Chapitre 27 : Lilya

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- Le rêve ... le rêve, je commence hésitante, cette escapade nocturne où notre imagination prend son envol, où les frontières de la réalité s'estompent pour laisser place à l'irréel. C'est dans cet état de sommeil que nos désirs les plus profonds se révèlent, que nos craintes les plus enfouies prennent forme. Le rêve est le refuge de notre inconscient, un terrain de jeu où les règles de la logique se transforment en une symphonie de symboles et de métaphores.

Mais au milieu de ce royaume onirique, se cache parfois l'ombre du cauchemar. Ces voyages tortueux où nos peurs les plus intenses prennent le contrôle, où les ténèbres de notre subconscient se matérialisent en visions effrayantes. Le cauchemar est le miroir déformé de nos angoisses, le rappel brutal de notre fragilité face à l'inconnu.

Pourtant, malgré leur nature parfois déconcertante, les rêves et les cauchemars sont des sources inépuisables d'inspiration artistique. Ils nous poussent à explorer les recoins les plus sombres de notre psyché, à exprimer nos émotions les plus profondes à travers l'art.

L'artiste surréaliste Salvador Dalí, en proie à une panne créative, utilisa ses rêves comme source d'inspiration. Suite à un cauchemar saisissant, il créa l'œuvre emblématique "Les Chiens enragés", démontrant ainsi la puissance des rêves dans le processus créatif.

Comme le disait William Shakespeare : "Nous sommes de la même étoffe que les rêves." Cette citation illustre parfaitement la capacité des rêves à nourrir notre imagination et à inspirer notre art.

Merci.

Je m'apprête à descendre de l'estrade lorsque mon regard croise celui de Sacha.

"Merde ! Qu'est-ce qu'il fait ici ?" À ma surprise, il détourne le regard et se remet à discuter avec un homme à sa droite comme si je n'étais pas là.

- Vous étiez parfaite, m'annonce la doyenne de l'université. Nous sommes fières de vous.

- Merci, dis-je d'un ton détaché.

- Venez, j'aimerais vous présenter quelqu'un. C'est l'un de nos plus importants mécènes.

Elle me conduit jusqu'à Sacha.

"Bien sûr !" Je lève discrètement les yeux au ciel.

- Bravo Lili, ton tableau est juste exceptionnel.

- Tu exagères un peu, Sacha.

- Vous vous connaissez ? S'étonne la doyenne.

- Oui, dit-il en premier. Lilya habite à deux pas de chez moi.

"Vraiment, rien de plus." J'ai envie de rouler des yeux, néanmoins je me retiens. Après tout, il vaut mieux que la faculté ne soit pas au courant de notre scandale, cela pourrait compliquer les choses avec mes professeurs.

- Depuis quand es-tu mécène ?

- Depuis cinq ans.

Sa réponse me laisse sans voix. Il doit vraiment apprécier l'art, le dessin en particulier.

- Pardon, mais j'ai un appel à passer, s'excuse Sacha, puis s'éloigne.

"Ok, c'est normalement moi qui devrais l'ignorer, non le contraire ?"

Je fais un tour dans la salle afin de découvrir les autres projets puis m'arrête un moment devant mon propre tableau.

- Vous aimez les papillons, me dit une voix grave.

- Pas particulièrement,répondis-je, toujours plongé dans mon propre dessin, comme si j'y cherchais les réponses à des questions invisibles.

- En tout cas, j'admire votre technique. Le relief des paupières sous ce papillon noir est saisissant. Est-ce un cauchemar ou un doux rêve ? demande-t-il.

Tu diras ouiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant