PARTIE 16.
--- DANS LA PEAU DE JESSIM ---
Je regardais Azelya s'éloigner petit à petit de la voiture à travers la vitre côté passager. Elle venait de faire une sortie digne de se retrouver dans un film. Cette fille est folle.. Mais y en repensant, elle avait raison.
« J'pense que tu devrais parler à ton père avant qu'il ne soit trop tard Jessim »
Sa phrase a fait des « va et vient » dans mon crâne, et ouais, on est à l'abri de rien. Mon père ? Je l'aime, malgré tout, oui je l'aime. Je l'assume, mais j'peux pas lui dire. Et au quotidien y'a rien qui le montre. Si il venait à partir ou si même moi je rendais l'âme avant la sienne, c'est pas dans ces conditions là que j'veux que ça se passe.
J'ai soufflé, et j'ai tourné la clef dans le contact avant de redémarrer et de rentrer chez moi.
*Je pose mes clefs sur la commode de l'entrée, je me déchausse et je retire la veste de mon costard et j'entre dans le salon. Comme par hasard, il n'y avait personne. Personne sauf mon père... Apparement il s'était accordé un jour de repos. Il était installé sur son canapé habituel, en train de feuilleter le journal quotidien, lunettes sur le nez. Je sais qu'il s'est rendu compte de ma présence, mais il a pas relevé la tête. Je me suis assis sur le fauteuil à l'opposé de celui où il était assit. Bras sur les jambes, j'me suis mis à l'observer. J'ai ses yeux, son nez, la forme de mon visage est identique à la sienne. On se ressemble, mentalement comme physiquement. On est deux êtres têtus et butés. Aujourd'hui j'ai décidé de faire le premier pas vers mon père.
- « Papa, faut que j'te parle »
- « J'm'adresse à toi d'homme à homme, ces futilités là, elles m'fatiguent. »
- « On peut parler sérieusement s'te plaît ? J'veux qu'il y ai du changement »Je cherchais pleins de techniques d'approche différentes, je préparais une phrase correcte dans ma phrase, déterminé à ce qu'il y ai de l'évolution. J'ai ouvert la bouche, prêt à m'exprimer, sauf que c'est à ce moment là qu'il a choisi de mettre sa lecture en suspens pour me fixer. De là j'ai été déstabilisé. J'ai voulu, franchement j'me suis forcé... Mais c'est mort. J'peux pas. C'est pas que j'en ai pas la volonté, mais c'est trop tôt. Tout en soupirant, je me suis levé du fauteuil et j'ai regagné ma chambre. D'ailleurs j'ai mis un énorme coup d'pied dans ma porte avant de me jeter sur mon lit. C'est pas normal d'avoir d'la fierté avec son père, c'est pas normal...
--- DANS LA PEAU D'AZELYA ---
J'entre chez moi, et je referme la porte derriere moi tout en retirant mes chaussures et le chignon que j'avais. Sans me poser de question, j'ai regagné ma chambre, je me suis assise sur mon lit, j'ai sortis mon téléphone de ma pochette, et j'ai cherché un numéro en particulier dans la liste de mes contacts. Une fois trouvé, j'ai appuyé sur la touche « appeler ».
- Allô ?
Moi : Allô baba... Ça va ?
Baba : Ça va El hamdûllilah et toi Azé ?
Moi : Ça va aussi. Si t'as quelque chose, genre si tu te sens mal, t'hésites pas à me le dire hein ?
Baba : Oui, mais hlech (pourquoi) ?
Moi : Pour rien baba, j'voulais juste m'assurer que tu vas bien.
Baba : Bah ça va Hamdûllilah, saha. Tu viens me voir quand ?
Moi : Le plus vite possible In Cha Allah. Prends soin de toi d'accord baba ?
Baba : Oui t'inquiète pas. Allez moi je travaille, boussah.
Moi : Boussah papa, beslama.
Baba : Beslama.Après ça il a raccroché, et moi, j'ai serré le pendentif qui se trouvait à mon cou, qu'il m'avait offert à mon anniversaire. Ce qui est arrivé à Kaïla me fait peur. Je prendrais plus soin que je ne le faisais déjà avant de mes parents...
Je suis allée dans le salon en trainant des pieds, et j'ai posé ma tête sur les genoux de ma mère, tout en étant allongée. Elle a passé sa main dans mes cheveux, je lui ai embrassé son autre main.
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« Toi et moi, unis par cet incendie » - Reprise facebook
De Todo( https://www.facebook.com/pages/Une-amn%C3%A9sique-au-c%C5%93ur-de-la-tess-Chronique/616643608391695?sk=timeline )