Tu diras oui

Chapitre 39 : Lilya

Sacha ouvre la porte, torse nu, arborant un sourire plein de malice.

- Ne me regarde pas comme ça, je ne compte pas rester longtemps, dis-je ne sachant cacher mon sourire.

- Tu es venue, c'est l'essentiel.

- Tu as préparé le petit-déjeuner ? dis-je en enroulant mes bras autour de sa nuque.

- Le petit-déjeuner vient d'être livré.

Il défait les lacets de ma robe portefeuille et pose une main sur mon sein enveloppé encore dans mon soutien-gorge.

- Il faut se mettre à table, susurre-t-il dans mon cou, puis y dépose des millier de baiser furtifs.

Je me sens telle une poupée de chiffon entre ses bras. Une fois qu'il pose ses doigts sur mon corps, ce dernier ne m'appartient plus. Nos gestes sont lents, empreints de désir mais aussi de tendresse. Les contacts entre nos peaux sont chargés d'une électricité sensuelle qui nous consume doucement.

- Je dois filer, je remets mes sous-vêtements et ma robe, puis mes chaussettes et mes bottes.

- N'oublie pas pour ce soir, je passe te chercher, je pourrai voir Maël.

- Oui, mais sois patient avec ma mère, elle n'apprécie pas ta présence.

- Elle ne m'a jamais apprécié.

- Après tout ce qu'on a vécu c'est dur pour elle de pardonner aussi facilement.

- Je t'aime Lili, je veux fixer les choses.

- Tu ne peux pas réparer ce qui a été cassé, Sacha.

- Cela arrivera, fais-moi confiance.

- Il faut du temps pour regagner une confiance.

Le cours d'équitation terminé, je retourne aider ma mère dans la serre. Le jardin est très grand et nous engageons de temps en temps des personnes mais en ce moment c'est compliqué, la caisse peine à se remplir, et j'ai beaucoup de mal à équilibrer les comptes.

- Lili, les dégâts sont assez importants, l'orage de l'autre fois a abimé les legumes.

- Je sais, j'ai vérifié nos dépenses la veille et je n'y arrive plus il faut engager un contable..

- Nous avons trop dépensé en rénovation.

- Je sais maman, nous allons devoir louer les chambres dans le deuxième bâtiment, cela ajoutera du beurre aux épinards.

- Je n'ai pas envie de voir des étrangers débarquer ici, en plus j'en ai assez de faire le ménage.

- Nous n'avons plus le choix. Tu verras l'année prochaine tout se mettra en ordre, et on pourra engager officiellement quelqu'un.

- Tu as dit ça l'année dernière. Tu sais, Lili, je n'ai plus l'âge pour tout ça.

Je réalise peu à peu que j'ai mal géré nos finances. Je pensais que nous pourrions tout faire toutes seules, mais c'est de la folie de devoir être partout et d'élever un enfant en même temps.

Le soir venu, je me prépare pour le dîner. Je porte une robe noire fluide à fines bretelles, brodée de magnifiques motifs colorés évoquant de petites fleurs. Cela fait une éternité que je ne me suis pas apprêtée pour sortir, en fait, cela fait une éternité que je ne suis pas sortie dîner ou simplement prendre un verre. Enfin bref, j'aime ma nouvelle vie. Elle me garde occupée et la fatigue du soir me permet de dormir profondément, sans faire de cauchemars.

Sacha arrive à l'heure prévue et tout se passe à la perfection, même trop à mon goût. Il lit une histoire à Maël et le borde un moment avant de le mettre dans son lit.