4
Nous passâmes le reste de la journée à marcher dans le désert, sous l'étroite surveillance des momies et de mes parents, vers le lieu de notre dressage que je redoutais énormément. Nous traversâmes des plaines et des dunes de sable violet, sans rien voir d'autre. Du sable, du sable et du sable... Il n'y avait que ça à des kilomètres à la ronde.
Après quelques heures de marche, nous finîmes enfin par voir autre chose ; des ossements et des crânes humains à moitié enterrés dans le sable. Il y en avait une quantité impressionnante. Cela devait représenter les restes d'une centaine de personnes au moins.
5
Nous atteignîmes une magnifique oasis avec de nombreux arbres fruitiers et des plantes aux couleurs vives, mesurant entre un et deux mètres.
— Nous allons faire une halte ici, annonça ma mère. Profitez-en pour vous restaurer, vous abreuver et vous reposer.
Des petits fruits carrés violets poussaient sur les arbres. Je n'en avais jamais vu de semblables. J'en mangeai quelques-uns que je dus cueillir avec ma bouche, étant donné que je ne pouvais pas utiliser mes mains en raison de la façon dont elles étaient attachées. Les autres filles firent comme moi. Les fruits étaient délicieux.
Il y avait un étang qui nous permit de nous abreuver et dans lequel nous nous baignâmes. Je passai un moment agréable qui me fit presque oublier que j'avais été réduite à l'esclavage. Et je n'étais pas la seule dans ce cas. Naoko et moi apprîmes à mieux connaître nos camarades de captivité.
Alors que je me dirigeais vers un arbre pour cueillir un nouveau fruit, deux momies s'approchèrent de moi.
— Noémie, il est temps de commencer ton dressage ! me lança mon père.
Il tenait une torche enflammée.
— Noémie, qu'est-ce que tu es ? me demanda-t-il.
— Une jeune fille ? Une collégienne ? proposai-je. Ta fille ?
— Non. Tu es une esclave. Tu ne m'as pas donné la bonne réponse. Pour te punir, je vais te brûler la foufoune !
Les deux momies m'écartèrent les jambes tandis que mon père s'avançait vers moi. J'étais terrifiée. Quand la torche fut suffisamment proche, j'urinai sur les flammes pour les éteindre. Hélas, c'était loin d'être suffisant. La torche brûlait toujours autant.
— Cela aurait peut-être marché si tu n'avais eu qu'une petite flamme à éteindre, se moqua mon père.
Je fermai les yeux, m'attendant à souffrir énormément.
— Noémie, regarde ! me lança Naoko.
Je rouvris les yeux. Mon père avait éloigné la torche de ma vulve.
— Je plaisante ! s'exclama-t-il. Ton dressage aura bien lieu, mais plus tard !
Il jeta la torche dans l'étang. Ensuite, il me détacha. Les momies détachèrent aussi quelques unes de mes camarades de captivité, mais pas tous.
— Ils auraient pu nous détacher dès notre arrivée dans l'oasis, se plaignit Naoko.
Certes, elle n'avait pas tort. Il était néanmoins surprenant que ce soit elle qui s'en plaigne, étant donné qu'elle faisait partie des filles n'ayant pas été détachées.
— Vous pouvez maintenant remettre vos sous-vêtements, nous annonça ma mère.
Les momies rendirent leur culotte aux filles dont les habits n'avaient pas été arrachés au début de la matinée. Celles qui possédaient un soutien-gorge le récupérèrent aussi, mais je n'en faisais pas parti puisque je n'avais pas encore de seins. Je remis donc ma culotte tout en réalisant que les filles toujours attachées étaient précisément celles qui avaient refusé de se dénuder elles-mêmes tout à l'heure, comme Naoko.
— Je croyais qu'ils avaient abandonné tous nos habits sur l'estrade, dis-je à Naoko.
— Violette m'a dit qu'elle avait vu une momie ramasser tous les sous-vêtements encore intacts avant notre départ, m'informa Naoko. Le reste est effectivement resté là-bas.
Une fille nue était en train d'examiner une fleur avec de grands pétales bleues dont les bords étaient garnis d'épines.
— Sakura, qu'est-ce que tu fais ? lui demanda Naoko.
— Je respire l'agréable parfum de cette fleur, répondit la fille interrogée.
La plante referma d'un coup ses pétales sur la tête de Sakura et lui sectionna le cou. Ce que j'avais pris pour des épines étaient en fait des dents. Le corps décapité s'écroula à terre.
— Sakura vient de se faire dévorer ! s'exclama Naoko. Il y a une plante carnivore !
Après avoir avalé la tête, la plante se pencha pour continuer à manger ce qui restait de sa victime.
— Peut-être qu'il y a d'autres plantes carnivores autour de nous, suggérai-je.
— C'est même sûr ! répondit Naoko. Mais pour être en sécurité, il nous suffit de nous tenir à distance de chaque plante. Les végétaux ne peuvent pas se déplacer.
Comme pour lui répondre, les fleurs présentes déplantèrent leurs racines et s'avancèrent vers nous. Tous en chœur, nous hurlâmes de terreur.
— Fuyons ! proposa je ne sais qui.
Je me mis à courir droit devant moi, suivant une fille dont j'ignorais le nom, mais qui avait dû refuser de se dénuder ce matin puisqu'elle était toujours toute nue, avec les mains attachées à un grand bâton. Naoko courait à mes côtés. Nous quittâmes rapidement l'oasis, lequel n'était pas très grand. Nous continuâmes de courir dans le désert. J'avais de plus en plus froid.
— On gèle tout d'un coup ! s'exclama la fille devant moi.
— En effet, Violette, lui répondit Naoko. Pourtant, il ne faisait pas froid le reste de la journée. Comment la température a-t-elle pu baisser à ce point aussi vite ?
La fille devant moi était donc Violette. Naoko avait mentionné son nom un peu plus tôt. Je jetai un bref coup d'œil derrière moi. Personne ne nous suivait.
— On peut s'arrêter ! annonçai-je. On a semé les plantes !
Nous cessâmes de courir. Nous étions tous les trois essoufflées.
— Nous avons aussi échappé aux momies, constata Violette.
— Exact, mais elles nous retrouveront facilement, répondit Naoko. Il n'y a aucun endroit où se cacher dans ses immenses étendues de sable violet !
— De toute façon, on va bientôt mourir de froid, soupirai-je en grelottant.
— Tu n'es pas très optimiste, Noémie, me reprocha Naoko. Pourtant, toi, tu as l'avantage de ne pas être nue.
— J'ai juste une culotte sur moi, répliquai-je. Ce n'est pas ça qui va me protéger du froid.
— Regardez ! s'exclama Violette.
Attachée comme elle l'était, Violette ne pouvait pas bouger ses bras, alors elle leva l'une de ses jambes et pointa du pied ce qu'elle voulait nous montrer. Il s'agissait d'un escalier permettant de descendre dans une galerie s'enfonçant profondément sous le sable. Personne n'ayant de meilleure idée, nous descendîmes dans le lugubre tunnel.
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La piscine hantée et autres histoires d'épouvante et de nudité
HorrorLa piscine hantée : Une jeune fille se rend dans une piscine où il se produit des phénomènes étranges. Le désert de l'horreur : Sans savoir comment, des jeunes filles se retrouvent dans un étrange désert violet où elles sont rapidement capturées par...