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PARTIE 25.

--- DANS LA PEAU D'AZELYA ---

J'entre dans l'appartement. En enlevant mes chaussures, j'entends des reniflements. Je ne suis sûre de rien, alors j'évite de faire du bruit en allant dans le salon. Discrètement, je fais passer ma tête par la porte du salon. Je vois ma mère, assise sur le canapé, avec des photos sur ses genoux, en train de sécher ses larmes.

Moi : Yemma ?

Elle a levé la tête vers moi, et en le voyant, elle a essuyé ses joues et rapidement, elle a rassemblé les photos avant de les poser à l'envers sur la table basse.

Yemma : Oh Azelya ? C'est rien.

Hésitante, je me suis rapproché d'elle, et je me suis assise à ses côtés.

Moi : Non, c'est pas rien...
Yemma : C'est pas important.

J'ai approché ma main des photos. Elle a voulu m'en empêcher, mais j'ai été plus rapide. Une par une, je les ai regardé, et j'ai relevé la tête vers elle.

Moi : Pou...Pourquoi tu regardes des photos avec baba dessus ?

Elle a soupiré.

Moi : T'as appris la nouvelle...?
Yemma : Oui.
Moi : Tu l'aimes encore ?
Yemma : Non, c'est juste la nostalgie. J'ai plus de sentiments amoureux mais c'est pas évident Azé, c'est pas évident.

Je l'ai serrée dans mes bras.

Moi : J'suis désolée, je savais pas que tu serais aussi touchée.
Yemma : C'est pas ta faute. Allez debout yallah, aides-moi à préparer.

Elle était blessée et ça je l'ai bien vu. Elle peut tout me cacher, mais pas ça.

*

Le hlel de mon père approchait à grands pas. J'avais déjà acheté un kaftan, et maintenant j'aidais seulement pour les préparatifs.

--- DANS LA PEAU DE JESSIM ---

Deux semaines étaient passées, et j'étais toujours chez Jalil. Parfois, quand mon père n'était pas là je passais voir ma mère rapidement et je rentrais. J'voulais pas croiser l'autre, j'pouvais plus m'le voir.

Au travail c'était pas evident. J'essayais de l'éviter au max mais y'avait des moments où j'le croisais malheureusement, mais j'le calculais pas. C'est triste qu'on en soit arriver là, mais là j'me sens pas responsable. J'ai clairement rien à me reprocher. J'ai essayé, il m'a recalé, maintenant j'ai plus rien entre les mains. J'aurais voulu que ça fonctionne. Déjà pour ma mère, mes sœurs, mon frère... Azelya... Et pour moi aussi. Avant on était pas comme ça, on était fusionnels. J'pouvais mourir pour lui. C'est toujours le cas, mais j'ressens plus la même chose qu'avant.

*

Jalil : J't'ai dis on aurait dû venir dans mon bureau, le tiens il est p'tit il pu la merde.
Moi : Comment tu forces Jalil, qu'est-ce qu'on s'en fout ! T'as pas besoin d'espace autour de toi pour bouffer là.
Jalil : J'préfère le mien quand même, on dirait celui d'un daron téma.

J'ai roulé des yeux et j'ai porté ma canette à ma bouche. J'allais parler mais la porte c'est ouverte. Oh ! Quelle « bonne » surprise. Jalil l'a fusillé du regard. Il est au courant de ce qu'il s'est passé. J'lui ai dis de pas lui faire la gueule puisque ça le concernait pas, mais il est pas d'accord. Il m'a clairement dit qu'il avait la haine. C'était un des premiers à m'encourager à aller le voir, et le fait qu'il me considère pas, il le digère pas.

Baba : Jalil, Jessim...
Jalil : Tu veux quoi là ?
Moi : Ah vas-y arrête Jalil.
Jalil : J'ai pas commencé encore là.

J'ai bougé la tête désespérément en souriant du coin d'la bouche, jamais sérieux celui-là, même quand il veut l'être.

« Toi et moi, unis par cet incendie » - Reprise facebookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant