Les pizzas arrivent au bout d'une demi-heure. Dimitri les remet à son patron à l'entrée et s'éclipse.
- Comment vous vous êtes rencontrés ? je demande.
- Sa petite sœur était ma meilleure amie à l'université. Nous étions inséparables.
- Il s'est passé quoi au juste ?
- Pourquoi tu n'as pas pu avoir ce genre d'information, Sacha ?
- Je veux l'entendre de toi, Lilya.
- Pourquoi ma vie t'intéresse-t-elle ? Elle me lance un regard scrutateur.
- Parce que tu m'intéresses ?
- Pourquoi ?
- C'est ce que j'aimerais découvrir.
- Tu as l'air de t'ennuyer, Sacha. Elle prend une gorgée d'eau et regarde ailleurs.
- Non, je te promets que ça n'a rien à voir avec ce qui trotte dans ta tête, je la fixe avec insistance.
- Qu'est-ce qui trotte dans ma tête ? Elle tourne le regard de nouveau vers moi.
- Je ne suis pas contre, d'ailleurs, mais ce n'est pas ce que je cherche en premier.
- Ne me fais pas rire, s'il te plaît, lance-t-elle sarcastique, les bras croisés. Vous êtes tous les mêmes. Une fois le jouet capturé par vos mains, vous vous délectez de l'amusement qu'il procure, vous en profitez pleinement, puis, avec une désinvolture désarmante, vous le rejetez, après l'avoir méticuleusement malmené.
- Ne m'insulte pas, je ne suis définitivement pas ce genre de personne ! Si ton ex t'a fait souffrir, je peux comprendre que tu sois dans cet état d'esprit, mais ne mélange pas tout.
- Souffrir est un euphémisme.
- Alors, dis-moi ce qui s'est passé, je ne jugerai pas.
- Je ne veux pas partager ça avec toi. Je ne te connais pas, tu n'es pas de ma famille, tu ne représentes rien pour moi !
Ces paroles résonnent telles des flèches, pénétrant ma poitrine avec une précision déchirante. Mais pourquoi donc ? Habituellement, c'est moi qui orchestre la danse. Les femmes succombent promptement, et je n'ai guère besoin de déployer d'efforts considérables pour les plier à ma volonté. Peut-être est-ce que je ne cherche pas à la faire plier, mais simplement à l'étreindre contre moi.
Je comprends. Je me redresse, ajustant soigneusement ma chemise et ma veste. Je dois rentrer, mais tu finiras par dire oui, je le sais.
- Dire oui à quoi ? Elle fronce les sourcils.
- Je ne sors jamais perdant d'une affaire, peu importe sa nature.
- Je connais par cœur ce discours de vainqueur. C'est juste exaspérant. Je ne suis pas une simple transaction.
- Nous nous retrouverons, Lilya, ne pense pas que c'est la fin.
- Est-ce une menace ?
- Non ! m'écrié-je, choqué qu'elle puisse penser cela de moi. Jamais je ne te menacerai.
Je m'approche lentement d'elle, conscient du fardeau qu'elle porte sur ses épaules. Mes mains se posent délicatement sur ses épaules, comme pour symboliser le soutien que je souhaite lui offrir. Elle baisse la tête, cherchant à dissimuler une certaine tristesse en raison de son passé douloureux.
Je pense que nous devrions repartir sur de meilleures bases. Je me surprends à vouloir apaiser ce malaise entre elle et moi.
- J'ignore ce que tu veux, Sacha... Cela est compliqué pour moi de comprendre les intentions des gens, elle n'en dira pas plus et recule de plusieurs pas.
VOUS LISEZ
Tu diras oui
Romance- Vous, vous restez. Ordonne-t-il. - Je... Mon regard va entre lui et le directeur. Mes collègues s'arrêtent dans le couloir pour observer la scène. - C'est une assistante en stage, je ne vois pas... Prononce enfin le directeur. - Je sais, j'aimera...