PARTIE 2.
Devant moi apparait Riham, ma cousine. Par politesse je me redresse immédiatement.Riham : Salam Aleykûm, ça va ?
Moi : Aleykûm Salam, El Hamdûllilah et toi ?
Riham : El Hamdûllilah... J'suis désolée pour ce qu'il s'est passé, si t'as besoin de quoi que ce soit, de me prendre des affaires ou quoi... Hésites pas, sers-toi. Je sais que t'as plus beaucoup de trucs alors... J'espère vraiment que tu seras à l'aise.
Moi : Merci Riham, c'est gentil.Riham et moi nous entendons bien, mais nous ne sommes pas proches. Il n'y a jamais eu de problème entre nous, mais voilà, on est pas fusionnelles.
Riham : Si t'as besoin je suis au salon.
J'ai hoché la tête en lui souriant, sourire qu'elle m'a rendue, et elle s'en est allé. Quant à moi je suis allé me doucher et j'ai remis un pensement sur mes points de sutures, c'était pas beau à voir.
J'ai rejoins ensuite le salon. Riham, yemma et khalti parlaient seulement entre elles. Mais peu à peu, je me détendais. Pas à l'extrême mais au moins, je participais à la conversation.
Un bruit de claquement de porte retentit dans l'appartement. Apparait dans le salon Haytem, soit, moi deuxième cousin. À sa vu, je n'ai pas osé dire un seul mot. Il était suivi d'Azzedine, ma gêne a monté d'un cran. Haytem a salué tout le monde, je répondais aux questions qu'il me posait d'un simple hochement de tête (ça va ? tu t'plais ici ? Tu t'ennuies pas trop ?...) Je voyais que lui aussi voulait me mettre à l'aise et m'intégrer, ça me faisait vraiment plaisir.
La soirée est passée assez vite. On avait dîné, et chacun est retourné à ses activités. Mes cousins ? Je n'avais aucune idée de ce qu'ils trafiquaient. Et quant à Riham, elle était dans sa chambre en train de réviser un peu, elle est en fac de droit, alors...
Au fait, je m'appelle Azelya. Je suis marocaine et j'ai 22 ans. Je suis brune aux yeux marrons, assez grande de taille. Je suis dans une boutique de cosmétique, je trouve que je m'en sors pas mal, j'aime ce que je fais.
Mes parents sont divorcés, je vis avec ma mère et mon père n'est pas très loin. On essaye de se voir le plus souvent possible, c'est pas évident... Et au fait : Je suis fille unique.Ma mère et ma tante étaient donc dans le salon, à commenter un feuilleton qu'elles avaient l'habitude de regarder. Alors hésitante, j'ai pris place à côté de ma yemma. Et elle a finit par comprendre que je voulais lui parler.
Yemma : Oui Azelya ?
Moi : Demain, ça te pose pas de problèmes si je retourne au travail ?
Yemma : Hein ?! Hlech ?! Avec ce qu'il s'est passé tu veux repartir travailler ? Non, je veux pas ! Pas maintenant.
Moi : Je peux pas rester enfermée comme ça, je me sentirai pas bien, j'ai besoin de prendre l'air...
Yemma : Tu sortiras un peu si tu veux, mais tu retournes pas à ton travail, c'est trop tôt.J'ai hoché la tête. Ça me plaisait pas tant que ça mais je ne peux que accepter, puisque ma mère en a décidé ainsi. Peu importe l'âge que j'aurai, je continuerai à lui obéir. Demain j'appellerai histoire de les prévenir de mon absence, et leur expliquer le pourquoi du comment sans aller dans les détails.
*
Une nuit venait de passer. On peut pas dire que j'ai mal dormi, j'ai tout le confort dont j'ai besoin El Hamdûllilah, mais j'ai perdu mes moyens. C'était pas mon environnement habituel, j'avais perdu mes marques... Rien d'évident...
14h00. Mes cousins étaient dehors, et j'avais l'impression que c'était souvent le cas. Riham était à la fac, et yemma et khalti se baladaient dans la ville. Après avoir déjeuné toutes les trois, elles m'avaient proposé de me joindre à elles, mais j'avais gentiment refusé. J'avais des clefs dans l'hypothèse où je devais sortir. Et au final j'en ai eu besoin, contre toutes mes attentes...
