voyais pas d'autres solutions que de me raser le pubis. Je ne pouvais plus attendre que mes poils tombent tout seul à l'arrivée du printemps. Anaïs avait dû subir la même mésaventure. Cela expliquait son inquiétude lorsque j'avais remarqué qu'elle avait procédé au rasage de son pubis.

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Après m'être débarrassée de tous mes poils pubiens, je descendis au rez-de-chaussée, désormais désert. J'essayai d'ouvrir les portes menant vers l'extérieur. Comme je m'y attendais, elles étaient tous fermées à clef. J'étais prisonnière de la Tour Botanique. Je remarquai alors la présence d'Anaïs, occupée à admirer une grande fleur bleue. Elle me tournait le dos, mais je la reconnaissais quand même. Elle n'avait visiblement pas réussi à retrouver ses vêtements, ce qui ne me surprenait pas. À mon avis, celui qui les lui avait volés devait déjà être loin maintenant.

— Anaïs ! appelai-je ma collègue en avançant vers elle.

Elle se retourna. Avec horreur, je pus ainsi découvrir qu'elle avait désormais un visage de clown

— C'est horrible ! m'exclamai-je. Ils t'ont transformé en l'un des leurs !

Terrifiée, je reculai. Maintenant qu'Anaïs était devenue un clown, elle allait essayer de me tuer elle aussi.

— Calme-toi, Noémie, me conseilla-t-elle. Ils m'ont simplement maquillé. Ce n'est pas comme avec Anaëlle à qui ils ont fait subir une véritable transformation.

Anaïs prit un tuyau d'arrosage qu'elle actionna. Après avoir enlevé ses lunettes, elle fit partir son maquillage avec le jet d'eau.

— Pourquoi t'ont-ils maquillé ? voulus-je savoir.

— Probablement pour me faire comprendre qu'ils ont l'intention de bientôt me transformer véritablement en clown, supposa Anaïs. Avant de s'attaquer à leurs victimes, ils aiment leur faire peur. En tout cas, c'est ce qu'il me semble.

— Pourquoi nous veulent-ils du mal ? D'où viennent-ils ?

— Je crois que c'est juste parce que ça les amuse qu'ils veulent nous faire du mal, répondit Anaïs. Quant à la raison de leur présence dans la Tour Botanique, je n'en ai aucune idée.

— Mais Charlie Myosotis doit le savoir, réalisai-je. Allons l'interroger !

Nous nous dirigeâmes vers les escaliers.

La piscine hantée et autres histoires d'épouvante et de nuditéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant