20. En famille

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Trois jours après,
25 mai, 11h23
Paris V

- Bill, réveille-toi, chuchota Gustav.
- Hmm... Gustav, sors de ma chambre...
- Allez, s'il te plaît, il est presque midi.
- Laisse-moi dormir...

Bill se tourna dos à son ami et à la lumière provenant du couloir. Penaud, le blond chercha un moyen de le faire se lever.

- Tu auras une surprise si tu te lèves, balbutia-t-il.
- Je veux pas de surprise, je veux juste dormir... Tout le temps...

Il rouvrit les yeux.

- Attends. Est-ce que Tom a répondu à ma lettre ?
- Euh... Non.
- Alors je dors.
- Comme tu voudras.

Gustav recula, vaincu. Quelques secondes après, Bill rouvrit les yeux sans bouger pour autant. Il se demanda si son ami avait abandonné.

- Gus ?

Une main se posa sur son épaule et Bill se raidit.

- Eh, j'ai pris l'avion super tôt pour être là pour le petit déjeuner alors lève-toi, commanda Tom d'un air faussement énervé.

Bill se redressa d'un coup.

- Tom !

Le chanteur se jeta si brusquement dans ses bras que Tom faillit basculer en avant avec lui. Il rit de bon cœur.

- C'est bien moi.
- Merci... Merci d'être revenu... Je suis désolé...

Bill retenait avec peine des pleurs de joie, le visage enfoui dans la grande veste de son frère.

- Eh, pleure pas...

Le guitariste s'assit avec lui dans la pénombre tandis que Gustav quittait la pièce.

- Je pensais que tu reviendrais jamais... T'as pas répondu à ma lettre, et- et ça fait deux semaines...
- Je suis désolé. J'avais une grosse grippe quand je l'ai reçue. J'ai dû appeler maman et Gordon, pour te dire à quel point j'étais mal. Ils se sont occupés de moi toute la semaine, maman m'a lu la lettre. Elle sait tout. Je voulais pas venir avant d'être totalement guéri par peur de te contaminer... Et mon téléphone était mort, donc j'ai pas pu te donner de nouvelles, désolé. Mais on est là, maintenant.
- Maman et Gordon sont là aussi ?!
- Oui, maman a quitté son exposition pour venir. On va la voir ? Ils sont dans l'entrée, je crois.

Bill hocha la tête et ils sortirent ensemble de sa chambre. En approchant de la cuisine, endroit d'où provenaient des voix, Bill fut pris d'un sentiment de peur que ses parents soient dégoûtés de son apparence. Il avait dormi habillé d'un short seulement, ce qui laissait son torse maigre à la vue de tous; il ne s'était pas du tout maquillé, mais surtout : il n'avait plus de cheveux. Le pauvre jeune homme se demandait s'ils allaient avoir un mouvement de recul ou s'ils grimaceraient. Il agrippa le bras de son frère pour l'empêcher d'avancer davantage.

- Je vais leur faire peur..., dit-il d'une voix apeurée.
- Mais non. T'en fais pas. Ça va aller.

Bill n'en fut pas convaincu. Quand ils entrèrent dans la cuisine, les jumeaux virent leurs parents dos à eux. Ils discutaient avec Georg et Gustav, un café à la main.

- On est là, annonça Tom.

Simone se tourna avant Gordon, l'esprit alerte, et son visage fut marqué par la stupeur. Elle posa une main sur sa bouche pour étouffer un cri.

- Bill, tu as tellement changé mon chéri !

Grimaçant, Bill fit un pas en arrière. C'était ce à quoi il s'attendait. Ils étaient dégoûtés de lui.

SILENCE (Bill Kaulitz)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant