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Le lendemain, à l'aube, les momies nous avaient fais sortir du puit et conduit sur une grande estrade au bord d'un profond précipice, dans le désert. Je regardai au fond et vis des nuages.
— On se trouve aussi haut que ça ? m'étonnai-je.
— À mon avis, ce ne sont pas des nuages ordinaires, m'expliqua Naoko. Si on était vraiment suffisamment haut pour en voir, nous aurions du mal à respirer.
Une foule nombreuse, constituée d'hommes et de femmes habillés élégamment, s'avança devant l'estrade. Il s'agissait probablement des potentiels acheteurs. Une momie me conduisit au centre de l'estrade, sur laquelle grimpèrent deux personnes que je connaissais bien. C'était mes parents.
— Mesdames et messieurs, lança mon père à la foule. Bienvenue à cette nouvelle vente d'esclaves ! Pour commencer, nous vous présentons Noémie de Castolis, âgée de douze ans !
Il se tourna vers moi.
— Mets-toi toute nue, Noémie, m'ordonna-t-il.
Bien qu'intimidée par tous les regards braqués sur moi, je retirai tous mes vêtements à l'exception de ma culotte. Mes parents me lancèrent un regard noir.
— Et la culotte, Noémie ? me demanda ma mère. Qu'attends-tu pour l'enlever ?
— Mais si je l'enlève, tout le monde va voir ma zézette ! protestai-je.
— C'est le but, Noémie ! Dépêche-toi de la retirer !
J'obeis et me tins toute nue devant la foule. Une momie se mit à jouer du piano. Cet instrument de musique était-il vraiment là depuis mon arrivée en ce lieu ? Comment avais-je pu ne pas remarquer tout de suite la présence d'un objet aussi volumineux ?
— Maintenant, danse, Noémie ! Danse ! m'ordonna ma mère.
Paralysée par le trac, je restai immobile. Une momie fit claquer un fouet à quelques milimètres de mes orteils.
— On t'a dit de danser, Noémie ! commença à s'impatienter mon père.
Je me mis à danser, fort maladroitement au début, tant j'étais intimidée par la foule. Cependant, très vite, le plaisir de danser toute nue en public l'emporta sur le trac. Je dansai de mieux en mieux, me contorsionnant dans tous les sens, promenant mes mains un peu partout sur mon jeune corps. Je m'inclinai en arrière, arquant mon corps et écartant les cuisses. J'enfonçai mes doigts dans mon entrejambe et m'ouvris de plus en plus largement, pour le plus grand plaisir des spectateurs, leur faisant ainsi don de mon intimité. Jamais je ne m'étais senti aussi bien. La momie musicienne cessa de jouer du piano.
— Tu peux t'arrêter, Noémie, m'informa mon père. Va rejoindre les autres esclaves.
J'étais déçue de devoir de cesser de danser. D'un autre côté, la fatigue commençait à se faire sentir et je n'aurai pas pu continuer bien longtemps. Je me baissai pour ramasser mes habits. Un fouet claqua juste devant moi. Je compris ainsi que je n'étais pas autorisée à me rhabiller. Je rejoignis les autres filles. Ce fut au tour de Naoko d'être conduite au centre de l'estrade.
— Voici Naoko de Beaucourt-sur-l'Hallue, âgée de douze ans, expliqua ma mère à la foule.
Elle se tourna vers Naoko.
— À poil Naoko !
— Me mettre nue en public ? Je veux bien, mais seulement si vous me payez pour cela, lui fit savoir Naoko.
Les momies déshabillèrent de force Naoko en lui arrachant violemment tous ses vêtements. Une fois entièrement dévêtue, celle-ci recouvrit son sexe avec ses mains. Les momies eurent vite raison de sa pudeur à coup de fouet. La momie musicienne se remit à jouer. Naoko se mit à danser sans qu'il fût nécessaire de lui en donner l'ordre. Elle était indéniablement une bien meilleure danseuse que moi. Une fois qu'elle fut autorisée à s'arrêter, elle nous rejoignit, les autres filles et moi.
Tour à tour, chacune d'entre-nous dut se mettre au centre de l'estrade et se dévêtir entièrement avant de danser dans le plus simple appareil, au son du piano. Celles qui refusèrent de se dévêtir eurent invariablement tous leurs vêtements arrachés avec la plus grande violence par les momies, ce qui me fit regretter qu'il n'y ait aucun garçon parmi nous. Je profitai qu'on nous laissait nues pour bien mater les filles qui avaient déjà des seins et des poils pubiens, contrairement à moi dont la puberté n'avait toujours pas commencé.
— C'est dommage qu'il n'y ait pas de garçons, dis-je à Naoko. Nous aurions pu les regarder tout nus !
— À ce que j'ai entendu dire, les momies ont aussi capturé des garçons, mais les ont vendus avant nous, m'expliqua Naoko.
Ce fut au tour de la dernière d'entre nous d'être conduite sur l'estrade.
— Voici Naomi de Bray-sur-Somme, âgée de quinze ans, expliqua mon père à la foule. Naomi, veuillez-vous dévêtir entièrement !
Il me semblait que c'était la plus âgée d'entre nous, mais peut-être n'avais-je pas été suffisamment attentive.
Après s'être mise aussi nue qu'au jour de sa naissance, Naomi dansa, accompagnée par la musique du piano. Sans aucune raison, les momies lui infligèrent de fréquents coups de fouet, faisant gicler son sang. Pourtant, auparavant, les fouets n'avaient été utilisés que lorsqu'une fille refusait d'obéir.
— Elle savait déjà ce qui allait lui arriver, me révéla Naoko. Tu n'as pas remarqué à quel point elle avait déjà l'air inquiète en se déshabillant ?
— Non, répondis-je, mais c'était peut-être juste par pudeur.
— Non. Ce n'était par pudeur.
Naomi dansait, sautait, tournait sur elle-même, bougeait dans tous les sens. Elle se donnait beaucoup de mal pour divertir le public. Cela n'empêcha pas les fouets de claquer régulièrement sur sa peau. À force de bouger, Naomi se rapprocha dangereusement du bord. En reculant, elle finit par tomber dans le précipice. La momie musicienne cessa aussitôt de jouer du piano. Puis ce fut le silence.
Au bout d'une longue minute qui me parut durer une éternité, les spectateurs se mirent à rire. Mes parents aussi.
— Ils viennent de voir quelqu'un mourir sous leurs yeux et ça les fait rire, m'indignai-je.
— Tu sais, Noémie, cela plaît à beaucoup de gens de voir le malheur des autres, m'expliqua Naoko, et encore plus d'y contribuer.
Les spectateurs et mes parents finirent par reprendre leur sérieux.
— Messieurs, dames, lança mon père à la foule. Vous avez vu tous nos esclaves. Cependant, avant de les vendre, il nous reste encore à les dresser. En attendant, profitez-en pour réfléchir à laquelle vous souhaitez acheter et rendez-vous ce soir à la pyramide pour enfin faire l'acquisition de votre esclave.
Une momie m'attacha les mains à chaque extrémité d'un grand bâton placé à l'horizontal derrière mon dos, ce qui m'obligeait à garder les bras écartés. Les autres filles furent attachées exactement de la même façon. Aucune d'entre nous n'avait été autorisée à se rhabiller.
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La piscine hantée et autres histoires d'épouvante et de nudité
HorrorLa piscine hantée : Une jeune fille se rend dans une piscine où il se produit des phénomènes étranges. Le désert de l'horreur : Sans savoir comment, des jeunes filles se retrouvent dans un étrange désert violet où elles sont rapidement capturées par...