Tu diras oui

Chapitre 12 : Lilya

- S'il te plaît, Lilya, ton petit frère a besoin de toi.

- Maman, cela fait des années que je n'ai pas monté à cheval.

- C'est comme du vélo, cela ne s'oublie pas.

- J'ai peur que les choses se passent mal.

- Non, tout ira bien, dit-elle rassurante.

- C'est pour quand ?

- Ce week-end. Nous irons en avion privé, tu seras tranquille, je te le promets, ton grand frère ne sera pas présent.

Elle sait à quel point je ne supporte pas être dans la même pièce qu'Ethan.

- Je suis un second choix, c'est ça ?

- Non, Tomas a voulu dès le début que ce soit toi. Il sait à quel point tu adores monter à cheval, et il aime ennormément passer du temps avec toi.

- Je sais, mais si je n'y arrive pas, tu sais que depuis l'accident, je n'ai pas réessayé.

- Tout ira bien, je te le promets.

- Envoie-moi tous les détails de l'événement, dis-je en cédant enfin.

- Une voiture passera te chercher le vendredi matin. N'oublie pas de prendre des vêtements chauds, il fait froid à Londres en cette période.

- Maman, je... je suis sur le point de lui dire que j'ai été virée mais finis par laisser tomber.

- Tu as quelque chose à me dire ?

- Non, ce n'est rien, on en parlera lorsqu'on se verra.

- D'accord, je compte sur toi.

- Oui maman, je serai là.

Ce matin, après avoir effectué quelques tâches ménagères, je me lance dans la recherche d'un emploi en postulant à toutes les offres qui pourraient correspondre à mon profil. Malheureusement, il y a peu d'options intéressantes. De plus, je dois faire attention de ne pas mentionner mon dernier stage puisque j'ai été licenciée. Alors que je m'engage dans cette démarche, mon esprit s'évade, fuyant la réalité. Les yeux clos, je me retrouve à penser à Sacha. Ce sentiment naissant envers lui m'inquiète, cette attirance qui me procure des frissons, cette envie de plonger dans son regard à la recherche d'un mystère insaisissable.

- Tu es pathétique, Lilya, pathétique ! Je laisse ma tête aller en arrière en soufflant profondément.

Avant midi, je me force à sortir faire des courses. Maintenant que je n'ai plus de stage, il va me falloir beaucoup plus que de la motivation pour quitter mon appartement. D'ailleurs, je commence à angoisser à l'idée de retomber dans une profonde dépression comme celle de mon après-divorce.

- Bordel ! Pourquoi suis-je moi ! Je lève la tête au ciel, plaintive.

Le vendredi matin, comme convenu, une voiture vient me récupérer chez moi. Le conducteur place ma petite valise dans le coffre pendant que je m'installe à l'arrière du véhicule. Je mets mon casque et lance ma playlist. Je finis même par m'endormir. Ce n'est qu'une fois à l'aéroport que la main chaude et douce de ma mère me réveille dans la voiture.

- Maman ? Mince, je me suis endormie.

- Tu seras reposée pour le trajet, répond-elle avec un sourire.

- Qui prend l'avion avec nous ?

- Ton beau-père et son assistante.

- Ok.

Une fois dans l'appareil, je salue tout le monde, puis je prends place à l'arrière, à la rangée opposée. Ma mère me rejoint et s'assied en face de moi, afin de les laisser travailler tranquillement.