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PARTIE 21.

Octobre.

Un mois était passé. Mon quotidien ne se résumait qu'à peu de choses : Maison, boulot, Kaïla, famille, et retour à la case départ. Je n'avais plus aucunes nouvelles de Jessim. Après ce qu'il s'est passé dans la voiture, il m'a simplement raccompagné chez moi, sans un mot. La situation était embarrassante, très embarrassante... Quelques jours après il essayait de m'appeler, il m'envoyait des messages, mais... J'esquivais. Je me voyais pas parler avec lui de ce qu'il s'était passé, j'étais bien trop honteuse. Il voulait qu'on s'explique, mais je me sentais pas prête à ça.
Ça a dû durer deux bonnes semaines, et il a finit par lâcher l'affaire, je crois qu'il a compris que ça ne servait à rien d'insister.

Je regrette ce qu'il s'est passé, même « regretter » est un petit mot... J'ai pas passé un mauvais moment, bien au contraire, mais j'ai peur que ça gâche notre amitié. Et d'ailleurs ça a commencé. Parce que maintenant, je me rends compte que oui... J'voulais plus avec Jessim, et ce, depuis que je le connais – réellement - mais je m'en préoccupais pas, jusqu'à maintenant. Ce geste à tout gâcher. Quitte à rester dans l'ignorance de mes sentiments, j'aurai préféré que ça ne se produise pas, parce que c'est quelqu'un dont j'ai besoin. Avant, je disais qu'il n'y avait plus de gêne, mais à présent... Ça sera le contraire. C'est clair et net, notre relation ne sera plus comme avant. Je ressens un manque atroce, je sais que c'est à moi de faire le premier pas, mais je n'y arrive pas. Ce n'est pas l'envie qui m'en manque pourtant. J'ai bien peur qu'on se parlera plus, parce que pour le moment, je n'suis pas décidée. Pas décidée du tout...

*

Kaïla : « Ça te dis de manger avec moi ? J'suis en pause dans 30 min, j'pourrais t'attendre. »
Moi : « Ok, y'a pas de soucis, fais-moi signe quand t'es là. »

*

J'étais face à Kaïla, dans le self-service. On était en train de déjeuner, quand elle m'a fait un proposition :

Kaïla : Y'a une fête foraine qui s'installe pas loin là, on va y faire un tour avec les autres ?
Moi : Quels autres ? Y'aura Jessim ?
Kaïla : Bah ouais. Pourquoi ?
Moi : Pour rien. Alors euh... C'est non. Je ne viendrais pas.

Elle a cogné sur la table, j'ai sursauté.

Kaïla : Mais vous êtes grave ! Jessim aussi m'a posé cette question encore ! Ça doit être la quatrième fois que j'vous propose un plan et que vous m'faites ce coup là. C'est quoi l'problème ?

Parce que oui, Kaïla n'était pas au courant. D'habitude on se dit tout sur tout, mais là franchement j'ai été bien trop rongé par la honte pour tout lui dévoiler.

Moi : Mais parce que j'veux pas, c'est tout.
Kaïla : C'est pas une vraie réponse ça. Expliques-moi allez, t'es chiante quand tu fais la mystérieuse comme ça.
Moi : Si j'te dis un truc, me juge pas, c'est tout.
Kaïla : T'es folle ? Depuis quand moi, je te juge ?!

J'ai haussé les épaules, et je lui ai raconté ce qu'il s'était passé tantôt, la façon dont je l'esquivais, et mon ressenti.

Kaïla : Déjà je devrais te fracasser le crâne sur la table et te laisser gisante dans ton propre sang. Ce, pour ne m'avoir rien dis. Mais j'vois que t'es en détresse, alors j'vais t'aider !
Moi : M'aider à quoi s'te plaît...
Kaïla : Bah à aller vers lui. Vous vous comportez comme des gamins c'est fou ça...
Moi : Kaïla, t'es sûre que t'es en position de parler avec ton Dylan ?
Kaïla : Là n'est pas la question.
Moi, souriant du coin de la bouche : C'est ça, esquive...
Kaïla : Non mais sérieux, ça sert à rien de fuir. Tôt ou tard tu seras confronter à lui toutes les façons.
Moi : Bah j'vais attendre, mais pour l'instant j'vais pas y aller, c'est tout.
Kaïla, soufflant : Voilà pourquoi j'aime pas les histoires d'amour, c'est trop compliquer. J'savais pas que vous étiez cons à ce point. Vous vous aimez, officialisez, merde !
Moi : Qui t'as parlé d'amour ?
Kaïla : Oui bah oui, t'as envie d'embrasser quelqu'un sans l'aimer.
Moi : Bah y'a des gens qui font ça tu sais, c'est juste un kiff.
Kaïla : Sauf que vous vous êtes pas les gens, vous êtes Jessim et Azelya. Et j'vous connais assez pour savoir que vous feriez pas ce genre de choses juste pour le fun.

« Toi et moi, unis par cet incendie » - Reprise facebookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant