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PARTIE 33.

J'suis consciente des risques que le métier de Jessim comporte, je l'ai toujours été. Mais là je me rends compte que je craignais pas autant avant. Y'a eu l'attachement entre temps aussi,le mariage, le fait d'emménager ensemble... Je deviens dépendante à lui de jours en jours, il s'est incrusté dans mon quotidien. J'y pensais pas vraiment, le fait qu'il puisse lui arriver quelque chose, qu'il puisse y passer... Ça me venait pas en tête, ça ne me traversait pas l'esprit. Mais ça n'arrive pas qu'aux autres, et ça ma mère me l'a toujours dit. J'espère seulement qu'il ne lui arrivera rien, qu'il soit protéger, parce que tout ça ça me rends pas tranquille. C'était infernal. À chaque fois qu'il partait à la caserne, j'me sentais pas bien, j'étais angoissée, j'avais peur de recevoir un appel qui pourrait me détruire. J'étais limite parano, franchement je me reconnaissais pas, j'ai jamais été comme ça. Par contre c'était un grand soulagement de le voir rentrer. Je le lachais plus d'une semelle, il comprenait pas le pauvre.

*

Jessim : « t'es à la maison ? »
Moi : « Oui, j'ai travaillé que ce matin. »
Jessim : « J'travaille de nuit, y'a pas moyen que tu m'fasses un truc à manger vite fait s'te plaît omri ? Comme ça quand j'rentre j'passe à table et j'serais à l'heure »
Moi : « D'accord »
Jessim : « Saha à tout à l'heure »
Moi : « Boussa »

Après ça, je suis directement partie en cuisine.

*

J'ai mis de la nourriture dans son assiette, et il m'a remercié avant qu'on se mette à manger. On était à table assez tôt, il était dix-neuf heures.

Moi : Tu dois y être pour quelle heure déjà ?
Jessim : vingts heures trente comme d'hab Azé, pourquoi ?
Moi : Non comme ça...
Jessim, fronçant les sourcils : Qu'est-ce que t'as ?
Moi : Rien... J'suis un p'tit peu fatiguée, c'est tout.

Il m'a regardé l'air pas trop convaincu, il sait me cerner. On a terminé de manger en changeant de sujet, puis on a débarrassé et fait la vaisselle ensemble puisqu'il lui restait un peu de temps. On s'est calé ensemble dans le canapé, j'étais bien. Mais ça a pas trop duré...

Jessim : Il est vingts heures, j'vais y aller là.
Moi : Hm d'accord.

Il s'est levé pour se préparer, et pendant qu'il se chaussait et qu'il mettait ses chaussures, je le suivais partout. Ça l'amusait d'ailleurs, il arrêtait pas de ricaner. Il a finit par poser ses lèvres sur les miennes pour me dire au revoir, et au moment où il voulait se retirer, j'ai retenu sa tête. Ça lui avait pas déplu apparemment, puisqu'il a enroulé ses bras autour de ma taille et qu'il m'a coller contre lui. Cependant, il a quand même fallut qu'on se détache.

Jessim : Tu m'l'avais jamais faite celle-là.

J'ai souris.

Jessim : Allez, faut que j'bouge tu vas me mettre en retard là.

Je lui ai donné deux derniers baiser : un sur les nez et un sur la bouche. Il m'en a déposé un sur le front, et il s'en est allé. Quant à moi, mon programme de la soirée était établi : essayer de ne pas penser à lui devant la télé, à manger des tas de cochonneries.

*

Vingt-et-une heures.

Une heure déjà que j'étais installée sur le canapé, quand mon téléphone a sonné. C'était Kaïla.

Kaïla : Deux jours que tu donnes pas de nouvelles, depuis quand tu m'fais ça ?!
Moi, riant : Mais pourquoi t'abuses comme ça toi ?
Kaïla, riant : Ça va ?
Moi : Ça va... Et toi ?
Kaïla : Ça va... Mais tu me mens toi. T'as une p'tite voix. Qu'est-ce que t'as ?
Moi : Non mais c'est pas important...
Kaïla : Allez dépêches-toi de tout me dire là !

« Toi et moi, unis par cet incendie » - Reprise facebookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant