Chapitre 2: Lilya

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C'était quoi ça ? Me demande Natacha, les yeux grands ouverts d'étonnement.

- C'est à dire ? Je fais mine de ne pas comprendre.

- Ne te fiche pas de moi, Lilya, tu sais bien de quoi je parle.

Je garde le silence. Je déteste qu'on me mette la pression, qu'on m'essorre pour avoir je ne sais quel ragout à gerber dans les autres services.

- Cet homme a voulu rester seul à seul avec toi dans cette salle ! Tout le monde en parle.

- Il voulait voir mes notes.

- Sérieusement ?

- Oui, sérieusement, dis-je, presque exaspérée.

- C'est purement professionnel alors ?

- Non, mais tu m'as vue, et tu l'as vu ? Je dis sarcastique pour dissiper tout doute.

- Pas faux, balance Celia derrière mon dos.

- Lilya est une belle jeune femme, elle a toutes ses chances ! Retorque Natacha, les bras croisés pour me défendre. Elle a toujours fait ça, si je suis encore ici, c'est en partie grâce à elle.

- Dépêchez-vous de rédiger le dossier, nous sommes pressées de le faire signer - nous ordonne-t-elle avant de s'éloigner.

- Nous sommes pressés de le faire signer, nanananana ! - se moque Natacha à voix basse. Quelle peste !

- Allez au travail - dis-je.

- Elle est jalouse de toi, elle aurait tout donné pour être à ta place dans cette salle.

- Mais il ne s'est rien passé, c'était purement professionnel ! - je lève les bras au ciel, exaspérée.

- Peu importe ! Tu as l'air d'ignorer à quel point ce mec est convoité. Il est très très riche et très très célibataire.

- Je vous le laisse. - Je force un large sourire et me reconcentre sur l'écran de mon ordinateur.

Franchement, même s'il est beau mec, je n'ai vraiment pas la tête à ça en ce moment. J'aimerais juste qu'on me lâche la grappe, qu'on me fiche la paix, qu'on me laisse tranquille. Si seulement je pouvais rester cloîtrée chez moi toute la journée pour dessiner, boire du café et faire des siestes, je serais amplement heureuse. Mais faut bien gagner sa croûte. Putain de vie !

- Toi, suis-moi dans le bureau. - Dit le directeur debout face à moi.

- Moi ? - Je dis surprise.

- Oui, toi.

- Merde ! - Je mime en direction de Natacha qui nous suit du regard alors que nous nous éloignons vers l'ascenseur.

- Assieds-toi, dit-il alors qu'il prend place derrière son immense bureau de patron.

- Lilya, je t'ai accordé ce stage parce que ma femme me l'a demandé. 

"Aiii, il va me virer ! "je pense intérieurement.

- Ton CV n'est pas du tout adapté, et j'ai pas mal de plaintes à ton sujet. Tu es lente, distraite et souvent en retard.

-Mon cœur se met à tambouriner dans l'attente des mots qui vont m'achever. J'ai besoin de ce stage rémunéré, sinon je risque de me retrouver à la rue.

- Je sais, je vais m'améliorer...

- Oui, tu es ici pour ça, et nous allons faire de notre mieux pour t'aider.

- Qu'est-ce que c'est que ce changement brutal dans son discours ! Mon sourcil s'arque naturellement.

- Tu as l'âge de ma fille, et toi au moins, tu prends ta vie en main. Tu travailles et tu ne comptes pas sur la fortune de ton beau-père.

Tu diras ouiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant