Chapitre 8: Lilya

446 27 2
                                    

- Maman, je ne viendrai pas à votre fête d'anniversaire de mariage, dis-je avec détermination.

- Ton beau-père sera triste de ne pas te voir, s'il te plaît fais-le pour lui, il t'a toujours considérée comme sa fille.

- Maman, cesse de me prendre par les sentiments, ce n'est pas juste !

- Tes frères seront heureux de te voir.

- Ce ne sont pas mes frères.

- Tomas ne te manque pas ?

- Si. Dis-je, la gorge nouée. Bon d'accord, mais je ne resterai pas longtemps.

- Deux jours, allé, ce n'est pas grand-chose ! Supplie-t-elle.

- Tu me demandes trop.

- Il y a encore beaucoup de tes affaires ici.

- Maman, j'ai perdu beaucoup de poids, je vais nager dedans.

- On ajustera.

- Tu as toujours ta machine à coudre ?

- J'en ai même plusieurs.

- Bon, d'accord. Je réponds finalement, ressentant l'envie de partager un moment avec elle et de revoir Toma, le plus jeune des fils de mon beau-père.

Ma mère me manque, mais l'atmosphère de ce monde bourgeois me fatigue. Je ne suis pas taillée pour tant d'hypocrisie.

Je raccroche et rentre chez moi, épuisée après une longue et éprouvante journée de travail. Après un bain chaud revigorant, je chauffe l'eau et me fais des nouilles instantanées.

Le vendredi matin je prépare ma valise. Je n'emporte que le nécessaire pour deux nuits, accompagné de mon carnet et de ma trousse de dessin. Peu après le petit déjeuner, une voiture envoyée par ma mère vient me chercher.

En arrivant chez ma mère, chaque coin de la maison semblait me chuchoter des histoires du passé. Les murs, d'un blanc réconfortant, semblaient porter les souvenirs des rires d'enfance et des moments partagés. L'odeur familière de la cuisine, les rideaux que je connaissais par cœur, tout réveillait en moi une vague de nostalgie douce-amère.

Après quelques moments passés avec ma mère, je décide de remonter à ma chambre. Les marches de l'escalier résonnent encore du même craquement, comme si le temps s'était arrêté depuis mon départ. En poussant la porte, je découvre ma chambre, immuable. Les murs pastel, mon vieux bureau chargé de carnets à croquis, les étagères abritant mes livres préférés, tout était là, comme dans mes souvenirs les plus précieux.

M'asseyant sur le lit, je sens une étrange fusion entre le présent et le passé. Ma chambre, témoin silencieux de mes rêves et de mes secrets, n'a pas changé. Les objets familiers reprennent leur place, conservant intact le récit de mon histoire. Un sentiment doux de retour aux sources m'envahit alors que je m'imprègne de l'atmosphère réconfortante de mon sanctuaire d'autrefois.

Je m'empresse d'essuyer mes larmes à l'entente d'un coup à la porte.

- Lilya, puis-je entrer ? Demande Tomas derrière la porte.

- Oui. Je range rapidement mes dessins et me dirige vers la porte pour le prendre dans mes bras.

Je suis surprise de constater à quel point il a grandi depuis la dernière fois. Il a dû connaître une poussée de croissance impressionnante.

- Mon Dieu, Tomas, tu as poussé, tu dois faire au moins deux mètres ! Dis-je avec émotion.

- Tu exagères, viens là ! Il me serre très fort.

Tu diras ouiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant