Les clowns démoniaques 7

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Je repris connaissance dans une caverne éclairée par plusieurs projecteurs installés à divers endroits. Charlie Myosotis et un jeune technicien étaient à mes côtés. Ils avaient chacun un boulet attaché à leur cheville gauche, comme les bagnards dans les bandes dessinées. Je constatai que c'était également mon cas.

Face à moi, suspendu en l'air au-dessus d'une petite mare de lave, se trouvait Anaïs. Ses chevilles étaient attachées ensemble par une corde marron couverte d'épines et dont l'autre extrémité était reliée à un petit rocher au milieu de la lave. Ses poignets avaient des liens identiques. Anaïs était maintenue les bras levés en l'air, dans une position qui faisait prendre à son corps la forme d'un Y.

Entre la mare de lave et moi, il y avait une grande fosse recouverte d'une grille. Des squelettes portant de lambeaux de costumes de clown étaient dispersés un peu partout dans la caverne. Le sol était également jonché de divers objets de cirque très poussiéreux, tel que des quilles et des cerceaux.

— Où sommes-nous ? demandai-je en me levant.

— Les clowns nous ont emmenés dans une grotte située sous la Tour Botanique, m'expliqua Charlie Myosotis. J'ignorais son existence. Son entrée était encore condamnée et recouvert de terre lorsque la construction de la tour a débuté, donc indétectable.

Je m'avançai vers Anaïs. Je marchai sur un petit carnet noir.

— Qu'est-ce que c'est ? demandai-je en le ramassant.

Je commençai à le lire :

Vous qui avez trouvé ce carnet, vous vous demandez sûrement ce qui s'est passé. Je fais partis du cirque des clowns. En installant notre chapiteau, nous avons découvert une grotte. Nous avons décidé de l'utiliser pour nos répétitions. Hélas, nous avons très vite ressenti une présence maléfique à l'intérieur. Quelques-uns de mes collègues sont devenus fous et se sont entretués. Dès qu'il ne fit plus de doute que nous étions en présence d'une entité immatériel et diabolique, nous avons voulu partir. Un éboulement nous en a empêchés en nous emprisonnant dans la grotte. Si je vous racontais tous ce qui s'est passé ensuite, vous ne me croiriez pas. Moi-même, je n'y croirais si je n'en avais pas été le témoin. Toujours est-il que mes collègues ont tous perdu la raison les uns après les autres avant de mourir. Il ne reste plus que moi et je sens que je vais bientôt connaître le même sort. Justement, je... Ha Ha Ha Ha Ha !

Je reposai le carnet au sol avant de me tourner vers Charlie Myosotis.

— Où sont passés les clowns ? lui demandai-je.

— Certains sont retournés en haut, me répondit-il. Les autres ne sont pas loin.

— Tu as regardé ce qu'il y a dans la fosse ? me demanda le technicien.

— Non.

Je regardai à travers les barreaux de la grille. Dans la fosse, je vis une multitude de clowns me dévisageant de leurs yeux cruels et injectés de sang. Effrayée, je reculai.

— Je ne sais pas pourquoi ils m'ont attaché ainsi, déclara Anaïs, mais c'est très mauvais signe.

— En effet, approuva tristement Charlie Myosotis en baissant la tête. Cela signifie quasiment à coup sûr que tu es la prochaine qu'ils vont tuer.

— Contrairement à vous, je suis complètement immobilisée, dit Anaïs. C'est très ennuyeux, j'ai une envie pressante.

— Quand les clowns reviendront, je doute qu'ils s'en soucieront, lui fis-je remarquer.

Anaïs réfléchit une dizaine de secondes.

— Dans ce cas, autant que je me soulage ici et maintenant, décida-t-elle.

Sous nos yeux, Anaïs se vida la vessie en poussant un soupir de soulagement.

— Aaah ! Ça fait du bien, nous confia-t-elle alors qu'elle n'avait pas encore terminé.

Puis, tout d'un coup, ce fut un jet de sang qui sortit de son sexe.

— Qu'est-ce qui m'arrive ? s'inquiéta-t-elle.

