« Toi et moi, unis par cet incendie » - Reprise facebook

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PARTIE 11.

Azzedine : Ça y est, on peut y aller ?

On venait de charger les voitures d'Azzedine et d'Haytem de nos derniers cartons, ainsi que les affaires personnelles qui nous étaient vitales. Il était temps pour nous de partir.

Avant d'y aller, je vais une « dernière fois » dans la chambre que j'ai occupé avec Riham. C'est vrai que dernier est un grand mot, mais pour un moment je ne viendrais plus dormir ici.. Après ça nous sommes tous descendus, et monté dans des voitures. Azzedine était avec yemma et khalti, tant dis que Riham et moi étions dans la voiture d'Haytem. Une trentaine de minutes après, nous avons fini par arriver. Les garçons ont seulement aidé à décharger, et ils se sont installés sur le canapé du salon. Faut dire qu'à part du rangement y'avait rien d'autre à faire. Alors avec l'aide de Riham et de khalti, nous avons nettoyer l'appartement et déballer les cartons. Ça s'est fait assez rapidement, disons une heure. Il n'y avait pas non plus la totalité de nos affaires.

*

Riham, se blottissant dans mes bras : Tu vas trop me manquer, ça fera un vide sans toi sérieux. Nos disputes matinales c'était les meilleures.
Azzedine : Arrête ta comédie, on est à trente minutes d'ici là, elle va pas au bout du monde.
Riham : Jamais content toi toutes les façons.
Azzedine, approchant sa tête : Quoi ?
Riham : Rien..

J'ai ris et je l'ai serré dans mes bras, avant qu'elle, Khalti, Haytem et Azzedine s'en aillent.

Nous étions dans le salon. J'allais faire quelques arrangements pour une apporter une touche finale dans ma chambre, quand j'ai entendu un bruit de grincement, venant de la fenêtre, qui était légèrement ouverte pour laisser pénétrer de l'air frais. Sans me poser de questions, je m'y suis dirigé et je suis complètement allée sur le balcon.

Yemma : Azelya hmara ! T'es en t-shirt et tu sors sur le balcon ! Tu vois pas qu'il y a de la neige ?
Moi, riant : C'est quelques minutes yemma.

Je me suis appuyé sur le rebord du balcon, et j'ai baissé la tête. Un grand portail s'ouvrait petit à petit, et quelques secondes après, un camion de pompier en est sortit. Ça n'a duré que quelques minutes seulement. Je savais qu'on était près de la caserne, mais pas à ce point. La dernière fois je n'y avais pas prêté attention, faut dire que j'étais pas vraiment rongé par l'enthousiasme... J'ai finis par regarder le camion de pompier partir au loin, et je suis rentrée. D'une part parce qu'il n'y avait plus rien à voir, mais aussi parce que je commençais à avoir froid, et que j'allais certainement tomber malade si je continuais comme ça.

*

Je sors du travail, il fait nuit, et il neige. J'ai froid. Je veux me dépêcher d'aller à la gare routière, quand j'entends des bruits de klaxon... Je me retourne, pensant qu'ils pouvaient m'être dédiés, mais je ne reconnais pas la voiture. Je décide alors de continuer ma route. Mais plus je m'éloignais, plus les bruits étaient rapides et longs. Alors, hésitante, je me suis approchée de la voiture lentement. J'étais consciente qu'il pouvait y avoir un danger, mais ma curiosité a prit le dessus. Je finis par souffler un bon coup et approcher ma tête de la vitre. Celle-ci s'abaisse, et laisse apparaître la tête de Kaïla. J'ai posé ma main sur ma poitrine, soufflant de soulagement.

Kaïla : Bah alors !
Moi : Désolée, j'ai pas reconnu la voiture alors j'suis pas venue.

J'allais monter à bord, mais...

Kaïla : ATTENDS !
Moi : QUOI ?!
Kaïla : Essuies le dessous de tes bottes avant d'entrer, y'aura plein de neige.
Moi : Tu plaisantes là ?!
Kaïla : J'suis très sérieuse.

Je l'ai regardé désespérément avant d'essuyer mes pieds, et d'entrer.

Kaïla : J'te présente mon nouveau bébé !
Moi : Oui... J'avais bien compris.
Kaïla : Jessim me l'a déposé à la FAC tout à l'heure...
Moi : La ferme Kaïla.
Kaïla : EH ?!

Je l'ai regardé en la toisant, et elle s'est mise à rigoler aux éclats.

Kaïla : Ça va, j'rigole. J'suis partie la chercher au garage tout à l'heure, j'voulais te la montrer en première. J'ai remarqué que ça t'mets en rogne quand je parles de lui. Qu'est-ce que t'as contre lui ?
Moi : J'ai rien, mais c'est peut-être parce que tu parles tout le temps de lui, non ? En ce moment tout lui tourne autour, je sens que j'vais faire une overdose de Jessim là. C'est ton pote, pas le mien. C'est cool, il m'a sauvé d'un incendie, mais ça s'arrête là.
Kaïla, démarrant : Bien, madame. Je parlerai plus de lui. Enfin... J'essayerai.

Je sais qu'elle me provoque, alors je ne lui ai pas répondu.

Kaïla : On va chercher un truc à manger avant que j'te dépose ?
Moi : Ouais, j'crève de faim. Mais vite hein, y'a ma mère chez moi.

J'ai appuyé ma tête contre la vitre, puis on a continué de parler. À un moment, durant le trajet, j'ai décollé ma tête de la vitre, et je me suis lancé. Non, sincèrement, je me posais vraiment la question.

Moi : T'es sûre que tu m'as dis la vérité ? J't'assures, j'ai l'impression que tu l'aimes ton Jessim.
Kaïla : C'est pas « mon » Jessim déjà, et si j'te dis que j'ressens rien, c'est que c'est le cas.

Tiens, les rôles s'inversent...

Kaïla : C'est pas mon style, et tu l'sais bien.
Moi : Mais ça veut rien dire ça, ça peut changer du jour au lendemain.
Kaïla : Oui mais non ! J'ai une obsession pour les yeux sombres en plus. Mais par contre, toi...
Moi : Quoi, moi ?
Kaïla : J'sais pas pourquoi tu pètes autant les plombs quand je parle de lui. Mais tu sais ce qu'on dit... « L'amour commence par la haine, et finit par je t'aime »
Moi : Et moi je te dis que je vais te mettre ma botte pleine de neige dans la figure.
Kaïla : Ah non, t'as pas intêr... QUOI ? Y'A DE LA NEIGE SOUS TES BOTTES ? NON, NON, NON ! NETTOIES TES PIEDS VITE, J'RIGOLE PAS !

Je me suis mise à rire, j'aime la voir s'énerver. On a continué à faire les gamines, on a prit à manger à emporter, et je suis rentré rejoindre ma chère maman. À mon arrivée, je lui ai embrassé le front.

Yemma : Demain, tu travailles ?
Moi : Non, c'est mon jour de repos.
Yemma : D'accord. Je serai pas là demain matin, t'inquiètes pas si tu ne me vois pas.

La soirée a repris son cours. Je suis allée sur internet jusqu'à très tard, et je me suis endormie.

--- LE LENDEMAIN ---

La sonnette retentit. J'étais assise sur le canapé, pieds sur la table basse, squattant l'ordinateur avec de la nourriture.
Pendant un cours instant, je me suis demandé qui ça pouvait être. Puis, je me suis rappelée que ma yemma était de sortie ce matin. Et ça a tilté une nouvelle fois dans mon cerveau : elle a ses clefs.

Sans me poser plus de questions, je me suis levé et je me suis dirigé vers la porte. Sur le trajet je me suis rapidement arrangé les cheveux, et j'ai ouvert la porte. L'idée de regarder dans le judas avant d'ouvrir ne m'avait pas traversé l'esprit.

- Bonjour, c'est pour le calendrier des pomp... Azelya ?
Moi, arquant un sourcil : Jessim ?

Le hasard fait TROP « bien » les choses. Je commence sincèrement à flipper, ça fait trop là.

Il était face à moi, en tenue de pompier, casque à la main, et plusieurs calendriers.

Jessim : Qu'est-ce que tu fous là ?
Moi : Bah... J'habite ici...
Jessim : Ouah... Bref... C'est pour la vente de calendriers. L'argent va nous servir aux familles qui ont perdu un de nos coéquipiers.
Moi : Ah... C'est pour les pompiers décédés...
Jessim : Ouais, malheureusement. T'en prends un ?
Moi : Oui, bien sûr... Combien ?
Jessim : deux euros.
Moi : J'arrive.. Viens dans l'entrée, reste pas dehors.

Pendant qu'il est entré, je suis allé dans ma chambre... Malheureusement je n'avais pas de monnaie, alors j'ai pris un billet de 5€, ça vaut le coup.

Quand je suis revenue, et que je lui ai tendue le billet, il a fait les gros yeux.

Jessim : C'est trop ça.
Moi : J'ai plus de pièces malheureusement.
Jessim : J'te fais la monn...
Moi : Garde tout.
Jessim :T'es sûre ?
Moi, lui souriant : Et certaine.
Jessim : Ok.. Bah merci alors.
Moi : Bon courage pour la suite !
Jessim, me souriant : Merci, c'est gentil.

Après ça, il est partit, et moi, j'ai fermé la porte. Automatiquement, j'ai souris tristement. Je crois qu'il m'avait... Attendrit ?