*
J'ouvre ma valise et observe mes vêtements. Après quelques bonnes minutes de réflexion, je me décide enfin. Je sors de ma valise un sweat à capuche et un jean que j'enfile. J'attache soigneusement mes cheveux en une queue de cheval, et pour finir, d'une main hésitante, j'ai pris mon téléphone, et j'ai appuyé sur la touche appel...
*
Kaïla : T'es sûre que tu veux faire ça Azelya ? Tu vas seulement te faire du mal...
Moi : J'en ai besoin, faut que le vois ce qu'il en est...Kaïla ? C'est une de mes amies d'enfance. Une jolie réunionnaise aux long cheveux noirs et frisés, âgée de 22 ans. On a grandi ensemble, on a partagé les bons comme les mauvais moments... Et là, je pense qu'il s'agit d'un mauvais...
Elle soupire, et ouvre sa portière. À mon tour, j'ouvre la mienne, et toutes les deux, nous sortons de sa voiture. Nous marchons au milieu d'une forêt de bâtiment en béton, grisés. Plus nous avançons, plus j'ai la boule au ventre.
Notre cadence ralentis, nos pas cessent progressivement. Aucune expression, pas de réaction. Je continues de fixer ce qu'il y a en face de moi, jusqu'à ce que mes yeux se remplissent de larmes et que je baisse le regard. Une vision horrible : Le bâtiment où j'ai vécu pendant 22 ans, soit toute ma vie, noircit par les flammes. Autour, tout avait l'air mort, l'air triste... L'atmosphère était pesante, très pesante... Ça m'était insupportable, à ce moment là je regrettais d'être venu. La personne qui a causé cet incendie, je la haïs de tout mon âme.
D'un revers de la main, à l'aide de ma manche, je m'essuie les larmes qui ont eût le temps de rouler sur mon visage.
Kaïla : Faut pas rester là Azelya, tu te fais du mal pour rien. Allez...
Elle me prend par les épaules, et toutes les deux, nous montons dans voiture. Elle a entré l'adresse de chez ma tante dans son GPS, et elle m'a déposé. Mais avant qu'on ne se quitte, elle m'a dit...
Kaïla : Azelya ? Tu sais que j'suis là, hein ?
Moi, lui souriant tristement : Oui j'le sais, merci Kaïla.
Kaïla : On s'appelle...Elle m'a fait l'accolade, puis j'ai finis par sortir et par entrer dans l'immeuble. Arrivée devant la porte, j'ai essayé d'insérer la clef dans la serrure mais sans succès... Je ne comprenais pas... J'allais me reculer, mais la porte s'est ouverte soudainement. Derrière, se trouvait Azzedine. Il m'a fixé, j'ai directement été intimidée, alors j'ai baissé la tête. Je sentais qu'il me regardait bizarrement, mais je n'ai rien dis.
Azzedine, sceptique : Ça va ?
Moi : El Hamdûllilah, ça va...Toujours en me regardant bizarrement, il s'est décalé de la porte pour me laisser entrer. J'ai directement choisis des vêtements pour me mettre à l'aise avant d'aller dans la salle de bain. En le voyant dans la glace, j'ai un peu plus compris la réaction d'Azzedine... Mes yeux ainsi que mon visage étaient rouges et gonflés, on voyait bien que je venais de pleurer.
J'ai finis par aller sous la douche, mais en sortant, en allant dans ma chambre, j'ai entendu mon prénom. J'avais reconnu la voix d'Azzedine.. Puis ça ne pouvait être que lui, puisque nous étions seuls. Personne n'était encore rentré.
Comme c'est mon aîné, je suis allé à lui, pour savoir ce qu'il me voulait.
Moi : Ou..oui ?
Azzedine, me tendant un sac en plastique : Tiens, j'tai pris à manger. Moi je ressors, t'as besoin de rien ?J'étais abasourdie. Je m'y attendais pas du tout. Mais bon, ça fait super plaisir !
Moi : Merci beaucoup Azzedine, c'est gentil. Non c'est bon ça me suffit, merci.
Azzedine : Hamdûllilah alors. Allez, beslama.Après ça il est ressorti, me laissant à nouveau seule dans la maison..
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« Toi et moi, unis par cet incendie » - Reprise facebook
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