Quelques épines de ses liens se mirent à grandir et à se recourber. Elles se plantèrent dans les chevilles et poignets d'Anaïs, la faisant saigner. L'adolescente attachée poussa un cri d'effroi. Trois clowns arrivèrent en riant. Parmi eux, il y avait le gros. Un autre portait les vêtements d'Anaïs. Les clowns retirèrent la grille de la fosse. Le boulet attaché à mon pied ne me permettait de me déplacer que lentement et empêchait donc toute tentative de fuite. Les deux autres prisonniers à mes côtés étaient, bien sûr, dans le même cas que moi. Deux clowns saisirent le technicien et lui arrachèrent tous ses vêtements, à mon grand plaisir. Je pus en profiter pour contempler ses parties génitales. Ses tortionnaires lui tirèrent les oreilles, lui mirent des claques dans le dos et lui secouèrent le pénis. Le troisième clown déversa un bidon d'essence sur leur malheureuse victime. Puis il s'en alla, pour revenir aussitôt avec une torche enflammée.

— Ils vont le brûler vif ! m'exclamai-je horrifiée.

Dès que le sinistre clown fut suffisamment proche de moi, je lui arrachai la torche des mains et la jeta plus loin. Ses deux complices détachèrent le boulet du technicien. Ensuite, ils jetèrent le jeune homme dans la fosse aux clowns. Charlie Myosotis me prit les mains et en profita pour me mettre discrètement un petit objet dedans.

— Noémie, ils vont probablement nous faire subir le même sort. Ne nous laissons pas tuer sans combattre !

Il me relâcha les mains et recula de quelques pas. Dans la fosse, les clowns étaient en train de mettre en pièce le malheureux technicien. Je regardai rapidement l'objet que m'avait remis Charlie Myosotis. C'était un briquet. Le technicien était maintenant complètement enseveli sous les clowns. Il poussa quelques cris avant de se taire pour toujours. Les ricanant assassins jetèrent hors de la fosse des morceaux de leur victime. D'abord une oreille, puis un doigt, suivi du pénis ainsi que d'un petit orteil. Le gros clown m'entraîna vers la fosse. J'allai être leur prochaine victime ! J'allumai le briquet et le jetai dans la fosse. Il atterrit sur le cadavre, toujours imbibé d'essence, lequel s'enflamma aussitôt. Les flammes se propagèrent à grande vitesse sur les clowns. La fosse était maintenant transformée en un puit de feu. J'allai très certainement être poussée dedans, mais au moins, j'avais la satisfaction de voir la plupart des horribles clowns mourir juste avant moi. Le gros me relâcha et s'écroula à terre. En me retournant, je constatai que les deux autres clowns restants gisaient eux aussi au sol, assommés. Charlie Myosotis tenait dans ses mains le boulet qui avait été attaché au défunt technicien il y a peu de temps.

— Ils me tournaient tous le dos, expliqua Charlie Myosotis. J'ai voulu en profiter pour leur fracasser le crâne par derrière, mais j'ai juste réussi à les assommer. Ils ont la tête dure !

— C'est l'occasion ou jamais de nous débarrasser d'eux ! m'exclamai-je. Jetons-les dans le feu !

Nous traînâmes les clowns un par un pour les laisser ensuite tomber dans les flammes. Le gros nous posa plus de problèmes en raison de son poids. Il était très lourd. Même à deux, le pousser était épuisant. Il rouvrit les yeux pile au moment où nous le fîmes tomber dans le feu. Il se remit à rire alors que les flammes se propageaient sur tous son corps.

— Allons-nous en, proposa Charlie Myosotis.

— Ne m'oubliez pas ! nous supplia Anaïs.

— Nous reviendrons avec de l'aide et le matériel nécessaire pour te détacher sans te faire tomber dans la lave, la rassurai-je.

Je regardai encore une fois les clowns brûler dans la fosse, puis je m'en allai avec Charlie Myosotis.

15

De retour chez moi, je prenais une douche tout en me masturbant. Sentant l'orgasme approchait, je fermai les yeux. J'entendis alors un horrible rire très familier ; Celui du gros clown. Je rouvris aussitôt les yeux, en même temps que l'effroyable rire cessa. Il n'y avait personne d'autres que moi dans la salle de bain. Ce que j'avais entendu était-il réel ou le produit de mon imagination ? La seule chose que je pouvais affirmer, c'est que j'avais peur.

La piscine hantée et autres histoires d'épouvante et de nuditéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant