La piscine hantée 7

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10

Lorsque je me réveillai, la piscine était déserte. L'eau était redevenue normale. Il n'y avait plus de rats. Ils restaient toutefois de nombreuses traces de sang sur le sol, témoignant de l'attaque des répugnants rongeurs.

Je me levai et inspectai méticuleusement mon corps. Les rats n'avaient pas profité que j'étais inconsciente pour s'en prendre à moi.

Dehors, il pleuvait. La pluie s'abattait bruyamment sur les grandes baies vitrées.

Je marchai au bord des bassins.

— Il y a quelqu'un ? demandai-je.

— Oui Noémie. Regarde en haut.

Je levai la tête. Matthias était tout en haut de l'escalier menant au tobogan aquatique.

— Pourquoi est-ce qu'il n'y a plus que nous ? lui demandai-je.

— Parce que la piscine est fermée l'après-midi, m'expliqua-t-il. Mais il est facile d'y entrer et d'y sortir clandestinement après la fermeture. Le personnel est forcément au courant, mais bizarrement, il ne fait rien à ce sujet. Nous ne sommes sûrement pas les seuls présents dans le bâtiment.

Nous étions obligés de parler fort en raison de la grande distance qui nous séparait. Si c'était l'après-midi, j'avais dû rester inconsciente plusieurs heures.

— Que sont devenus les rats ? voulus-je savoir.

— Ils sont partis après avoir massacré presque tout le monde. Ensuite, des gens sont venus retirer les corps. Tu as de la chance que les rats n'aient pas profité de ton sommeil.

— Peut-être que je ne les intéressais pas parce que je ne bougeais plus, supposai-je.

— Il paraît que le nageur fantôme se déchaîne après la fermeture, me raconta Matthias. Pour l'instant, il ne s'est toujours pas manifesté. De toute évidence, il n'existe pas. Dommage, j'aurais bien aimé voir un vrai fantôme.

— À propos du fantôme, commençai-je.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Il est juste derrière toi !

L'hideux nageur fantôme saisit Matthias par le cou et le jeta du haut des escaliers. La chute était trop importante pour que mon camarade de classe puisse y survivre. Son crâne se fracassa contre le sol. Le revenant se mit à rire. Il plongea du haut des escaliers et disparut en passant à travers le sol.

Je regardai le cadavre qui gisait par terre, me tenant sur mes gardes au cas où l'ignoble spectre reviendrait. Mais ce dernier ne revint pas. J'allai peut-être enfin bénéficier d'un peu de tranquillité.

11

Je sautai dans le grand bassin et me baignai seule. Pendant une heure environ, il ne se passa strictement rien. Ensuite, une adolescente arriva. Elle plongea et me rejoignit au milieu du bassin.

— Salut, me dit-elle. Je suis contente de te voir. Quand je suis toute seule dans la piscine, je trouve l'ambiance oppressante.

Un brouillard se forma autour de nous. Il était identique à celui du matin.

— Il faut fuir ! m'exclamai-je. Si le brouillard est réapparu, c'est très mauvais signe !

— Pourquoi ? me demanda l'adolescente. Ce n'est que du brouillard.

Un énorme requin sortit sa tête de l'eau, juste à côté de nous. Il referma sa puissante mâchoire sur l'adolescente, ne laissant que les jambes dépasser de sa bouche d'où se mit à dégouliner du sang. Je nageai de toutes mes forces vers le rebord. Le brouillard se dissipa. Je m'aperçus que le niveau de l'eau avait beaucoup diminué et il continuait de descendre, de plus en plus rapidement. Le requin se lança à ma poursuite. Hélas, je ne parvins pas à atteindre le rebord à temps. Il était désormais trop haut par rapport au niveau de l'eau pour que je puisse remonter. Je dus nager puis courir dans tous les sens afin d'échapper au requin.

Lorsque le bassin se fut entièrement vidé de son eau, le féroce animal marin se trouva immobilisé au sol. Il continuait toutefois à battre des nageoires, essayant vainement de se déplacer. Il valait mieux ne pas l'approcher.

J'étais bloquée au fond du bassin. Les échelles présentes étaient des modèles pour piscine, avec seulement quelques barreaux, très loin de descendre jusqu'en bas. Elles étaient complètement inaccessibles. Je ne voyais pas comment je pouvais faire pour remonter hors du bassin vide.

La piscine hantée et autres histoires d'épouvante et de nuditéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant