3. Chute libre

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Deux semaines plus tard,
31 mars, 7h56
Paris, France

Cela faisait maintenant deux semaines que Bill enchaînait les rendez-vous médicaux et les examens dans un hôpital de Paris. Il était habitué à se lever tôt et à sortir sans même mettre sa laque. Avec une capuche, il courait moins le risque de se faire reconnaître. La tournée avait été interrompue, mais le reste du groupe était resté à l'hôtel parisien avec Bill. Au même étage, chacun avait une chambre.
Bill attrapa son téléphone sur le bureau de la chambre spacieuse et vit qu'il était en retard pour son rendez-vous chez l'ORL. La veille, le jeune homme avait reçu un message de David lui donnant les informations utiles pour le rendez-vous. Il ouvrit donc la conversation et relut le très bref message.

Messagerie

30 mars, 22:18
David, à Bill : Rappel RDV demain 8H30. Sois pas en retard. Tiens moi au courant.


Ce matin, le rendez-vous était particulier. Le médecin voulait annoncer des résultats à Bill. Le jeune patient devait y aller seul, mais ce jour-là il aurait particulièrement apprécié d'avoir son frère près de lui. Il avait prévenu sa mère, Tom, Natalie, Gustav et Georg la veille, donc il allait avoir des tas de messages à envoyer après le rendez-vous.

La peur lui tordit le ventre. Il se demanda un instant s'il pourrait réveiller son frère. Après plusieurs secondes de débat intérieur, Bill envoya balayer quelque chose d'imaginaire d'un geste de main. Oh et puis tant pis. Il m'en voudra pendant quelques minutes et ça passera, pensa-t-il.

Le jeune homme attendit donc que Fridolin, debout dans la chambre, ouvre la porte à huit heures quand le moment viendrait pour partir. Quand l'heure arriva, Bill toqua à la porte d'à côté mais ne put rien dire, étant aphone depuis plusieurs jours.

- On doit y aller, prévint Fridolin.

Aucune réponse. Il posa alors son front contre le bois froid de la porte et ferma les yeux. À cinq, je pars seul. Un, deux, trois...

Le pauvre espérait que son frère se réveillerait et lui ouvrirait la porte. Mais il devait bien admettre qu'à huit heures du matin, s'il le pouvait, lui-même serait en train de dormir à poings fermés. Bill abandonna son décompte et fut pris d'une idée. Il retourna donc dans sa chambre, trouva un bloc de post-it dans le fouillis des vêtements de son bureau, et il y griffonna quelques mots au stylo noir.

« Je suis chez l'ORL, si je perds définitivement ma voix, tu chanteras pour moi - Bill »

- Bon, ça suffit, on va être en retard !, gronda Fridolin.

Bill plaça le post-it à la hâte sous la porte de la chambre de Tom. Là-dessus, ils se dirigèrent vers l'ascenseur. Après avoir descendu les deux étages, il salua la réception d'un mouvement de tête et sortit. Leur van noir l'attendait, ainsi que Viktor et Mark.

L'agent personnel de Bill lui ouvrit la porte et le chanteur se glissa dans l'habitacle. Quelle ne fut pas sa surprise quand il aperçut son frère ! Tom dormait la bouche ouverte contre la vitre teintée. Bill secoua le bras de son frère pour le réveiller.

- Hmm... Qu'est-ce qui se passe, marmonna-t-il.

Bill s'assit à côté de lui, le sourire illuminant son visage, et il serra fort l'avant-bras de son frère pour le remercier. Il était tellement reconnaissant que Tom ait fait l'effort de se lever et de se préparer aussi tôt. En guise de réponse à son geste affectueux, Tom releva la tête, les yeux fermés, et la posa sur l'épaule de Bill. Le van démarra et les jumeaux furent emmenés à l'hôpital.

Quinze minutes plus tard, ils arrivèrent au service dédié. Là-bas, Bill se présenta à l'accueil en anglais, puis fut reçu par son médecin ORL, également bilingue anglais.

SILENCE (Bill Kaulitz)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant