La piscine hantée et autres histoires d'épouvante et de nudité

Le désert de l'horreur 8

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Je me réveillai dans la grande salle de la pyramide, où il régnait toujours un silence oppressant et une profonde obscurité. Ce que je venais de vivre à l'instant n'était qu'un terrifiant cauchemar. Hélas, la réalité était toujours aussi cauchemardesque. Attachée, réduite à l'esclavage, abandonnée dans le noir, je vivais les heures les plus terrifiantes de mon existence. Je refermai les yeux et somnolai.

— Noémie, réveille-toi.

Je rouvris les yeux et eus une vision d'horreur. Un repoussant visage écorché se tenait juste en face du mien. Il était encore ruisselant de sang.

— Tu te souviens de moi ? me demanda cette hideuse apparition tout en reculant. Je suis Naomi.

À l'exception du visage, le corps de la personne face à moi était effectivement identique à celui de Naomi la dernière fois que je l'avais vu.

— J'ai survécu à ma chute en me rattrapant à une saillie rocheuse, m'expliqua-t-elle.

Naomi tenait dans une main une torche enflammée nous éclairant, et dans l'autre, un grand sac en toile marron.

— Hélas, les momies n'ont pas mis longtemps pour me retrouver, poursuivit-elle. Elles m'ont écorché le visage.

— Et tu en es morte ?

— Non, je ne suis pas morte, répliqua-t-elle d'un ton sec. Je suis bien vivante. Si j'étais morte, tu crois que je pourrais parler et marcher ?

— Akazor VI m'a l'air bien en forme pour quelqu'un qui a été qualifié de défunt, expliquai-je. Et j'ai vu récemment une autre personne bouger et parler alors qu'elle était incontestablement morte.

Naomi sortit de son sac une couronne d'épines qu'elle posa sur ma tête.

— J'ai souffert, alors maintenant, je veux te voir souffrir à ton tour, m'explique-t-elle.

— Je n'y suis pour rien si tu as souffert, tentai-je de la raisonner. Me faire du mal ne te servira à rien !

— Je sais. Je fais juste ça pour m'amuser !

Elle sortit de son sac quatre bougies qu'elle planta sur les épines de mon effroyable couronne. Une devant, une derrière et deux sur les côtés.

— En brûlant, ces bougies émettent un puissant parfum qui attire les insectes, m'informa-t-elle.

Avec sa torche, elle alluma les bougies puis recula. L'effet fut immédiat. Une multitude d'insectes, mais aussi d'arachnides, surgirent de toute part en rampant sur le sol. Ils commencèrent à grimper le long de mes jambes. Il y avait des araignées, des mygales, des cafards, des fourmis, des scarabées et bien d'autres... Il n'y avait toutefois pas le moindre insecte volant. Des araignées pénétrèrent dans ma vulve, tandis que les autres continuaient leur ascension sur mon ventre et mon dos, tout en griffant et mordant. Je me débattais en vain. J'allai mourir enseveli sous une multitude d'insectes et d'arachnides, ce qui n'était pas sans me rappeler la mort d'Ayoko dans la fosse aux serpents. Je secouai la tête dans tous les sens, espérant ainsi faire tomber la couronne d'épines. Malheureusement, celle-ci restait solidement accrochée à ma tête. Les insectes et arachnides me recouvraient désormais jusqu'à la poitrine. Je continuais à me débattre de toutes mes forces. Une bougie finit par se décrocher. Celle à l'arrière. Elle tomba et roula par terre, vers le miroir au fond. Elle se heurta au bâton de dynamite qui était là depuis tout à l'heure. Sa flamme entra en contact avec la mèche. Cela provoqua une explosion plutôt faible. Ce fut cependant tout juste si j'étais assez loin pour ne pas être touchée par la déflagration. De grandes fissures étaient apparues vers le bas du miroir. Elles s'agrandirent et se propagèrent vers le haut. Le miroir vola en éclats, laissant s'échapper une grande vague d'eau qui se déversa sur moi, éteignant les bougies et chassant de mon corps la plupart des insectes et arachnides. Pourquoi y avait-il de l'eau derrière le miroir ? Où pouvait-on trouver des miroirs tellement solides qu'ils ne se brisaient pas tout de suite lors d'une explosion, mais quelques secondes après ? Encore de nouvelles questions auxquelles je n'aurai probablement jamais les réponses. Peu importe. J'étais trempée, mais sauve. Probablement pas pour longtemps malheureusement. J'étais toujours attachée, à la merci de Naomi.

— Que se passe-t-il ici ?

C'était Akazor VI qui avait posé cette question. Il venait d'entrer dans la salle, une torche à la main.

— Naomi a essayé de me tuer ! expliquai-je. Ce qui vous aurez empêché de me vendre après !

— Peu importe, répondit Akazor VI en me détachant. J'ai besoin de vous deux dehors. Suivez-moi !

Je ne demandai pas si l'on pouvait se rhabiller avant car je savais très bien que la réponse était non.