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PARTIE 10.

J'ai regardé derrière moi, et brusquement, j'ai retourné ma tête vers Kaïla. Je la fusillais du regard.

Moi, serrant les dents : Qu'est-ce qu'il fout ici ?
Kaïla : J'en sais rien du tout ! J'te jure que j'étais pas au courant. C'est une surprise autant pour toi que pour moi.

J'ai soupiré bruyamment, et juste après, j'ai entendu une voix derrière moi.

- Salut

Kaïla : Salut Jessim... Que... Qu'est-ce que tu fais là ?
Jessim : Je savais que t'aillais venir aujourd'hui, alors comme j'ai du temps libre j'me suis ramené aussi voir si y'avait pas besoin d'aide, et tu seras p'têtre plus à l'aise si j'suis là.
Kaïla, mal à l'aise : Ah oui... Bah merci.

J'ai fais un sourire crispé à Jessim, et tout en regardant Kaïla, j'ai pointé les chaises qui n'étaient pas loin du doigt, pour lui montrer que j'allais m'asseoir.

Je me suis ensuite installée, et comme d'habitude, j'ai sortis mon téléphone. J'ai squatté dessus pendant un long moment avant de relever la tête, et de regarder en direction des deux autres. Kaïla lui a parlé en faisant quelques gestes, et sans que je m'y attende, il s'est mit à rire en prenant appui sur le comptoir. Son visage avait rougi en moins de quelques minutes. Juste après, tout les deux ont tourné la tête vers moi, et les rires de Jessim ont redoublé. Je pouvais maintenant les entendre d'où j'étais. Automatiquement, j'ai froncé les sourcils. Je dois le prendre comment ?

Exaspérée, j'ai replongé ma tête dans l'écran de mon téléphone. Jessim et Kaïla ont fini par me rejoindre. Jessim s'est assit à mes côtés, et Kaïla a à peine eu le temps de s'asseoir, que l'ami de Jessim est apparu. Les salutations ont été faites très rapidement.

- On y va alors ?
Kaïla : Oui ! (Se tournant vers moi et Jessim) Bon bah, j'arrive.
Jessim : Si y'a besoin, tu m'appelles.
Kaïla : Ok, merci.

Elle s'est éclipsée avec l'homme, il ne restait plus que nous deux.

Jessim : Alors comme ça... Tu me prends pour un psychopathe ?
Moi, relevant ma tête vers lui : Hein ?!
Jessim : Apparemment tu t'méfies ! C'est bien, c'est bien... Mais j'vous ferai pas de mal si c'est ce que tu veux savoir..
Moi : Mais attends... Comment tu sais ça toi ? Kaïla te l'as dis quand ?
Jessim : Quand tu nous a laissé pour aller t'asseoir.
Moi : Oh c'est de ça que vous parliez... (Passant mes mains sur mon visage) Elle sait vraiment pas tenir sa langue celle-là.
Jessim : Ma première réaction ça a été d'rire, j'en pouvais plus sérieux.
Moi : Oui oui, j'ai vu ça..
Jessim : Maintenant je comprends le fait que tu te méfies puisqu'on se connaît pas, et perso à ta place j'aurai fais la même chose. Mais mon but c'est pas de te découper un morceaux et de t'abandonner dans un fossé, j'tiens juste à t'le dire.
Moi, souriant : Merci, c'est gentil d'me comprendre alors.
Jessim : Normal.

Après ça, on a plus parlé jusqu'au retour de Kaïla. On a mit les choses au clair, mais ce n'est pas pour autant qu'on fait ami-ami et qu'on tape la discut'.

Kaïla : Me revoilà ! On a conclut l'affaire, j'ai mon bébé ! Je repasserai le chercher plus tard !
Moi : Autant pour moi, tu te plaindras plus.
Kaïla : Eh ouais, tu peux pas savoir comme je revis là ! Bref, on y va ? J'ai froid et je commence à fatiguer là.
Moi : Ouais ok, moi aussi en plus de ça.
Jessim : J'vous lâche ?
Moi : Euh... Faut que j'parle à Kaïla au fait, je comptais sur le chemin du retour pour le faire. C'est pas contre toi hein, mais...
Jessim : C'est bon, te justifies pas, tranquille c'est normal. J'vous laisse alors, à plus tard les filles.
Nous : À plus tard.

À notre tour, nous nous sommes mises en route. Alors là, j'allais pas rater Kaïla. Nous étions dans le train. Je la fixais depuis un long moment maintenant.

Kaïla : Qu'est-ce que t'as à me regarder comme ça ? Ah... J'ai compris ! Qu'est-ce que j'ai fais ? Vas-y... Gueule-moi dessus une bonne fois pour toutes.
Moi : T'as dis à Jessim que j'le prenais pour un psychopathe ?
Kaïla : Mais c'est vrai, tu lui fais pas confiance, non ?
Moi : Mais t'as du toupet !!
Kaïla : Je sais. Mais ça me démangeait, fallait que je lui dises.
Moi : D'ailleurs, comment tu lui as dis ? J'imagine trop : « Ma pote Azelya te prends pour un grand malade ».
Kaïla : Ça a été à peu près comme ça..

--- FLASH-BACK, DANS LA PEAU DE JESSIM ---

Azelya venait à peine de nous quitter, elle était à présent assise sur des sièges, pas loin.

Moi: Elle est tendue ta pote, non ?
Kaïla: Ouais un peu, elle est mal à l'aise j'dirais...
Jessim: C'est à cause de moi non ?

J'voulais vraiment savoir, j'veux pas lui faire flipper ou quoi que ce soit moi.

Kaïla: Non... Enfin si !
Moi, arquant un sourcil : Ah ouais ? Pourquoi ?
Kaïla : Bah elle te fais pas confiance en fait. Logique tu me diras, puisqu'en se rendant bien compte, on se connaît pas depuis longtemps.

Elle avait pas tort.

Kaïla : D'ailleurs, j'me demande comment ça se fait que je sois comme ça avec toi, moi.
Moi : Parce que t'es comment avec moi, toi ?
Kaïla : J'suis méfiante aussi de base, je serai même pas en train de taper la discut avec toi en temps normal ! Mais j'sais pas... Tu m'inspires confiance en fait, t'as un visage... Angélique ? J'sais pas si c'est le mot qui te convient.
Moi, lui faisant un clin d'œil : C'est l'effet pompier ça.
Kaïla : Arrêtes, tu forces là !

J'ai ris, et elle a reprit.

Kaïla : Bref, elle croit que t'es un malade mentale. Tu sais, ceux de la télé ? Le genre qui te découpe en pleins de p'tits morceaux et qui te jette dans un cours d'eau !

J'ai pas pû m'empêcher de rire. Elles ont de l'imagination quand même. Ok, faut se méfier, mais de là à se faire des scénarios... Et la façon dont Kaïla s'est exprimée... J'me demande vraiment si c'est une adulte au fond. En bref : J'en pouvais plus.

Moi : T'es sûre que t'as vingt-deux ans toi ?
Kaïla, fronçant les sourcils : Bah oui, pourquoi ?
Moi : Tu parles comme un bébé...

Et la façon dont elle me l'a dit... C'était très direct, j'pense qu'on a jamais autant été franc avec moi d'un coup comme ça. Passons, on a fini par rejoindre Azelya...

--- FIN DU FLASH-BACK, DANS LA PEAU D'AZELYA ---

Moi : T'es complètement malade, t'as sortis les trucs comme ça, normal !
Kaïla : Bah oui !

Il y a eu un grand silence, puis d'un seul coup, je me suis résolu à lui poser une question...

Moi : Dis-moi Kaïla... Jessim te plaît ?
Kaïla : Bah il est beau et gentil alors...
Moi : Oh... Fais attention quand même hein...

Quelques minutes après, c'est limite si elle ne m'a pas hurlé dessus.

Kaïla : En plus tu me crois ?!
Moi : Quoi ?!
Kaïla : Mais depuis le temps, je pensais que tu me connaissais ! J'suis déçue ! Jessim c'est un beau gars, mais c'est pas mon style de mec.
Moi : Ah ouais...

Elle m'a ensuite décrit sa vision de l'homme parfait, et on a fini par rentrer chez nous. Honnêtement, ça m'avait soulagé qu'elle ne ressente rien pour lui. Pas par jalousie, j'en avais rien à faire de Jessim. Mais cette idée me plaisait pas forcément, sans raison en particulier.

Enfin bon... Les jours approchaient, et il était maintenant temps pour moi et ma maman d'emménager...

« Toi et moi, unis par cet incendie » - Reprise facebookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant