Chapitre 38 : Sacha

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Alors que l'orage gronde à l'extérieur et que je m'apprête à me coucher, je reçois un message tard dans la nuit. Lilya semble avoir trouvé mon numéro de téléphone que j'avais laissé sur la commode près du lit de Maël. J'avais hésité à lui demander son numéro, préférant lui laisser le choix. Cependant, sa présence à l'extérieur, dans sa voiture devant le château, dépasse mes attentes.

Je me presse d'enfiler un sweat-shirt sur mon torse nu, enfiler des baskets, puis dévale les grandes marches du château. Le silence règne dans le hall d'entrée. La réceptionniste se lève en me voyant dans cet état.

- Tout va bien, monsieur ?

- Oui, j'ai besoin d'un parapluie. Et pourriez-vous ouvrir le portail ? J'ai une visite.

- Bien sûr, monsieur. Elle me tend un parapluie et appuie sur le bouton pour ouvrir le portail, laissant la voiture entrer dans l'immense domaine du château.

Je me précipite dehors, mais le vent violent fait aussitôt tourbillonner le parapluie.

- Tant pis. Je le laisse tomber et cours vers la voiture de Lilya qui se gare.

Je me place près de sa portière et attends qu'elle sorte.

- Tout va bien ? demandé-je, inquiet.

- Oui, oui. J'ai un parapluie, ajoute-t-elle.

- Laisse tomber, le vent est trop fort. Je soulève un côté de mon sweat-shirt, espérant au moins couvrir sa tête.

Nous avançons ensuite rapidement vers l'intérieur.

Nous atteignons l'accueil, et soudain, un éclat de rire nous envahit tous les deux.

- C'était intense, dit-elle entre deux éclats de rire.

Je cesse de rire pour la regarder. Elle est si belle, sa peau laiteuse semble si fragile sous les lumières blanches du hall.

- Viens, tu vas attraper froid, dis-je enfin en saisissant sa main.

- Tu peux parler, tu es aussi trempé que moi.

- Je suis désolé, le parapluie n'a pas résisté au vent, je m'adresse à la réceptionniste en montrant dehors.

- Ce n'est pas grave, monsieur. Passez une bonne soirée.

- Merci, vous aussi, je réponds, surpris de ma propre politesse.

- Vous aussi, chuchote Lili. Qu'est-ce qui t'arrive, monsieur Sacha?

- Toi.

Ma réponse la laisse silencieuse pendant un moment avant qu'elle ne reprenne :

- Désolée de me pointer à cette heure-ci.

- Je suis content de te voir, tu n'as pas à t'excuser.

Une fois dans la chambre, j'aide Lili à se débarrasser de son imperméable trempé et je récupère des serviettes dans la salle de bain pour nous deux. Alors que je m'éclipse brièvement pour me changer, optant pour un jean et une chemise noirs, je la retrouve près de la cheminée en train de sécher son jean, légèrement mouillé au niveau des cuisses.

- Enlève-le, dis-je, lui tendant le plaid que je récupère sur le canapé.

- Pardon ? demande-t-elle.

- Ton jean, je répète, pose ça sur toi.

- Je n'ai pas besoin de ça, on s'est déjà vu à poil, non ?

Sa réaction me surprend presque. Cherche-t-elle à m'allumer ? Parce que si c'est le cas, il suffit de jeter l'allumette pour que je m'embrase.

Elle se débarrasse de son jean et de sa chemise bleu ciel, sous mes yeux qui ne perdent pas une miette de ses mouvements. Désormais, elle ne porte plus que ses sous-vêtements en dentelle noire et le collier que je lui ai offert un jour.

Tu diras ouiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant