Chapitre 30 : Sacha

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- Lili m'appartient.

- Oh non, Sacha, sérieusement !Tu sais que ton besoin de domination reflète ta volonté de tout contrôler, ce qui n'est en aucun cas normale!

- Je n'ai pas besoin que tu m'analyse James, je te préviens juste que cette femme est à moi.

- Ok, c'est noté, mais garde à l'esprit qu'elle est un être humain possédant son libre arbitre.

- Oui, je sais, mais elle m'appartient quand même.

- Tu me fatigues ! Il passe sa main sur son visage pour exprimer son état d'exaspération. On se voit ce soir ? J'ai invité Lili.

- Où ça ?

- Au club.

- Tu te fous de moi, je n'ai pas envie de l'emmener dans un endroit pareil !

- Pourquoi ?

- Elle est Asperger, tu sais ce que c'est ?

- Oui, merci. Mon fils l'est aussi. Encore une fois, merci de t'intéresser à ma vie, Sacha.

- Désolé mec ! J'ai tellement de choses à gérer en ce moment.

- D'accord, je te pardonne cette fois. Par contre, peux-tu m'expliquer en quoi c'est une mauvaise idée d'emmener une personne neuroatypique dans une boîte de nuit ?

- Le bruit, les odeurs, le son de la musique qui te fracasse le crâne, et j'en passe.

- Lili est d'accord, tu n'as rien à craindre nous serons dans une zone VIP, avec quelques amis seulement.

- Je ne suis pas convaincu.

- Ce n'est pas à toi de prendre cette décision à sa place.

- Et toi, cesse de lui tourner autour. Elle ne sera à personne d'autre que moi.

- Tu l'aimes au moins ou es-tu juste dans ton délire de possession ?

- La ferme...

- Pourquoi est-ce si difficile pour toi de te confier, Sacha ?

- Il est hors de question que je parle de mes sentiments avec toi, ou même avec qui que ce soit d'autre, ok ! Tu as quoi comme vin, monsieur l'artiste ?

- Regarde dans la cave, je n'ai aucune idée. Diane était plus portée sur le vin que moi.

- Je sais, elle a dévalisé ma cave une fois. Tu t'en souviens ?

- Oui, je n'ai pas oublié. C'était son trentième anniversaire, et nous avons bu jusqu'au petit matin.

- Elle te manque ?

- Oui, et moi je n'ai pas honte de parler de ce que je ressens.

- Je n'ai pas honte, banane, mais je n'aime pas, c'est tout.

- Elle t'échappera si tu ne te dévoiles pas assez.

- Diane te reprochait d'être trop expressif. Elle n'aimait pas ton côté fleur bleue.

- Moi, je le suis trop, et toi pas assez. On est une bande de bras cassés.

- Parle de toi, s'il te plaît, dis-je taquin. Tu voudrais te remettre avec elle? Je demande sérieusement.

- C'est elle qui m'a quitté je te signale, d'ailleurs elle a déjà tourné la page à quoi bon espérer quoi que ce soit. Je sens l'amertume dans ses mots.

- Allez, viens, on va se saouler pour oublier. Mon bras se pose sur ses épaules réconfortant.

Ce samedi soir-là, je me rends chez Lili pour la récupérer. Sa mère m'accueille avec froideur, à peine un regard et quelques mots échangés.

Tu diras ouiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant